Présentation Le rouge et le Noir

Le Rouge et le Noir

Stendhal

Avant tout, il est important de ne pas confondre l’Église qui est représentée par l’ensemble des chrétiens, on peut aussi la définir comme l'état ecclésiastique, c'est-à-dire l'ensemble des ecclésiastiques ; et au contraire, l’église qui est l'édifice consacré au culte de la religion chrétienne, surtout catholique.

Nous nous demanderons donc comment est représentée l’Eglise à travers le roman ?

Pour ce faire, nous allons répartir les idées dans cinq grandes parties.

Analyse et interprétation du titre :

L’idée du thème de l’Église est déjà très présente avant même le début du roman, grâce au titre : Le Rouge et le Noir

→ représente par les couleurs l’armée (rouge) et le clergé (noir). En effet, le rouge montre le sang des batailles et le noir nous rappelle l’habit religieux. Cependant, on peut aussi donner une interprétation plus large en donnant au rouge l’aspect de la colère (celle de Julien par moment, peut être aussi car il ne peut pas aller dans l’armée), de la passion amoureuse (autre thème important) et de la royauté (encore en place à cette période) ; et au noir la notion de tristesse (possiblement le désespoir de la dureté de la religion, exemple au séminaire), d’obscurité de prison et de mort (déja le destin de Julien dans le titre).

C’est aussi représentatif des 2 possibilités d’obtenir une importante ascension sociale à cette époque.

les hommes d'Église et l’ambition

Au cours du roman, on voit la congrégation mener en grande partie l’intrigue, plus ou moins directement. On retrouve de nombreux hommes d’Église, tels que des évêques, des abbés, des curés, des séminaristes et même des fidèles. Stendhal présente la congrégation comme une institution très puissante, on peut imaginer que ce n’est pas une invention de l’auteur, mais des faits réels, observés et dénoncés à travers le roman car grâce à son pouvoir, l’Église se permet de diriger la société et créer des carrières tout comme de les briser comme on va le voir avec Julien par exemple.

On remarque aussi que les hommes d’Église ont souvent l’ambition d’avoir un rôle plus important dans la hiérarchie écclésatique qui définit les droits et devoirs mais surtout les avantages de chaque position.

⇒ Exemples :

Frilair à la fin a un intérêt pour Mathilde car cela pourrait lui permettre une amélioration de son évêché grâce aux liens de Mathilde avec la Maréchale : “Quel parti puis-je tirer de ces étranges confidences? se disait-il. Me voici tout d'un coup en relation intime avec une amie de la célèbre maréchale de Fervaques, nièce toute-puissante de monseigneur l'évêque de***, par qui l'on est évêque en France. Ce que je regardais comme reculé dans l'avenir se présente à l'improviste. Ceci peut me conduire au but de tous mes vœux.” (lignes 119/124, chapitre XXXVIII, partie 2). On voit ici une illumination dans le cerveau du grand vicaire qui se rend compte de son intérêt dans cette affaire avec la fille de son ennemi direct qui est le Marquis de la Mole. D’abord réticent, il change vite d’avis tandis que Mathilde le décrit elle aussi comme un homme égoïste mais y connaît sa soif de pouvoir et donc la possibilité de sauver son amant par ce biais là : “Mais quoi! se dit-elle bientôt, la pire chance n'eût-elle pas été de ne faire aucune impression sur le froid égoïsme d'un prêtre rassasié de pouvoir et de jouissances? Ébloui de cette voie rapide et imprévue qui s'ouvrait à ses yeux pour arriver à l'épiscopat, étonné du génie de Mathilde, un instant M. de Frilair ne fut plus sur ses gardes. Mlle de La Mole le vit presque tout à fait à ses pieds, ambitieux et vif jusqu'au tremblement nerveux.” (lignes 127/133, chapitre XXXVIII, partie 2) Effectivement, on voit ici la réaction du vicaire avant de se rendre compte qu’il est impératif de cacher ses émotions pour ne pas se trahir (rappel à Julien qui vit ce combat intérieur)

L’abbé Maslon devient curé à la place de l’abbé Chélan pour son propre intérêt et permet la mise en avant des jésuites à Verrières.

l’expérience religieuse de Julien

Julien souhaite par ce biais sortir de sa condition sociale qui le limite est faire le même métier que son père et ses frères, ce qui ne lui convient pas.

Il s'intéresse donc à la connaissance par le biais d’un chirurgien mais aussi grâce à l’abbé Chélan qui lui offre des cours religieux.

Pour réussir son ascension sociale, il utilise ses capacités à son avantage.

→ connaissances impressionnantes utiles à multiples reprises (chez M de Rênal, Valenod, à Besançon, à Paris, etc) = chapitre XXII (1), chapitre XXV (1), chapitre II (2), chapitre XXII (2) …

connaît la Bible, le latin, de nombreux auteurs et leur romans, apprend le journal pour montrer à la conspiration ses facilités d’apprentissage

⇒ Cela lui permet d’obtenir de la reconnaissance.

La religion comme commandement moral