LES MISERABLES de Victor Hugo, Les Misérables (1862)
Fiche : LES MISERABLES de Victor Hugo, Les Misérables (1862). Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar djerbouh • 12 Avril 2020 • Fiche • 9 409 Mots (38 Pages) • 917 Vues
LES MISERABLES de Victor Hugo, Les Misérables (1862)
L’Arrestation de Fantine
Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille Cosette en pension chez les Thénardier, Fantine est conduite à se prostituer. Alors qu’elle déambule sur le boulevard en plein hiver, elle est agressée par un bourgeois désoeuvré qui lui verse une poignée de neige dans le dos. Elle se défend contre le bourgeois mais elle est surprise par Javert, un inspecteur qui se saisit de ce prétexte pour l’emmener au poste et la condamner à six mois de prison. Fantine essaie de se défendre face à Javert : elle n’est pas coupable (c’est le bourgeois qui l’a agressée !) et si elle va en prison elle ne pourra plus payer la pension de sa petite fille…
1 Elle parlait ainsi, brisée en deux, secouée par les sanglots, aveuglée par les larmes, la gorge nue, se tordant les mains, toussant d’une voix sèche et courte, balbutiant tout doucement avec la voix de l’agonie. La grande douleur est un rayon divin et terrible qui transfigure les misérables. À ce moment-là, la Fantine était redevenue belle. À de certains instants, elle s’arrêtait et baisait tendrement le bas de la redingote1 du mouchard. Elle eût attendri un coeur de granit ; mais on n’attendrit pas un coeur de bois.
6 — Allons ! dit Javert, je t’ai écoutée. As-tu bien tout dit ? Marche à présent ! Tu as les six mois ; le Père éternel en personne n’y pourrait plus rien.
8 À cette solennelle parole, le Père éternel en personne n’y pourrait plus rien, elle comprit que l’arrêt était prononcé. Elle s’affaissa sur elle-même en murmurant :
10 — Grâce !
Javert tourna le dos.
Les soldats la saisirent par le bras.
13 Depuis quelques minutes, un homme était entré sans qu’on eût pris garde à lui. Il avait refermé la porte, s’y était adossé, et avait entendu les prières désespérées de la Fantine.
15 Au moment où les soldats mirent la main sur la malheureuse, qui ne voulait pas se lever, il fit un pas, sortit de l’ombre, et dit :
— Un instant, s’il vous plaît !
Javert leva les yeux et reconnut M. Madeleine. Il ôta son chapeau, et saluant avec une sorte de gaucherie fâchée :
20 — Pardon, monsieur le maire…
Ce mot, monsieur le maire, fit sur Fantine un effet étrange. Elle se dressa debout tout d’une pièce comme un spectre qui sort de terre, repoussa les soldats des deux bras, marcha droit à M. Madeleine avant qu’on eût pu la retenir, et le regardant fixement, l’air égaré, elle cria :
— Ah ! c’est donc toi qui es monsieur le maire !
25 Puis elle éclata de rire et lui cracha au visage.
M. Madeleine s’essuya le visage, et dit :
— Inspecteur Javert, mettez cette femme en liberté.
FICHE
1°- Présentation de l’œuvre
a- Auteur :
Victor Hugo est né le 26 Février 1802 à Besançon en France et mort à Paris le 23 mai 1885 à 83 ans.. Poète, romancier, homme politique et dramaturge. Il est sans conteste l'un des géants de la littérature française.
Il évolue du royalisme à la démocratie de manière progressive. Lors de la Révolution de 1848, Hugo est élu député, puis il soutient Louis-Napoléon Bonaparte avant de s'en détacher en 1849.
1851 est l'année de l'exil, après le coup d'Etat du 2 décembre, qu'il condamne violemment dans Histoire d'un crime. Il vit en Belgique, puis à Jersey et Guernesey sous le second empire. En 1853 paraissent les Châtiments, qui reviennent sur cette période.
Cette période voit les publications majeures se multiplier : Les Contemplations, La légende des siècles (1859), Les Misérables (1862). Il expérimente le spiritisme, avant de rentrer en France après vingt ans d'exil.
