Peut-on faire réfléchir sans faire d'essai?
Dissertation : Peut-on faire réfléchir sans faire d'essai?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar mock • 23 Octobre 2018 • Dissertation • 1 719 Mots (7 Pages) • 736 Vues
L’essai, de par sa fonction, a pour but de faire réfléchir le lecteur. On réfère donc cette fonction uniquement à ce genre littéraire. Par définition, le terme « essai » est dérivé du latin exagium, « juger, examiner, peser » c’est à dire réfléchir. Cependant, outre celui-ci, il existe d’autres genre littéraires : le roman, la poésie, le théâtre, la fable, le conte, la biographie… Pourtant, ceux-ci peuvent-ils faire réfléchir le lecteur ? Peut-on faire réfléchir sans faire d’essai ? Afin d’aboutir cette réflexion, nous nous attacherons dans un premier temps à l’essence même de la réflexion. Dans un second temps, nous analyserons certains genres littéraires pour en faire ressortir leur fonction. Puis pour finir, nous procèderons à un rapprochement de ceux-ci avec l’essai.
Premièrement, la réflexion se doit d’une définition : c’est l’action de réfléchir, d'arrêter sa pensée sur quelque chose pour l'examiner en détail. En effet, la réflexion est cette capacité qu’à l’homme d’établir des connections entre les idées. C’est le retour de la pensée sur elle-même afin d'examiner une idée, une situation. La réflexion est l’action de penser par soi même, sans inclure l’influence d’autrui. La réflexion est un mode particulier de la pensée où celle-ci est dirigée vers l'étude d'une idée, d'une question, d'un problème. Elle est donc bien un outil pour philosopher, permettant de mettre en lumière les rapports du sujet avec l’objet. Afin de poursuivre, suite à la définition de la réflexion, les auteurs ont pour but de faire réfléchir, de proposer une réflexion au lecteur sur laquelle il pourra axer sa propre réflexion. Faire réfléchir constitue à aider son lecteur à penser par lui même. Pour mener une réflexion et convaincre, il faut procéder par la logique et faire appel à la raison par une démonstration rigoureuse, prouvée par la science. Faire réfléchir revient à démontrer sa réflexion afin de prouver sa justesse et ainsi de convaincre l’interlocuteur.
Deuxièmement, amener à faire réfléchir est une chose, penser en est une autre. Penser, de par sa définition latine, vient de peser, on pèse le pour et le contre, on pense alors à une idée déjà établie, seul un choix doit être fait. La réflexion, comme nous l’avons définie précédemment, amène à une connections d’idées, d’en faire l’étude afin de trouver une solution, d’aboutir à une action. Penser appelle « que », « qui », « quoi », tandis que réfléchir appelle « comment ». Quoi qu'il en soit, le verbe "penser" est informatif, alors que le verbe "réfléchir" est appréciatif. Descartes dit "Je pense, donc je suis", et non "Je réfléchis, donc je suis", car il désire informer. Penser est surtout conditionné, la plupart du temps, par des éléments et facteurs tant externes qu’intrinsèques, ce qui pourrait laisser supposer que la pensée n’est pas complètement subjective. A l’inverse, la réflexion est censée être dénuée de toute influence et n’être basée que sur des éléments de réflexion objectifs. Pour résumer, penser est émotionnel et sans effort, réfléchir c'est un effort de recherche de solutions.
L’essence de la réflexion se base sur l’étude d’une idée et permet de faire réfléchir autrui par la démonstration de cette réflexion. Cependant réfléchir est une recherche de solution par la connexion d’idées tandis que penser se résume à juger une idée déjà établie. Le genre littéraire portant sur la réflexion est l’essai. Cependant, on se demande si d’autres genre n’ont pas cette fonction complémentaire à leur fonction première. Que peut-on alors faire ressortir d’un écrit et quelles sont leurs différentes fonctions ?
Tout d’abord, tout écrit a pour but de poser ou transmettre une idée, un point de vue, une information. Comme l’affirme François Mauriac : "Une œuvre est toujours le cri dans le désert, un pigeon lâché avec un message à la patte, une bouteille jetée à la mer". On comprendra ici que l’essence même de l’écrit a bien pour objectif de communiquer une idée ou une réflexion, qui va l’entendre, qui va la recevoir, qui va la saisir... Chaque écrivain a pour objectif d’exposer ses idées, au plus grand nombre et dans le temps. Les auteurs utilisent différents moyens pour dénoncer et critiquer et peut avoir une force argumentative pour montrer la vérité. Quelque soit le genre littéraire, qu’il soit sous forme théâtrale, poétique, narrative, on retrouve systématique une démarche qui amène « le public » à une prise conscience plus ou moins guidée.
Ensuite, s’il existe différents genres littéraires, il y a une raison à cela : chaque écrit détient une fonction différente et propose ainsi au lecteur des informations différentes. Nous pouvons commencer par le théâtre qui à été créé pour la politique, et la dénonciation, souvent sociale. De plus, on passe par une histoire afin de répandre les idées comme dans Le mariage de Figaro qui dénonce, par l’histoire, les problèmes de société, les questions d'argent, d'âge et de mariage, les différences entre les classes sociales et les générations. Puis, il y a la poésie pour laquelle il est difficile de donner une fonction précise car elle varie selon les époques, à tel point que chaque siècle a pu lui trouver une fonction et une expression différente, à quoi s'ajoute une approche propre attachée à la personnalité de chacun de ses auteurs. On peut cependant distinguer trois fonctions principales : l’expression et le partage des sentiments, la dénonciation des injustices ou la défense de grandes causes, et, pour finir, elle peut se mettre au service de la pensée et chercher à véhiculer les acquis de savoir. Dans toutes fonctions, le poète transmet un message, un enseignement, qu’il soit moral ou politique toujours par une histoire ou un fait comme par exemple, Courage de Paul Eluard écrit en 1944. Dans ce poème, Eluard évoque la détresse de Paris occupée, détresse physique, morale et psychologique. L’auteur évoque l’oppression dont Paris est victime tout en lançant un appel à la révolte dans l’espoir d’une victoire finale. Enfin, il existe beaucoup de formes de narration servant de prime abord à divertir. Que ce soit une nouvelle, un roman autobiographique, historique, épistolaire, initiatique, de science fiction ou encore un roman policier, ils ont tous pour but une diffusion d’idéologies ou de dénonciations qui amène à réfléchir. On peut prendre à titre d’exemple, Bel ami écrit en 1885, par Guy de Maupassant, qui retrace l’ascension sociale de Georges Duroy en critiquant la société bourgeoise obnubilée
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