Anthologie diachronique sur la poesie

ANTHOLOGIE DIACHRONIQUE SUR LA POESIE[pic 1]

Les principales fonctions de la poésie :

   La poésie peut comporter différentes fonctions. Tout d’abord elle peut viser à exprimer de grandes émotions, dans ce cas la poésie est le plus souvent lyrique et permet l’expression des sentiments du poète. Il peut ainsi s’agir de poèmes d’amour tels que l’« Ode à Cassandre » de Ronsard, poème élogieux où la femme est comparée à une rose ou « la courbe de tes yeux » où Paul Eluard flatte les yeux d’une femme. Ces sentiments peuvent aussi exprimer de la nostalgie ou de la mélancolie devant la fuite du temps, Ronsard dans son sonnet « Quand vous serez bien vieille » incite Hélène à profiter de sa jeunesse qui n’est pas éternelle, dans « Le lac » Lamartine utilise un registre élégiaque pour se lamenter sur la fuite du temps, ou encore Apollinaire dans « Le Pont Mirabeau » où le temps passe à travers la métaphore de l ‘écoulement de l’eau.

  La poésie peut aussi servir à informer ou dénoncer des causes diverses, dans ce cas on parle de poésie engagée. Ces causes peuvent être religieuses, dans  « Les Tragiques » Agrippa d’Aubigné prend la défense des protestants tandis que dans les « Discours », Ronsard les condamne. Elles peuvent aussi être politiques ou sociales telles que dans « Melancholia » où Victor Hugo dénonce l’asservissement des enfants dans les mines et dans les usines ou dans « Expiation » du même auteur où la retraite de Russie est évoquée.

  La poésie peut aussi permettre de célébrer et de faire l’éloge d’une chose concrète comme d’une chose abstraite tel que dans « Femme noire » ou le poème de Senghor est un hymne de la terre africaine ou dans « la courbe de tes yeux » où le poète célèbre les yeux d’une femme, on parle alors de poésie laudative

Son évolution :

Au cours des siècles, la poésie n’a cessé d’évoluer : les différents thèmes traités ont changé au fil des siècle en fonction du contexte religieux, politique ou social, et la représentation formelle du poème et le lexique utilisé ont aussi progressé.

  Au XVe siècle, la poésie est utilisée sous forme de ballade et les thèmes courants sont l’amour et le temps qui passe. Elle est généralement laudative et utilise souvent le « je », désignant le poète comme il en est dans la ballade de Villon dans « Ballade des dames du temps de jadis » où le poète compare certaines femmes à des neiges ayant disparu.

  Au XVIe siècle, la poésie évolue prodigieusement grâce aux poètes de la Pléiade qui font progresser le vocabulaire de la langue française et trouvent leur inspiration dans l’Antiquité et la langue latine. Leurs poèmes sont généralement lyriques et très codifiés, ils sont écrits sous forme d’alexandrins et de sonnets, comme en témoigne le sonnet lyrique de Ronsard « Quand vous serez bien vieille » ou son « Ode à Cassandre » composé de deux quatrains et de deux tercets. Au cours de ce même siècle apparaît d’autre part des poèmes engagés, influencé par le contexte religieux et politique de l’époque, comme dans les « Discours » où Ronsard, poète catholique, blâme les protestants contrairement à Agrippa d’Aubigné, poète protestant qui accuse les catholique le « prendre tout le lait de la mère », métaphore désignant la France affaiblie à cause des catholiques.

  Au XVIIe siècle, la poésie s’exprime dans le mouvement baroque puis dans le classicisme, c’est un genre très codifié mais peu en vogue. Boileau, dans son Art Poétique introduit un ensemble de règles très rigoureuses que doivent respecter les poèmes pour correspondre à un idéal. Les poètes se soucient ainsi du respect de l’alexandrin et de l’alternance des rimes féminines et masculines. Les poèmes sont généralement laudatifs et visent à complimenter et faire valoir une chose ou une personne comme en témoigne le sonnet « Beaux et grands bâtiments » de Malherbe qui fait l’éloge du roi et du château.

  Le XVIIIe siècle, siècle des lumières est le siècle des philosophes. la poésie est un genre très peu courant et André Chenier et un des rares poètes notables de cette période.

  Au XIXe siècle, la poésie est de nouveau un genre courant, elle est le plus souvent lyrique les poètes jouent sur la musicalité des poèmes grâce à des rythmes et des sonorités induites par des assonances et des allitérations. Les thèmes en vogue sont nostalgiques et/ ou mélancoliques et évoquent des sentiments. Ils emploient le « je », parlent de la fuite du temps, de la nature, de l’amour et même de la mort. La poésie est lyrique, comme dans le poème «Nuit d’Octobre» où Lamartine évoque sa rupture avec George Sand et dialogue avec sa muse, allégorie de l’inspiration du poète, ou encore dans « Spleen » où Baudelaire transforme un mal-être en beauté.