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Lecture analytique, Phèdre, p.166/167

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Par   •  9 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  950 Mots (4 Pages)  •  769 Vues

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Lecture analytique[pic 1]

Phèdre, p166 /167

Introduction :

Née à Athènes au Ve siècle avant J-C, la tragédie classique est un genre littéraire spécifique au théâtre. Elle est écrite en vers et son sujet est le plus souvent emprunté à la mythologie ; elle met en scène des personnages illustres avec un destin exceptionnel et malheureux sans autre issue possible.

Phèdre est une tragédie classique écrite en 1677 par Jean Racine, un grand dramaturge du XVIIe siècle et le chef de file de la tragédie classique. Cette pièce met en scène la tragique malédiction des dieux dont est victime une jeune femme, Phèdre, qui tombe amoureuse de son beau-fils, Hippolyte. C’est cet amour incestueux qui la conduira à sa perte.

L’extrait étudié (acte II, scène 5) est une tirade dans laquelle, Phèdre révèle son puissant amour à Hippolyte croyant son mari Thésée mort ; sa passion pour Hippolyte l’emporte sur son secret.

Nous pouvons donc nous demander en quoi la passion mène-t-elle fatalement le personnage tragique à sa perte. Nous étudierons dans un premier temps un amour fatal pour ensuite nous intéresser à un amour monstrueux.

Développement :

I-Un amour fatal

Dans cette tirade, l’amour que porte Phèdre à Hippolyte peut être qualifié de fatal pour plusieurs raisons. Tout d’abord, on peut voir que l’aveu de son amour à Hippolyte est difficile pour Phèdre ; l’aveu est mis en début d’alexandrins sous la forme d’un rejet : « J’aime » (v.4) et se constitue seulement d’un seul mot, ce qui met en avant la difficulté de l’aveu. Le fait que l’aveu soit sous la forme d’un rejet peut également mettre en relief le fait que Phèdre retarde jusqu’au dernier moment cette fatale annonce qu’elle doit faire à Hippolyte.

Ensuite, on peut remarquer que Phèdre mentionne à plusieurs reprise les dieux dans son aveu puisque c’est à cause de leur malédiction qu’elle est tombée amoureuse de son beau-fils. On peut dire qu’elle les tient pour responsables de son amour fatal et incestueux, comme le montre les vers 10 à 13 : « Les dieux (…) ont allumé le feu fatal à tout mon sang(..) se sont fait une gloire de séduire le cœur d’une faible mortelle ».

Pour finir on peut voir que l’amour de Phèdre pour Hippolyte est un amour fatal puisqu’on a dans la tirade la présence excessive des champs lexicaux de l’amour et de la souffrance qui sont tous les deux liés. Pour la souffrance on trouve donc lestermes« cruel »(v.1), « supplice »(v.33), « malheurs »(v.20), « larmes » (v.21)ou encore « punis »(v.24) et pour le champ lexical de l’amour on peut relever les termes« t’aimais »(v.19), « charmes »(v.20), «cœur »(v.29), « amour »(v.24) ou encore « je t’aime » (v.4).

On peut remarquer que les deux champs lexicaux partagent souvent les mêmes vers ou groupes de vers, ce qui mets en évidence le fait qu’ils soient intimement liés dans cette tirade et que l’on puisse donc qualifier cet amour de fatal.

II-Un amour monstrueux

L’amour de Phèdre est un amour que l’on peut qualifier de fatal mais également de monstrueux comme il est mis en avant dans la tirade.

Premièrement, on peut voir que Phèdre a longtemps été une belle-mère cruelle envers Hippolyte comme le montre l’emploi des mots « inhumaine » et « odieuse » dans le vers 16. Ces deux mots appartiennent au champ lexical de la cruauté, ce qui montre bien la méchanceté qu’avait Phèdre envers son beau-fils. Cette cruauté est également mise en évidence par la présence de l’hyperbole : « C’est peu de t’avoir fui, (…) je t’ai chassé » (v.15) qui montre une fois de plus la méchanceté mise en place par Phèdre pour empêcher ses sentiments de prendre le dessus. Ce comportement avait pour but de rechercher la haine d’Hippolyte et ainsi de résister à ses charmes comme elle l’explique au vers 17 : « Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine ».

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