Il décède le 22 mai 1885 à Paris, dans son hôtel particulier. Selon la légende, ses derniers mots furent : « Ceci est le combat du jour et de la nuit. ». Il est conduit au Panthéon. De plus, son cercueil est exposé une nuit entière sous l'arc de triomphe : environ un million de personnes se déplacent pour un dernier hommage.
b- Œuvres :
Les romans les plus connus de Victor Hugo sont Notre-Dame de Paris (1831) et Les Misérables commencé à l’écriture en 1841 mais publié en 1862. Dans ce roman Victor Hugo y décrit la vie de misérables dans Paris et la France provinciale du XIXe siècle. C’est roman réaliste qui dépeint la vie en France au début du 19éme siècle. Entre 1827 et 1830 Victor Hugo s'affirme comme le chef de file du romantisme.
c- Le texte . C’est un roman, épique de par la description des multiples combats qui s’y livrent, romantique à travers les émotions et les passions que dégagent les personnages, et en enfin politique et sociale car VH est convaincu que seule l’instruction et le respect de l’individu… .
L’extrait de VH, Cet extrait de texte qui nous est proposé met en scène Fantine, une fille du peuple, qui va être emprisonnée après avoir été agressée par un bourgeois mais qui sera sauvé in extrémis par M. Madeleine un mystérieux personnage. Il s’agit d’un dialogue entre Fantine et Javert.
Le texte présenté ici est un extrait de l’œuvre majeure de Victor Hugo Les misérables publiée en 1862. Ce roman propose une peinture sociale à partir de l’histoire de Fantine, fille issue du peuple née dans le Paris du début du XIXe siècle. Les misérables est un roman réaliste proposant une peinture très précise de la France et en particulier de Paris du XIXe. Mais ce roman dépasse la description et condamne cette société aux inégalités...
2°-Lecture avec le ton
• Ma lecture restitue ma compréhension globale du texte et respecte la ponctuation logique.
• J’ai exploité les modalisateurs pour transmettre à mon auditeur ma compréhension et mon interprétation du texte.
• J’ai pris en compte la ponctuation subjective ( ! /?/... )
• J’ai différencié des instances narratives (changement de voix, narrateur, personnage, paroles rapportées)
• J’ai accordé de l’attention aux ressources que ma voix peut exploiter : le timbre, l’articulation, le volume, le débit, le rythme, l’usage du silence, les groupes de souffle.
• J’ai cherché à conjuguer ces ressource de ma voix avec l’expression des émotions et des sentiments (joie, peur, passion, colère, tendresse, etc.) , et de mon interprétation du texte.
• J’ai effectué la plupart des liaisons. Je n’ai presque pas hésité ou fait d’erreur de lecture.
3°- Mouvement du texte
Ce texte présente 2 parties :
La 1er Partie : de la L1 à L15 il s’agit du dialogue entre Fantine et Javert dans lequel Javert l’emprisonner. VH décrit l’injustice
La 2éme : de la L16 à L27 Il s’agit d’un dialogue entre Javert et M. Le maire :
4°- Problématique
Dans ce poème, texte, nous nous demanderons en quoi le narrateur fait-il de Fantine une Madeleine une figure héroïque ?
5°- Etude linéaire de ce texte
I-Mise en scène dramatique
a) Fantine subit une injustice, Un héros misérable ? une victime
C’est une scène dramatique en trois temps – défi, exploit, dénouement.
Elle constitue une pause narrative qui permet d’éclairer un aspect du personnage. (l.1 à 30 : attente qui est double -> savoir si Fauchelevant va être sauvé et que va sortir de la confrontation Javert/Madeleine l.38 à fin : accélération).
Dialogue (attente) -> l.1 à 30 puis accélération« tout à coup » l.38
b) Une confrontation tendue
Il y a la foule en attente autour de la charrette. Au départ, Javert et Madeleine ne se voient pas puis s’échange quelques regards avec un dialogue lapidaire.
L’attitude de Javert : Il dramatise la situation, c’est un personnage impitoyable avec un regard impitoyable envers Madeleine.
Au début, M. Madeleine évite le regard de Javert et après son exploit, il a la conscience tranquille, donc il change de regard.
II-Un héros misérable
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