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Biographie de Joachim Du Bellay

Dissertation : Biographie de Joachim Du Bellay. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  20 Septembre 2018  •  Dissertation  •  2 813 Mots (12 Pages)  •  1 050 Vues

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Auger Daisy

licence S2                                                                                           Littérature

L AH

         

La Rome Antique, l’Urbs, a été la source d’inspiration pour tous les artistes de la Renaissance. La période dite moderne a eu en France, comme en Italie, un impact sur l’inspiration de la plupart des auteurs .Ils ont alors cherché à s’inspirer des modèles antiques et certains se sont rendus dans ce lieu mythique et mystique que fut la Rome Antique. Tel fut notamment le cas de Joachim Du bellay.

Il est né en 1522, est issu d’une famille de riche descendance dont certains cousins de la branche cadette se sont illustrés sous le règne de François I er.

Désargenté, et suite à l’échec de sa carrière dans les armes Joachim se tourne alors vers une carrière ecclésiastique, comptant notamment sur la bienveillance de son cousin Jean.

En 1546 il rencontre Ronsard un autre grand poète ,puis Jean Antoine Baif avec lequel il se lie d’amitié.

En 1549 il publie Défense et illustration de la langue Francaise qu’il conçoit comme un manifeste du groupe nouvellement crée avec Ronsard :« la brigade « plus connue sous le nom de »Pléiade ». Cependant toujours sans état en 1553, Joachim Du Bellay quitte la France pour Rome avec son cousin Jean Du Bellay où il restera quatre ans.Son exil romain lui laissera un goût amer.

A l’enthousiasme de ses premiers espoirs succèdent  les désillusions face à cette ville où le vice et les manigances  semblent effacer le goût sucré de la Rome Antique. A son retour en France Joachim Du Bellay écrit les regrets , recueil poétique à  la forme de sonnets dans lequel l’isotopie de l’exil, du voyage mais également l’éloge et la satire se nouent et s’entrecroisent distinctement.

Le sonnet IV des regrets  et notamment cette citation du poète « je me contenterai de simplement écrire ce que la passion seulement me fait dire sans rechercher ailleurs plus graves arguments

aussi n’ai-je entrepris d’imiter en ce livre ceux qui par leurs écrits se vantent de revivre,

et se tirer tout vif dehors des monuments » souligne-t-elle et éclaire t-elle la poétique des regrets ?

Tout d’abord il s’agira d’analyser sa fonction élégiaque, puis d’en découvrir la fonction élogieuse puis satire.

                  Si dans  Défense et illustration de la langue française l’auteur produit le modèle  d’un  Français comme la langue des lettrés,un manifeste dont le seul but est celui de promouvoir le Français  comme langue aussi savante que le latin. A contrario, et de prime abord, les Regrets semblent s’émailler de références autobiographiques qui obligent à un recul nécessaire afin de ne pas transfigurer le poète en auteur et inversement.

En effet ces références amènent à un recueil semblable à  un journal intime.Le poète se met à nu expliquant à la fois ce que sera sa poétique(et ce qu’elle ne sera pas) , allant jusqu'à citer deux auteurs de renommé que sont « Pétrarque » et « Horace ». Dans sa poétique, Du bellay met en place un système d’élégie qui lui permet d’énoncer sa vision du monde . Il est alors primordial de lire ce sonnet comme l’image de ce qu’est le poète : c’est à dire celui qui réussit à manipuler la langue et les figures de style, dans le but d’amener le lecteur, institué, à le suivre. Aussi,  lorsque le poète fait appel à ces deux auteurs, il oriente la lecture vers une forme de poésie héritée de l Odyssée. On constate donc  une sorte de nostalgie chez le poète qui donne son sens à la figuration élégiaque de sa poésie. De plus l élégie et l’humilité sont ce dont il semble faire preuve dans « je me contenterai de simplement écrire ce que la passion me fait dire ». L’utilisation que fait Du Bellay du verbe « se contenter » dénote parfaitement de l’élégie lyrique. Au point de vue étymologique , l’élégie est un poème lyrique qui a pour thème la fuite du temps, l’amour, la mort et la mélancolie. Le poète cherche donc à orienter son auditeur vers le style de poésie auquel il va se rattacher .

Ensuite ce tercet du sonnet IV fait écho à d’autres poèmes du recueil où la construction et l’utilisation de certaines figures de styles permettent de confirmer cette notion.

