La Princesse de Clèves, l'aveu de Mme de Clèves
Commentaire de texte : La Princesse de Clèves, l'aveu de Mme de Clèves. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Gabriellebch • 2 Avril 2017 • Commentaire de texte • 1 006 Mots (5 Pages) • 3 049 Vues
La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette
L'Aveu de Mme de Clèves
Introduction à connaître
En 1678, Mme de La Fayette publie La Princesse de Clèves sans nom d’auteur. En effet, au XVIIème siècle, une grande dame ne pouvait guère avouer qu’elle avait publié un roman. Cette œuvre tient une place essentielle dans l’histoire du roman français en ce qu’elle est le premier « roman d’analyse » : Mme de La Fayette dote ses personnages d’une vie intérieure qu’elle scrute avec précision. Une telle nouveauté passionne ses lecteurs qui s’examinent eux-mêmes en examinant les passions des trois héros : Mlle de Chartres devenue la Princesse de Clèves par son mariage avec Le Prince de Clèves et Nemours.
Situation : après avoir passé une après-midi entière avec Nemours à rédiger une lettre perdue, la princesse fait réflexion sur la force de sa passion pour Nemours et sur sa situation périlleuse. Elle se décide à avouer à son mari son amour pour un homme de la cour. Ce passage, au cœur du récit, fut certainement le plus controversé du roman : on reprocha à Mme de Clèves un aveu tout à fait contraire à la morale du siècle.
La scène se passe dans la maison de campagne de Coulommiers. Le lecteur sait que Nemours, caché, assiste à la scène. En revanche, ni Mme de Clèves ni son mari ne le savent. Nous faisons le choix, , dans notre explication de ce texte déjà long, de ne pas prendre en compte la présence de Nemours.
Problématique : Comment Mme de Clèves parvient-elle à rendre vraisemblable cet aveu ?
[Vocabulaire : inouï, dilatoire, métonymie, synecdoque, poser des jalons, exacerber, fonction conative du langage.]
2. Justifications de Mme de Clèves
a. La grandeur d’âme, l’héroïsme = les hyperboles
En tout premier lieu, pour excuser sa passion, la princesse revendique le caractère inouï de son aveu. Elle le dit de façon explicite plus bas (quelques lignes après notre extrait) : « il faut plus de courage pour avouer cette vérité que pour entreprendre de la cacher. »
Commentaire de cette phrase :
- Forme : de la maxime. Avc présent de vérité générale, et tournure impersonnelle (« il faut ») à valeur généralisante.
- Plus de… pour que pour… = hiérarchie aveu a plus de valeur que cacher
- Courage = dimension héroïque.
Elle estime que cet aveu est une manifestation de sa vertu, de sa grandeur d’âme, de sa noblesse : une forme d’héroïsme, encore rappelé par la concessive « quelque dangereux que soit le parti »
Relevons les hyperboles qui installent cette idée dans l’extrait : « un aveu que l’on n’a jamais fait à un mari » « il faut plus d’amitié que l’on en a jamais eu » 23-24. L’argument est : c’est un « procédé » inédit, exceptionnel : donc je suis admirable. Admirez-moi plutôt que de me juger, de me condamner. Mon héroïsme atténue (efface presque) ma faute, qui est d’aimer quelqu’un d’autre que vous.
La Princesse convoque encore d’autres arguments qui présentent deux visées : 1/ être excusée. 2/ rendre l’aveu vraisemblable.
b. L’analyse (= scruter les mouvements intérieurs) ou les arguments
« …J’en aie plusieurs fois le dessein »…Cette précision rend l’aveu vraisemblable, ainsi que nous l’avons dit en introduction. Ce n’est pas un coup de tête , mais une décision et même, ainsi que nous le verrons, un tourment.
Elle convoque ensuite plusieurs arguments, tels que la prudence, pour ne pas céder à la tentation
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