Le colonel Chabert, Balzac

Dans la première moitié du dix-neuvième siècle naît le mouvement réaliste, dont Balzac est, avec son cycle La comédie humaine, l’initiateur : dans cet ensemble de romans, l’écrivain veut en effet « faire concurrence à l’Etat Civil », c’est à dire représenter une sorte de deuxième société .Balzac se fait connaître de la société grâce à ces romans comme la célèbre Peau de chagrin (1831), Le père Goriot (1834) ou encore le Colonel Chabert (1832. Nous observons que Balzac dans beaucoup de ses romans échangent les rôles entre les personnages, ce qui va nous amener à étudier Le colonel Chabert en nous demandant si le Colonel Chabert est le véritable héros de ce roman.

C’est à questions que nous tenterons de répondre en montrant tout d’abord comment le Colonel Chabert passe d’un héros de la guerre à un oublié de la guerre ensuite nous parlons de la place qu’occupe Chabert dans le peau du personnage principal et enfin nous verrons comment Chabert se bat pour récupérer son titre dans la société.

Voyons d’abord comment le Colonel Chabert passe d’un héros de la guerre à un défunt de la guerre.

En premier lieu, Le colonel Chabert nous est d’abord présenté comme un anti-héros. En effet il mène une vie contraire à celle d’un colonel de Napoléon. Tout d’abord il vit dans un endroit délabré qui n’a même pas de quoi s’occuper de sa propre famille. Il dort sur un lit de paille et mange très peu. Chabert ne peut subvenir seul à ses besoins car il a perdu tout ses droits le jour où il a été déclaré mort à Eylau. Il a donc perdu toute sa fortune, héritage à son épouse maintenant veuve. Chabert est, au début du roman, un simple spectateur de l’histoire. Il n’a plus d’identité donc plus aucun droits. Il ne peut ni demander de pension militaire ni même redemander à être l’époux de la désormais Comtesse Ferraud. Il n’a donc plus qu’à regarder le monde évoluer autour de lui comme s’il n’existait pas.