Il est en effet indéniable que le sonnet VI fait échos et complète le sonnet IV, de même que le sonnet XII, deux poèmes où la nostalgie nous apparaît dans une suite de comparaisons  avant -après l’Italie . Parallèle entre deux périodes où le poète prends conscience de son sort et voit sa poésie comme le moyen d’amoindrir sa tristesse, où il exprime son investissement pour la poésie ainsi que la façon dont cela a guider sa vie . En outre lorsqu’il use des termes « simplement écrire »  Du Bellay évoque de nouveau son projet poétique, cherchant encore à se démarquer des autres grands poètes, ainsi que de s’accorder avec des sujets »bas » : ceux qui expriment au mieux les sentiments du poète. Non seulement ce style « bas » sera celui grâce auquel il chantera sa mélancolie de manière familière  et sur une tonalité grave ; mais encore cela permet aussi de constater avec quelle simplicité et efficacité il parvient, en quelque tournures à évoquer la tristesse chez son locuteur.

On peut constater au sonnet V , par exemple, la mise en application de cette poétique . Les répétitions anaphoriques  permettent une gradation des plus intéressantes sur ce que sera ou ne sera pas sa poésie « moi qui suis malheureux , je plaindrai mon malheur » . De nombreux autres poèmes du recueil dénotent de cette fonction tels que le sonnet IX  : le poète s’adresse à la France dans un registre élégiaque , celui du poète exilé . De plus ce sonnet joue avec la musicalité des alexandrins afin de mettre une insistance sur  la diérèse de Fran/ce . Il y utilise les échos , les allitérations, se rappelle  toujours au modèle Antique . On peut dès lors appréhender ces différents sonnets telle une démonstration  emblématique d’un poète qui use des systèmes allégoriques afin de complexifier l’oralité de ses  poèmes , pourtant rédiger en ce qu'il appel « style bas » . Ce système  démontre sa volonté de revenir de son exil par exemple. S’il est par ailleurs un sonnet qui exemplifie le mieux l’ élégie de l’exil, le motif du voyage , la tristesse d’être loin de sa terre natale , le sonnet XXXI en est le meilleur exemple : le poète met sa douleur à la même hauteur qu’Ulysse et Jason deux héros mythiques, l’un et l’autre ayant comme le poète , procédé à un voyage à la fois initiatique et compliqué. Le jeu sur les échos entre les différents poèmes se constatent pour chaque groupe de sonnets. Le poème V exemplifie et complète le sonnet IV.De même le XXXII apparaît comme une réponse à tous les autres, il marque le mieux la déception de poète face à son voyage .

Du reste il y a donc une véritable recherche dans la construction et le placement des poèmes du recueil. Chaque poèmes répondant à un autre et chacun d’entre eux  incorporant les différentes tonalités que Du Bellay donne a son œuvre.

        Si l’élégie peut apparaître comme la plus importante du recueil , la théorie de la passion peut des lors être abrogé à la partie éloge du recueil.

                 

                  D’emblée il est nécessaire de définir concrètement les termes d’éloge et de passion 

L’éloge poétique est un style poétique hérité de l’antiquité, des odes de tradition Horatienne par exemple, qui procède à une énonciation émerveillée par la beauté et la grandeur du destinataire . Une vocation lyrique heureuse qui se fait par enthousiasme et afin de pérenniser et immortaliser un être ou un événement , voir arboré un style épique et héroïque.

Les passions selon la définition stoïcienne très en vue à la Renaissance se définissent par l’immobilité d’un sujet face à ce qu’il subit , par ailleurs cette définition fait en quelque sorte écho aux théorie platoniciennes des fureurs où le poète n’est plus maître de lui même , envahis par une divinité qui le contrôle et le met en état de fureur.

Lorsque le poète écrit dans le dernier tercet du sonnet IV des regrets « ce que la passion seulement  me fait dire » , il fait appel à ces différentes notions platoniciennes et stoïciennes.

Le poète en plein état mélancolique , en état d’écriture , semble être envahis par les théories antiques. Dès lors il semble faire l’éloge des ces différentes théories par lesquelles il est devenue le poète.

En effet il semble que le poète adopte la posture de celui qui à la fois met en avant son livre, ce qui n’est pas sans rappelé le sonnet liminaire  « a son livre », mais surtout il termine ce sonnet sur la notion de gloire notamment celle de Ronsard , avec qui il créait la « brigade » ou « pléiade » .

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