Jean Luc Lagarce, Juste la fin du monde,1990
Cours : Jean Luc Lagarce, Juste la fin du monde,1990. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar tahaaaaaaaaaaaaa • 28 Juin 2023 • Cours • 596 Mots (3 Pages) • 350 Vues
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J.-L. Lagarce, Juste la fin du monde,1990
La pièce de Lagarce met en scène les retrouvailles impossibles d’un personnage avec sa famille ; elle cherche à explorer l’intimité familiale à travers les méandres du langage.
- L’Auteur et le contexte littéraire :
Jean-Luc Lagarce (1957 - 1995)
→ Repères biographiques :
- Il étudie d’abord la philosophie.
- En 1977 il fonde le théâtre de la Roulotte.
- Met en scène des pièces contemporaines déjà connues, puis, ses propres créations.
→ Œuvres clés :
- Derniers Remords avant l’oubli (1987)
- Juste la fin du monde (1990)
- Le Pays lointain (1995)
→ Contexte littéraire :
- Dans les années 1970 le théâtre se renouvelle dans le sillage du théâtre de l’absurde de l’après-guerre.
- La tendance est à l’hybridation des formes : l’écriture théâtrale se poétise et exprime une réflexion philosophique sur le sens de l’existence.
- La composition de la pièce et le résumé :
1. La composition :
- La pièce commence par un prologue et se termine par un épilogue, qui encadrent 2 parties. Ces 2 parties sont séparées par un intermède qui comporte 9 scènes brèves.
2. Le résumé :
- Ténue, l’intrigue se résume au retour de Louis auprès de sa famille après des années d’absence, il essaye d’annoncer sa mort prochaine sans jamais y parvenir.
- Chacun des membres de la famille s’exprime tour à tour par des monologues, voire des soliloques. La tension atteint son paroxysme quand il y a le face-à-face entre le personnage principal et son frère cadet Antoine.
- L’écriture en versets, quasiment poétique, renforce la fragmentation du langage et la difficulté à traduire les sentiments. En écho au prologue, l’épilogue clôt la pièce ; comme surgie d’outre-tombe, la voix de Louis regrette son éternel mutisme.
- Le parcours : « Crise personnelle, crise familiale » :
1. Soi-même face aux autres :
- Les dramaturges se servent des histoires familiales pour interroger la complexité des rapports humains. Juste la fin du monde montre la solitude de personnages qui n’échangent pas avec leur famille.
- La famille enferme l’individu dans un rôle dont il est difficile de s’en libérer. Louis est un avatar dégradé du « fils prodigue » de la Bible : il croit à tort pouvoir renouer avec les siens et se faire pardonner son absence.
- Chacun reste largement insondable pour les autres comme pour lui-même. Louis repart sans avoir dit qu’il allait bientôt mourir. Gaston, héros du Voyageur sans bagage (Anouilh, 1937), devenu amnésique à 18 ans, cherche à reconstituer son passé et à retrouver sa famille, il découvre peu à peu l’être méprisable qu’il était. Dans sa Poétique, Aristote recommandait déjà de représenter des familles « dans lesquelles il s’était passé des choses terribles ».
2. Une communication difficile :
- « Rien ne se dit facilement » dit Antoine. Chacun peine à trouver les mots justes et scrute les failles de sa parole. Dans Assoiffés de Mouawad (2007), Murdoch, un ado tourmenté, se heurte au silence de ses parents qui sont incapables de lui accorder leur attention.
- Louis subit les reproches de sa sœur et l’ironie de son frère, tout est confus. Dans Le Retour au désert (1988), Koltès donne également à voir la confrontation d’un frère et d’une sœur en proie au poids de leur passé.
- Les mots se heurtent à l’hostilité qui les recueille : Antoine pense que Louis l’inonde « d’histoires ». Dans Papa doit manger (2003), Marie NDiaye met en scène les mensonges d’un père qui, après 10 ans d’absence, cherche à reprendre sa place dans une famille qui s’est reconstruite sans lui.
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