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Commentaire - extrait de Gargantua, Rabelais

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and le désir leur venait ». Un fait difficile à expliquer : ce surplus de liberté donnait aux habitants de l'abbaye l'envie de « faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul ». Cela engendre même l'application de la notion d'honneur, qui ici est synonyme d'égalité et de respect d'autrui : « des gens bien instruits, conversant en compagnies honnêtes, ont un instinct et un aiguillon qui les pousse toujours à des actes vertueux, lequel instinct ils nommaient honneur ». Cette absence de règle était telle que, même si dans ce cas ils étaient « contraints » au mariage, les Thélémites pouvaient quitter temporairement ou définitivement l'abbaye : « quand le temps était venu que quelqu'un de cette abbaye [...] voulût sortir dehors, il emmenait avec soi une des dames [...] et ils étaient mariés ensemble ».

Particulièrement dans le quatrième paragraphe de l'extrait, François Rabelais montre clairement que les habitants de l'abbaye sont éduqués très solidement, et sont aptes à pratiquer toute sorte d'activité. En effet, on retrouve le champ lexical de cette notion : « bien instruits », « Ils étaient si noblement appris »... « Montées sur de belles haquenées », les femmes étaient capables de chasser au vol, maitrisant donc le dressage d'oiseaux comme l'épervier ou le faucon. Il est dit aussi qu'« il n'était entre eux nul ou nulle qui ne sût lire, parler cinq ou six langues, et composer dans celles-ci tant en vers qu'en prose », il est donc évident que ces habitants montrent des compétences linguistiques, en poésie et plus généralement des compétences littéraires. « Il n'était entre eux nul ou nulle qui ne sût chanter, jouer d'instrument harmonieux » : nous pouvons observer ici une maîtrise de l'art musical. Le narrateur fait ensuite l'éloge des hommes dans la capacité à combattre (« Jamais ne furent vus chevaliers si preux, si galants, si adroits à pied et à cheval, plus verts, mieux maniant toutes armes qu'ils étaient là. ») puis celui de la femme : « Jamais ne furent vues dames si propres, si mignonnes, plus doctes à la main, à l'aiguille, à tout acte féminin honnête et libre qu'elle étaient là ».

Le narrateur met donc en évidence le fait que presque tous les domaines sont connus des Thélémites, tant sur le plan littéraire et artistique que culturel. Aussi, leur liberté de faire ce que bon leur semble n'altère en rien le respect d'autrui : l'honneur reste tout à fait présent, et tous ces éléments constituent l'idéal d'éducation humaniste.

Nous pouvons constater une autre chose : l'abbaye de Thélème a été créée dans l'optique d'un progret individuel et social. A travers son éducation révolutionnaire et chaque idée nouvelle, Rabelais essaie de renouveler la société extérieure, il lui donne une nouvelle dimension, qui semble n'avoir aucun défaut.

Thélème semble être l'endroit idéal pour progresser, cela est dû à l'apprentissage qui y est extrêmement rigoureux bien sûr, dont je ne citerais pas de nouveau les caractéristiques et le vocabulaire lié que l'on peut retrouver dans le texte (référez-vous donc à la partie précédente si vous le souhaitez). En observant le résultat de cette éducation, qui est l'accomplissement de l'être humain parfait (notion justifiée par la répétition de la formule « Jamais ne furent vus... »), on ne peut de toute façon qu'admettre qu'un progret a été effectué pour l'individu. Il est donc question ici de progret purement intellectuel et pratique, une sorte de savoir absolu. Cependant, cette amélioration touche aussi la vie en société.

En effet, Francois Rabelais, en tant qu'humaniste et grâce à son expérience personnelle (comme dit dans l'introduction, il a vécu une partie de sa vie en tant qu'homme d'église), s'est aperçu de la médiocrité de la vie menée par les moines. Nous pourrions donc penser qu'il exprime son mécontentement dans ce roman à travers le personnage de Gargantua. Tout d'abord nous pouvons remarquer un progret social considérable : les personnes de sexe masculin tout comme les personnes de sexe féminin peuvent accéder à Thélème et y vivre. Ce concept est considéré à l'époque comme une utopie, étant donné que seuls les hommes étaient considérés comme capable d'exercer une fonction dans l'église. Chose encore plus étonnante, qui prouve que le narrateur cherche à corriger les problèmes sociaux entre hommes et femmes, c'est que dans cette communauté mixte, les deux sexes sont jugés comme égaux : « il n'était entre eux nul ou nulle qui ne sût... », « Si quelqu'un ou quelqu'une disait ». Il insiste donc sur le fait que cette égalité n'est pas présente dans la vie réelle, puisqu'il juge nécessaire de le préciser.

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