Guillaume Apollinaire, Alcools, Automne Malade, 1913
Commentaire de texte : Guillaume Apollinaire, Alcools, Automne Malade, 1913. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Alexandre Lourenço Pereira • 4 Février 2016 • Commentaire de texte • 389 Mots (2 Pages) • 2 362 Vues
Guillaume Apollinaire, Alcools, Automne Malade, 1913
Ce poème d' Apollinaire présente un thème récurent dans la poésie de l'auteur, l'automne. L'inspiration Rhénane est visible à travers les mythes et légendes germaniques auxquelles Apollinaire fait référence. Nous verrons qu'« Automne malade » est un poème moderne mais chargé de tradition lyrique, mélange qui fait la marque de fabrique d'Apollinaire. Nous essaierons de montrer comment le poète modernise la traditionnelle élégie liée à l'automne. Il s'agira pour cela d'observer le traditionalisme lyrique, puis la façon dont Apollinaire le revisite et enfin la douceur qu'acquiert la fatalité.
A travers ce poème, l'auteur exprime sa vision de l'automne. Nous pouvons remarquer la présence d'éléments classiques caractéristiques de l'automne dans son champ lexical, « roseraies », « vergers », « fruits mûrs », « fruits tombant », « les feuilles qu'on foule » ainsi que les « éperviers » et les « cerfs ». Dans le petit distique composant la troisième strophe, les assonances en « ai » associées aux allitérations en « r » font résonner le brame des cerfs et lui donnent une langueur qui le fait sonner comme une plainte. L’automne, rendu malade et triste par la personnification “pauvre automne”, “le vent et la forêt qui pleurent”. La personnification, additionnée à la métaphore des larmes qui s’écoulent “feuille à feuille” donnent l’image d’un automne qui va laisser place à l’hiver, cet hiver qui pour beaucoup de poètes représente la mort. Cette approche de la mort est lente et douce. La sonorité du sizain final, l’allitération en “ou”, provoque cette rondeur qui fait paisiblement approcher l’hiver. La vision de l’automne de l’auteur est agrémentée de lyrisme.
Cela se voit dans l’énonciation par l’emploie des pronoms personnels “je” et “tu”. Paul Valery a dit " Le lyrisme est le développement d'une exclamation." Apollinaire s’adresse à l’automne comme à un ami proche. La répétition de “que j’aime” vers 14 ainsi que le “ô” lyrique illustrent parfaitement ce développement de l’exclamation selon Valery. La libre interprétation du poème grâce à l’absence de ponctuation nous permettrait par exemple de mettre à la fin du quatorzième vers, un point d’exclamation.
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