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Analyse comparative de Cendres et Diamant entre film et roman

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Par   •  4 Mars 2022  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 725 Mots (7 Pages)  •  562 Vues

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Étude comparative

Cendres et Diamant


En vous appuyant sur vos connaissances du roman 
de Jerzy Andrzejewski « Cendres et Diamant » et du film d’Andrzej Wajda portant le même titre, faites une étude comparative de ces deux présentations du même sujet. 
Ciblez les différences et expliquez-les en reproduisant la vision propre à chaque artiste.



Afin de comparer le roman de Jerzy Andrzejewski et le film d’Andrzej Wajda, il serait judicieux de présenter ces deux oeuvres dans leur globalité.
Ironiquement, c’est à travers l’adaptation cinématographique d’Andrzej Wajda que le roman a acquis une grande popularité. Quand le film est perçu comme une réussite incontestable et qui sera ancrée comme tel dans la mémoire des spectateurs, le roman fait objet d’une controverse acharnée. Il est publié en 1948 quand la Pologne, une fois derrière le rideau de fer, traverse une mutation de la société; naturellement, ce roman, qui traite de sujets extrêmement sensibles, bouleverse les esprits. C’est dans la réalité de l’après-guerre que se déroule l’histoire du roman de Jerzy Andrzejewski, la mise en place du nouveau système sous l’appellation de la République Populaire de Pologne se déroule conjointement avec une lutte ouverte entre ses partisans et les opposants, le désordre de la guerre continue. Le roman traite donc du déchirement qui continue à régner en Pologne alors que s’achève la Seconde Guerre Mondiale. L’intrigue se définit sur quelques jours et est centrée sur une tentative d’assassinat d’un dignitaire communiste appelé Szczuka. L’organisation clandestine l'a condamné à mort.
Le héros principal et responsable de l’assassinat est alors un jeune activiste de la clandestinité, c’est Maciek Chełmicki.


Le scénario du film Cendres et diamant de 1958 est donc basé sur le roman de Jerzy Andrzejewski, publié sous le même titre quelques années auparavant. Le film de Wajda ne transmet pas, bien sûr, l'intégralité du contenu du roman. Avec le consentement et la participation active d'Andrzejewski, Wajda a choisi l'histoire de Maciek afin d’en produire un héros romantique et une présentation symboliquement expressionniste. L'action du film, telle une tragédie grecque, commence dans l'après-midi et se termine le matin au lendemain 
(afin de préserver le principe d’unité de temps). 
La réalisation débute le 7 mai 1945 ici, le 5 mai dans le roman. L’espace dans lequel se déroule l’intrigue a été réduit à quelques endroits seulement également.
Le principal endroit du film est l’hôtel Monopole où convergent toutes les histoires et séjournent l’assassin et sa cible, c'est là que tous les personnages du drame entrent en jeu. 
On assiste à un véritable théâtre d’un conflit qui se poursuit entre nationalistes et communistes.

Les deux oeuvres sont différentes à cause des intentions différentes des auteurs Jerzy Andrzejewski et Andrzej Wajda.
La vision d’Andrzejewski est unilatérale, il ne cache pas ses convictions ce qui fait l’identité extraordinaire de l’ouvrage et par conséquent bouleverse les esprits par son aspect polémique.
Il est évidement du côté des nouvelles autorités. Il dresse un portrait aimable de Szczuka, il en fait une figure plutôt sympathique pour laquelle on ressent l’empathie, c’est tout simplement un vieux penseur qui essaye de reconstruire la Pologne d’après-guerre.
Et puis nous avons Maciek Chełmicki, un jeune décent, passionné, plein d’énergie mais qui est malheureusement manipulé par des monstres sans coeur à cause de son âme pur, il devient la victime de son innocence brutale.
Il n’est pas libre à cause de bandits qui n’ont rien à faire que de conspirer contre le nouvel ordre sans réel objectif, Andrzejewski décrit ainsi les fascistes. Pour l’auteur du roman, Maciek n’est pas fautif dans cette histoire, il comprend l’engouement de l’endoctrinement fasciste, tout le monde le comprend à présent puisque l’histoire nous en a donné une leçon.
L’écrivain accuse Szretter et Kossecki, ses supérieurs conservateurs de la clandestinité qui recherchent l’adhésion des jeunes, il les dépeint comme des gens sans scrupules, des bandits plutôt que des combattants.
C’est ce qui fait la controverse du roman de Jerzy Andrzejewski, il est accusé d’avoir traité les héros de la clandestinité de simples bandits manipulateurs de la jeunesse. Il est clair que, comme l’auteur l’a voulu, le roman est plein d’accents de propagande et se positionne plutôt en faveur des autorités communistes.
 De l’autre côté, dans le film, Andrzej Wajda omet l’histoire d’Antoni Kossecki et du groupe de Szretter pour se focaliser sur l’histoire de Maciek, le script perd en accents de propagande afin de créer une histoire absolument romantique. Le film n’est donc pas une oeuvre partisane contrairement au roman qui ne cache pas ses intentions, le jeune combattant de l'armée clandestine n’est plus présenté comme quelqu’un de manipulé, un patriote dans les mains de bandits mais tout simplement un patriote polonais confus voulant se battre pour une cause qu’il jugeait louable et pris au piège de l’histoire.
Après une tentative d’assassinat échouée de Szczuka, Maciek est à nouveau dans l’embarras, le chef du groupe clandestin, Waga, ordonne fermement à ce dernier et à Andrzej de tuer le dignitaire communiste. C’est pourquoi Maciek décide de louer une chambre dans l’hôtel Monopole où vit Szczuka et d’attendre une brève opportunité. C’est à ce moment du film que la vie du jeune partisan connaît un tournant, il tombe amoureux de Krystyna (ce qui se passe également dans le roman), une barmaid de l’hôtel. Cette rencontre change drastiquement son attitude, il s’interroge sur l’utilité de la poursuite de son action partisante, il souhaite quitter la clandestinité. Cependant, il comprend que c’est trop tard et finit par décider de tuer Szczuka, ce qu’il accomplit aussitôt.
Dans la rue, il aperçoit une patrouille militaire, il panique et on lui tire dans le dos lorsqu’il a essayé de fuir. Dans le film, l’histoire de Maciek est construite selon deux axes. Le premier axe est la clandestinité, ses actions clandestines consomment peu à peu son âme pur. Maciek agit comme s’il ne pensait pas par lui même, il est prisonnier de son propre sort qu’il s’inflige. 
Et puis arrive le deuxième axe, celui du fil conducteur de l’amour libérateur de Krystyna.
Ces deux axes s’entrelacent et se combattent tour à tour. Quand la clandestinité lui dit de tuer Szczuka, l’amour réplique et interroge Maciek sur l’utilité de cet assassinat. 
Un moment clé de l’histoire avec Krystyna pourrait être la rencontre des amoureux dans l’église en ruines où ils se consacrent à la lecture d’un poème qui évoque l’idée de l’émotion

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