La boue et l'or, Baudelaire
Dissertation : La boue et l'or, Baudelaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Blocky • 13 Décembre 2020 • Dissertation • 959 Mots (4 Pages) • 1 673 Vues
Dissertation Baudelaire
La boue,et l’or
I. Les moyens de peindre le plus doux. A. Peindre la beauté du monde: Adresse directe à la beauté: tutoiement, personnification: « Hymne à la beauté » ou un refrain célébrant la beauté du monde: « L’invitation au voyage ». Evocations personnelles et lyriques: la rêverie ou le souvenir: « Parfum exotique », « La vie antérieure », « La chevelure », « Je n’ai pas oublié , voisine de la ville »,rétrospective, et l’observation: « Soleil », « Paysage » formant des tableaux. B. Peindre l’amour, l’humanité…: portraits de femmes « A une dame créole », « Les bijoux » ou de personnage: « les petites vieilles », « La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse » voire des déclarations « Je t’adore à l’égale de la voûte nocturne » « A une passante ». C. Peindre l’amour de l’art: « Le cadre ». « Les Phares »: l’hommage aux peintres, Baudelaire y nomme des modèles, lyrisme pour évoquée la musique recourant à des vers irréguliers imprimant une musicalité, un rythme, Baudelaire évoque largement la création poétique: allégorie des muses, personnification de la pipe… mais aussi dans le choix de formes fixes et traditionnelles, notamment le sonnet, manière de rendre hommage aussi à la pléiade par exemple ou assez généralement l’organisation des quatrains et de rimes classiques. II. Les moyens de peindre le plus horrible A. Peindre la pauvreté, la déchéance, la noirceur humaine: le choix de sujets provocateurs: des prostitués, des assassins, les débauchés des bohémiens, d’affreuses juives rousses… mis à l’honneur et réhabilités par des mise en scène. Il peint la maladie: « Le portrait. » Mais il pointe aussi la noirceur des âmes: la haine, la jalousie. La violence…: « Le vin de l’assassin » , « L’héautontimorouménos »: « je te frapperai sans colère/ et sans haine comme un boucher », « Horreur sympathique » B. Peindre la Mort, la condition humaine. Il recours à un vocabulaire dépréciatif et concret qui suscite l’horreur: « charogne, carcasse, pourriture, puanteur… » et les synesthésies peuvent venir soutenir cette horreur: l’odeur soulève le coeur du lecteur autant que la vision des vers. « La dernière section lui est consacrée, comme une issue ultime et victorieuse. Une vision apaisée à travers litotes et métaphores qui donne de la mort une vision idéalisée. « La Mort des amants » par laquelle une fusion harmonieuse et éternelle est trouvée., ou « le voyage » dont on tire un savoir. Une figure consolatrice de la Mort allégorie: « La Mort des pauvres ». En forme de paradoxe, la mort devient une chance, la condition humaine n’est plus à craindre. Il l’anticipe, recourt au futur « Nous aurons des divans profond comme des tombeaux » ou se représente mort: « Le Mort joyeux ». C. Peindre la souffrance: épanchement sur soi et confession: « Alchimie de la Douleur », les cinq « Spleen ». La noirceur devient matière à création artistique: le choix du titre du recueil ou de la deuxième section "Les fleurs du Mal »: l’oxymore est une figure souvent utilisées chez Baudelaire. L’adresse au lecteur est une provocation, une implication, le lecteur est impliqué, assimilé: « Au lecteur »: « mon frère, mon semblable ». III. L’alchimie poétique A. La poésie explore le plus horrible mais crée de belles échappatoires: la structure du recueil même semble donner des pistes: la vie parisienne, le vin, la révolte, la mort. Certaines thématiques: Le voyage, l’amour, les femmes, l’art, le mystère et mêmes la présence des chats ou le fait de fumer une pipe sont des propositions d’échappatoire. La poésie est en soi une manière d’échapper à l’ennui dénoncé dès l’avertissement. C’est un but avoué: dédicace à Th. Gauthier dit déjà « magicien », citation en exergue, poèmes en forme de testaments littéraires (fin de « Une charogne » ou « Un fantôme: je te donne ces vers afin que si mon nom… ») et l’ébauche d’un épilogue: « Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon Alchimie poétique, la boue et l’or Plan de dissertation Baudelaire devoir Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta bous et j’en ai fait de l’or ». B. L’alchimie poétique: faire de la boue, de l’or. Réconcilier le beau et le laid : Par immersion : La beauté est plongée dans un cadre affreux: « Une nuit que j’étais près d’une affreuse juive… » Par analogie: La beauté est comparée à la laideur: le haillon de la mendiante est un habit de cour, un manteau mité est un ciel étoilé. « Je suis comme le roi d’un pays pluvieux » dans Spleen. Par concentration: les figures ne sont jamais manichéennes: en chaque personnages évoqués cohabite le beau et le laid, le bien et le mal. Le poète lui-même est par analogie comparé à l’albatros, « maladroit, comique, honteux, infirme et laid », mais aussi « roi de l’azur, prince des nuées, géant des mers »… C. Dépasser l’opposition boue et or, abolir les frontières: rimes embrassées ou croisées qui associent des oppositions entre le bien et le mal, l’or et la boue, le doux et l’horrible… maniement de figures d’opposition, comme l’oxymore, qui lient l’un à l’autre, les antithèses (« Riche mais puissant, jeune et pourtant très vieux », Spleen ». Baudelaire pratique en permanence le paradoxe, la muse est « malade » ou « vénale », « Satan est bon et le moine, les soeurs sont mauvaises ou débauchées, mais les courtisanes ou catins sont aimantes, belles et douces, « trop gaies ». Les frontières sont abolies, le laid est beau et le beau peut être laid puisqu’il ne l’est plus, matière lui-même à création esthétique.
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