Analyse Comparative (Giorgio Di Martini/ Le Corbusier)

graphiques, d’après dessins, schémas, maquettes relatives au Modulor, du dénommé Le Corbusier. Le modulor, dont il conviendra d’aborder plus précisément, fut inventée en 1943. Ainsi nous pouvons supposer que cet ensemble de documents a été réalisé durant les années 40-50. Le Corbusier utilise la composition géométrique en induisant la figure d’un homme idéal : Le modulor.

Nous sommes donc confronté à deux ensembles de documents d’époques différentes, utilisant des techniques plus ou moins diverses. Cependant, ils se rejoignent sur le plan du sujet. C’est-à-dire la correspondance entre le corps humain et l’architecture.

Anthropomorphisme et architecture : conceptions différentes selon les époques ?

Dans un premier temps, nous étudierons les deux ensembles de documents en soulignant les similitudes et les divergences de ces deux conception. Puis nous démontrerons que ces œuvres sont significatives de l’évolution du rapport entre corps humain et architecture en Occident, entre naissance des Temps modernes et le modernisme.

Nous pouvons dire que les plans et dessins de Giorgio Martini ont une représentation théorique. Ils sont effectivement issus de son livre/essai intitulé ‘Traité de l’architecture’ qui met en relation anthropomorphisme et architecture.

Par comparaison, Le Corbusier à concrétiser ses projets en appliquant sa théorie sur Le Modulor. En effet, les plans de Giorgio Martini n’ont but que d’illustrer le fond de ses pensées.

Nous pouvons constater qu’il existe un parallélisme entre les travaux de Martini et du Le Corbusier avec le célébrissime croquis de l’homme de Vitruve de Léonard de Vinci réalisé en 1492. En effet, les trois documents se basent sur l’application de la géométrie au corps dans un but de concrétisation architecturale.

Nous pouvons retrouver l’utilisation redondante de formes géométriques basiques telles que le cercle, le carré et le triangle chacun représentatif d’une idée d’idéalisation du critère de beauté. L’équilibre, l’harmonie sont donc les valeurs fondamentales de Giorgio Martini et de Le Corbusier.

Nous pouvons souligner l’idée que Giorgio Martini inscrit l’homme à l’intérieur de ses plans architecturaux. En effet, dans le plan A de la basilique chrétienne, l’homme est le fondement de la réalisation de ses plans. De plus, l’homme n’est pas utilisé que par souci esthétique mais aussi par volonté de symbolisation avec les divers éléments de la basilique. Ainsi nous pouvons établir une relation entre la tête et l’abside ; la poitrine et le cœur et l’intersection entre la nef principale et le transept. Le chœur de la basilique correspond au centre de l’homme. Francisco Di Giorgio cherchait l’allégorie du corps humain dans les plans des bâtiments et dans les façades d’églises. Ce sont peut-être des vues de l’esprit notamment avec des allusions cachées au corps qui peuvent avoir leurs valeurs dans le processus de composition architectural.

Il en part de même pour Le Corbusier qui dans ses plans, inscrit son idéal humain à l’intérieur d’un espace géométrisé. Mais la différence notable est que Le Corbusier inscrit l’homme dans un espace pensé dans un but non esthétique mais pratique. En effet, ses recherches se basent sur une architecture calculée en fonction des facultés physique de l’homme. De surcroît, l’architecture procède à des calculs de moyennisation de la taille ainsi que des différentes parties constitutives de l’anatomie humaine dans une visée d’aisance motrice de l’objet d’étude dans l’espace architectural. Un intérieur conçut d’après l’homme pour l’homme.

En bâtissant l'échelle humaine, le Corbusier rejoint notamment les architectes de la Grèce antique. Comme ceux-ci il aménage l'espace architectural pour que le corps s'y reconnaisse. Tout comme Di Giorgio Martini, c’est avant tout la prise en compte de l’homme qui guide les choix architecturaux du Corbusier.

Dans le ‘croquis d’application du Modulor dans le mobilier’ on remarque la présence de valeurs (hauteur du plafond :226 cm ; hauteur de table : 70 cm) qui sont utilisées pour mettre en œuvre un milieu de vie dans lequel on se sent bien. C’est donc un schéma de fonctionnalité du Modulor. On peut dire que l’architecture s’adapte pour l’homme. En effet, que ce soit pour les œuvres de Giorgio Martini ou de Le Corbusier le corps humain est le fondement des plans architecturaux. Tout se construit autour de lui. Par exemple pour Le Corbusier, l’espace s’adapte en fonction du Modulor.

Contrairement au Moyen Age ou le corps est perçu négativement, les Temps Modernes sont portés par un courant philosophique appelé Humanisme. Cette tendance intellectuelle place l’être humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Il est donc pas surprenant de retrouver la figure humaine dans les plans architecturaux. Ancré dans l’optique de la Renaissance, on retrouve dans ces plans des formes géométriques et donc parler d’une géométrisation de l’homme. Cela souligne l’idée que l’homme peut posséder des proportions idéales, répondant à des critères géométriques et proportionnels. On observe de plus, une symétrie dans ses dessins. En effet elle peut illustrer un concept de l’ordre, un équilibre entre les parties qui forment un tout cohérent. La symétrie est l’évidence. Cependant étant de plus en plus utilisée pour toutes sortes de bâtiment, la symétrie a perdu sa valeur d’exception, et par conséquent, une partie de sa portée symbolique.

Par opposition, il faut dans le modernisme, aller jusqu’au bout de ses propres règles ou conditions. On ne cherche pas à s’arrêter sur les conventions d’un style ou d’un genre.

C’est pour cela que Le Corbusier invente une notion architecturale nommée’Le Modulor’.

Il crée une silhouette humaine standardisée pour concevoir la taille des unités d’habitation, comme La Cité Radieuse de Marseille. Contrairement à la Renaissance ou l’homme été le fondement majeur du plan architectural ( l’homme squelette de la bâtisse), Le Corbusier conçoit l’idée d’une relation entre l’homme et son espace vital. En effet il pense créer un système plus adéquat et optimiser le