Annie, guillaume apollinaire
Commentaire de texte : Annie, guillaume apollinaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar shashasha • 18 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 1 085 Mots (5 Pages) • 236 Vues
Annie
Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose
Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons
Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n’ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons presque le même rite
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Introduction :
Auteur : Guillaume Apollinaire
Œuvre : Alcools
Poème : Annie
Année de publication : 1913
Mouvement littéraire : symbolisme
Registre : lyrique
Problématique : Comment Guillaume Apollinaire à travers un poème symbolique fait-il l’éloge d’Annie Playden ?
I : Une description empreinte de mélancolie. (V1 à V9)
II : La communion symbolique et spirituelle de deux âmes. (V9-V14)
I : Une description empreinte de mélancolie. (V1 à V9)
Nous avons affaire ici à un quintil constitué de rimes croisées.
« Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose »
V1-V3 : Le poème fait référence aux Etats-Unis, notamment au Texas où Annie Playden est partie vivre après sa relation amoureuse avec Guillaume Apollinaire.
Le « grand jardin tout plein de roses » peut faire référence au Jardin d’Eden, dans lequel la vie est maîtresse, et la nature est luxuriante.
V4-V5 : Le jardin contient également une villa qui est comparée au V5 à « une grande rose ». Nous pouvons remarquer que les V3 et 5 terminent par la même rime « roses » et « rose ». Cette même sonorité amplifie le caractère onirique de ce poème. Qui plus est, la rose symbolise le sentiment amoureux qui semble ici sublimé par ce jardin, et cette villa qui ne font qu’un.
Nous avons affaire ici à un quatrain constitué de rimes mêlées.
« Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons »
V6-V7 : Guillaume Apollinaire nous fait partager ses impressions, et observations. En effet, le lecteur se retrouve observateur à travers le regard du poète. Nous pouvons bien visualiser cette « femme qui se promène souvent (Dans le jardin toute seule »
Cette femme se promène au milieu des roses, il semblerait qu’elle soit elle-même une rose parmi les roses. En effet, le poète l’observe attentivement, cette femme c’est Annie. Le pronom indéfini « Cette femme », semble avoir une portée universelle. Annie symbolise la femme, ou les femmes. De plus, l’invariable « souvent », indique que le poète a l’habitude de contempler Annie. Cette habitude a une portée mélancolique.
V8-V9 : La route qui mène à la « villa Qui est une grande rose », est elle-même « bordée de tilleuls ». Les fleurs, symboles de vie et d’ivresse poétique, marquent ce poème qui ressemble à un rêve. En effet, tout au long du poème nous pouvons constater l’emploi du présent qui témoigne d’une action qui demeure et perdure. Nous avons l’impression que Guillaume Apollinaire revit incessamment ce rêve dont la description précise nous amène à penser qu’il l’a vécu. De plus, au V9, est présente la répétition de la première personne du pluriel suivie du verbe regarder : « Nous nous regardons ». Cela signifie qu’un amour réciproque existe encore entre Annie Playden et Guillaume Apollinaire. Le regard permet de manifester un amour qui se ressent encore, mais qui ne peut s’expliquer rationnellement. Ainsi, ce poème prend subtilement une tournure mélancolique et romantique.
II : La communion symbolique et spirituelle de deux âmes. (V9-V14)
Nous avons affaire ici à un quatrain constitué de rimes embrassées.
« Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n’ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons presque le même rite »
V10 : Nous pouvons constater la présence de l’adverbe « comme » qui met en exergue un constat : Annie, représentée par le déterminant démonstratif « cette » suivi du nom « femme », est « mennonite ». Cela signifie qu’Annie fait preuve de tempérance et de sobriété. Ces qualités sont prônées par le Mennonisme, qui est un groupe religieux fondé au XVIème siècle pendant la Réforme protestante. Guillaume Apollinaire fait référence à l’Allemagne, où il a connu Annie Playden à l’occasion d’un séjour à Neu-Glück. En effet, le poète était le professeur de français de Gabrielle Nicosia, et Annie Playden, sa gourvenante. C’est dans ce contexte que leur idylle est née.
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