Avantages et inconvénients d'un euro fort
Compte Rendu : Avantages et inconvénients d'un euro fort. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirescipales devises internationales. Les avis divergent sur les effets d’un euro fort et sur l’attitude à adopter en matière de politique de change. La sérénité allemande tranche avec les craintes françaises. Sans aborder le rôle de l’euro dans le dynamisme économique européen, l’objectif est ici d’éclaircir un tant soit peu les tenants et les aboutissants de l’évolution des taux de changes de la monnaie européenne.
La forte hausse de l’euro face aux devises américaine et nippone depuis octobre 2000 a été longtemps attribuée, en partie en partie du moins, à deux facteurs. D’une part, aux spéculations selon lesquelles la BCE allait relever ses taux d’intérêt plus rapidement que la FED (Banque centrale américaine) et la BoJ (Banque centrale du Lapon) ; d’autre part à la faiblesse du dollar et du Yen. Depuis quelques semaines, elle semble attribuée à la bonne santé de l’économie européenne, ce qui pousse la BCE à de nouveaux resserrements monétaires. Un euro fort présente des avantages comme des inconvénients pour l’économie européenne, voyons de plus près ce qu’il en est.
Les faiblesses d’un euro fort : pressions sur les exportations
En ce qui concerne les risques, il est très clair qu’un euro fort réduit la compétitivité des entreprises du vieux continent face à leurs concurrents outre-Atlantique et nippons. En effet, lorsque la monnaie unique européenne est forte, le prix payé par les produits européens est relativement plus chers que ceux des autres pays. Pour conserver leurs parts de marché, nombre d’entreprises exportatrices européennes sont ainsi amenées à réduire leurs prix, ce qui pèse sur leurs perspectives de profits.
L’évolution du taux de change entre du dollar par rapport à l’Euro
L’Euro, après avoir jusqu’en janvier 2003 été sous évalué par rapport au dollar et à présent surévalué par rapport à ce dernier.
Les entreprises qui facturent en dollars voient par ailleurs directement leurs marges affectées par la hausse de l’euro. Par exemple, pour le groupe franco-allemand EADS qui réalise 20 milliards de chiffre d’affaire libellés en dollars, mais dont la base de coûts est principalement en euros, une appréciation de 10% de la devise européenne se traduit par une baisse nette du résultat annuel d’un milliard de dollars (A titre d’exemple, cela correspond au budget Recherche et Développement (R&D) consenti en 2003 pour le projet A380).
Ainsi, la force de l’euro, si elle se poursuit, risque selon certains spécialistes de porter atteinte à la croissance de la zone euro et de mener à terme vers une nouvelle augmentation du chômage. Des études économétriques ont déterminé que l’appréciation de la monnaie européenne de 10% face au billet vert réduit d’environ 0,5 à 1 point le taux de croissance de la zone euro.
Selon les économistes du Crédit Agricole, il faut toutefois relativiser un peu l’impact d’un euro fort sur la compétitivité, car si l’euro a pris du terrain face au billet vert depuis quelques années, le taux de change effectif nominal est pour sa part resté relativement stable (il n’a progressé que de 2% en 2006). Les monnaies des pays émergeants se sont revalorisées par rapport à l’euro ces dernières années, ce qui permet de penser que « l’effet change sur la compétitivité globale des douze de la zone euro serait quasi nul », et que l’appréciation de l’euro ne constituerait pas un véritable danger.
Les atouts d’un euro fort : l’euro futur monnaie de réserve internationale ?
Au niveau des avantages, un premier réside dans l’amélioration des termes de l’échange pour la zone euro. Le cours des principales matières premières étant libellé en dollars, l’Europe a fortement réduit le coût de ses approvisionnements ces dernières années. L’incidence sur l’économie européenne des hausses répétées du cours du pétrole brut entre 2003 et 2006 a ainsi été largement limitée par la force de l’euro.
Jean-Claude Trichet
L’ancien gouverneur de la Banque de France est, depuis le 1er novembre 2003, gouverneur de la Banque centrale européenne.
Un deuxième avantage est qu’un euro fort crée des anticipations positives sur l’évolution des conditions monétaires dans la zone euro et sur l’évolution des taux de change moyen de l’euro face au dollar. Cela se traduit par un niveau général des taux d’intérêt dans la zone euro inférieur à ceux de la zone en dollars et rend par conséquent l’environnement européen plus propice aux investissements. En résumé, un euro fort est plus profitable pour les investisseurs étrangers. Pour certains, l’euro fort crée ainsi une dynamique positive où faible taux d’intérêt, épargne libérée et anticipation à l’amélioration des termes de l’échange favorisent les investissements et donc la croissance.
Enfin, la dégringolade du billet vert face à l’euro rend ce dernier attractif pour nombre de pays à la recherche de placements de précaution et s’avère par conséquent favorable à l’investissement dans la zone euro. Par ailleurs, un euro fort et stable concourrait sur le long terme à son utilisation comme monnaie de réserve et d’échange au niveau international (rôle qui est actuellement joué par le dollar) ; ce qui limiterait les fluctuations des coûts des approvisionnements énergétiques et serait donc profitable à la zone euro. L’utilisation massive de l’euro dans les transactions internationales pourrait bien passer par
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