Pourquoi peut-on parler d'alchimie poétique dans les fleurs du mal?
Cours : Pourquoi peut-on parler d'alchimie poétique dans les fleurs du mal?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar yonek • 15 Février 2022 • Cours • 1 579 Mots (7 Pages) • 769 Vues
Pourquoi peut-on parler « d’alchimie poétique » à propos du recueil Les Fleurs du Mal ?
Introduction :
Charles Baudelaire, né en 1821est un poète, journaliste et traducteur français qui s’inspire de tous les mouvements du XIXe siècle comme le romantisme, le symbolisme ou le Parnasse sans pour autant appartenir à l’un d’eux. Il est connu pour son caractère rebel qu’il extériorise, en écrivant notamment des poésies provocatrices, mais également pour son travail poétique basé sur la transfiguration du réel. Il publiera en 1957 le recueil « les fleurs de mal » qui lui vaudra un franc succès dans lequel il évoque les maux des humains comme la mélancolie, les regrets ou encore la mort. Dans cette œuvre, le poète est a la recherche de l’idéal, impossible pour lui sans créatiion poétique. Il est rapidement condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Baudelaire paie une amende, et retire 6 poèmes de son œuvre appelés les « poèmes interdits ». Il le publie à nouveau en 1961 en ajoutant une nouvelle section nommée « tableau parisien ».
En 1868, dans « curiosité esthétique », Baudelaire dit : Le bo est tjs bizarre. Par cette phrase affirmative, il ne dit pas ce qu’est le beau mais il explique ce qui rend une chose belle, par au final sa singularité et son étrangeté. Il est donc attiré par une certaine différence esthetique.
Alchimie poétique
L’alchimie est à l’origine un terme scientifique venant du Moyen Age désignant une transformation d’un métal dit « vil » en un métal noble grâce a une pierre philisophale, comme le plomb en or. L’alchimie poétique est donc une métaphore qui insiste sur la capacité de la poésie à transformer ce qui est ou semble laid en quelque chose d’autre, de précieux, d’admirable. L'alchimie permet au poète de déchiffrer les secrets de l'Univers grâce au pouvoir des mots et du langage. Baudelaire est alors capable de faire naître une œuvre d’art à partir de la réalité la plus hideuse, on peut donc le considérer comme un alchimiste capable de transfigurer le réel.
→ le poète peut tout « travailler » grâce a la poésie, et même, plus le matériau de départ est bas et plus la tâche sera difficile donc s’il arrive à créer de la beauté poétique, il aura accompli une tâche plus glorieuse que les poètes qui parlent de belles choses.
L’alchimie poétique est présente dès le titre. En effet dans « les fleurs du mal » les fleurs symbolisent les poèmes et donc la création poétique et caractérisant la délicatesse, l’amour et l’idéal sont en opposé au mal, caractérisant la souffrance, la douleur et les péchés. La préposition « de » indique un lien de dépendance et en même temps de complémentarité entre les deux thermes. On peut donc comprendre dès le titre que la beauté est extraite du mal, ou le mal de la beauté.
L’idée d’alchimie poétique est abordé par l’épilogue du recueil les fleurs du mal :
C’est donc de cet épilogue que vient l’expression « la boue et l’or ». En effet, ici Baudelaire évoque la transfiguration du réel.
La « quintessence », dans le vocabulaire des alchimistes, est le « cinquième élément », ce qu’il y a de plus précieux, de plus rare. Le poète atteint donc l’apogée de sa transfiguration en atteignant la quintessence.
On voit donc ici que Baudelaire considère que c’est au poète d’apporter à la vie grandeur et beauté par l’expression « j’ai fait mon devoir », il se considère comme dit ici comme un « parfait chimiste ».
Baudelaire trouve dans le mal une beauté nouvelle, il trouve donc de l’or de la boue, il transforme la boue en or.
L’ expression « tu m’as donné ta boue » insinue le fait que le poète s’adresse directement au lecteur, en évoquant ses plus profondes souffrances, mais également Paris et dans ce cas la boue caractérise la boue urbaine, c’est-à-dire l’ensemble des déchets produits par la ville, la noirceur et la misère de ses habitants
On retrouve également cette expression dans le poème « Châtiments de l’Orgueil ».
Dand le poème « une charogne » présent dans la section spleen et idéal
Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Ici l’exemple d’alchimie poétique est extrêmement mis en avant, entre les oppositions des termes ordre, infection, ordure avec etoile, nature, ange, passion. La création poétique est basée sur l’extraction de la beauté à partir d’une créature ignoble.
L’artiste pose son regard sur le mauvais du monde comme dans le poème « une mendiante rousse » La pauvresse est la muse du poète qui enrichit son art. Il aime la beauté dans ce qu’elle a de répugnant. De plus dans ce poème qui symbolise un éloge paradoxal de la mendiante qui consiste à faire un éloge tout en ayant recours à des images dépréciatives. Cette jeune femme est considérée comme pauvre par sa « robe a trous » mais le poète va voir plus loin disant qu on y trouve aussi la beauté qu’en d’autres ne saurait la voir. On constate l’utilisation du pronom emphatique « Pour moi » à l’attaque du deuxième quatrain, qui confirme ce regard singulier porté sur la jeune mendiante. Par la suite la transformation de la jeune femme à travers le regard du poète va de nouveau être appuyée avec ses habits en passant de « haillons » v13 qui devient « habits de cour » v 14 bas troués deviennent « poignard d’or » v 17 et v19. Ainsi ce poème est un exemple de l’alchimie poétique dans les fleurs du mal, derrière les marques de la pauvreté l’auteur trouve des traces de beauté il transfigure la mendiante.
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