Rouge et noir, Julien Sorel, anti-héros

Tout d’abord, pour présenter Julien Sorel, Stendhal lui dresse un portrait d’anti-héros. Nous verrons dans un premier temps que Julien est un être fragile, puis qu’il est présenté comme un être idéaliste, puis finalement son portrait est pathétique.

En effet, Stendhal commence par présenter Julien comme un être fragile. Pour ce faire, on sait déjà que Julien déçoit son père dès le début du récit comme le suggère la négation restrictive “ il ne vit que ses fils ainés”. On voit ici que Julien est déjà mis de côté et qu’il est comparé à ses frères. En effet, le narrateur utilise des termes péjoratifs dans le portrait physique de Julien comme le montre le champ lexical de la faiblesse : “yeux baissés”,”petit”,”plantés forts bas”. A l’opposé de ses frères qui sont présentés comme forts “espèces de géants”. On en déduit que Julien a plutôt des traits féminins contrairement à ses frères qui sont forts et puissants. Julien est également présenté comme une victime : “objet des mépris de tous à la maison”. Ici, “tous” est un pronom indéfini qui désigne la totalité, on dit également que Julien est “toujours battu”. L’adverbe temporel “toujours” renforce l’aspect répétitif qui montre que Julien n’est pas respecté par la totalité de sa famille. Enfin, on découvre ce qui est à l’origine de cette faiblesse grâce à l’analepse, qui est un retour en arrière dans le récit : « dès sa première jeunesse ». Le narrateur adopte des points de vue successifs, ici une focalisation interne du père « son air extrêmement pensif avait donné à son père l’idée qu’il ne vivrait pas », puis de Julien « Objet de …, il haïssait ses frères ». Ce qui est mis en évidence ici, c’est la raison pour laquelle Julien est vu comme faible. On apprend que c’est à cause du drame social qui a lieu au sein de sa famille. (Le « père », « la famille », « tous », les « frères ») rejettent tous Julien. Ainsi, la première perception que nous nous faisons de Julien Sorel au travers de sa description physique est la transparence et l’inconsidération par tous. Le héros de Stendhal n’est pas respecté par les autres, pourtant cela cache une grande fragilité et une forte intelligence chez le personnage.

En outre, Julien va être un idéaliste très réfléchi avec beaucoup de volonté. Nous allons tout d’abord le voir avec l’insistance et l’agacement du père qui appelle Julien à travers les deux adjec tifs numéraux “deux ou trois fois” qui montrent que Julien est absorbé par son livre et en oublie la réalité. On pourrait ainsi deviner que le symbole de Julien Sorel est le livre qui représente son intérêt pour le monde de la pensée alors que le symbole du reste de sa famille est la scie, le symbole du travail. On constate donc que Julien est un être très pensif souvent perdu dans ses pensées et dans ses livres. Mais pendant ses moments de réflexion, Julien est également un être qui contient beaucoup de détermination et qui a beaucoup de volonté. Pour appuyer cette idée, la métonymie “ De la réflexion et du feu ”qui est une figure de style de substitution qui consiste à remplacer