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Biographie des philosophes francais du siècle des lumières

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publication entre 1704 et 1717 des Mille et une Nuits par Antoine Galland. Les Lettres persanes s'inscrivent donc dans cette vogue et reprennent à leur compte le genre de la chronique fictive de l'étranger visitant l'Europe. Montesquieu compose ici un chef-d'œuvre qui a été à la fois un immense succès, et l'objet de condamnations officielles. Cet ouvrage sera par la suite imité de nombreuses fois sans qu'aucune de ces imitations atteigne sa subtilité et sa profondeur.

Montesquieu utilise le procédé du regard étranger pour s'en prendre aux autorités qui, telles la royauté, la papauté ou la justice, abusent de leurs pouvoirs. Le personnage du persan est dépositaire de ce regard différent qui rend compte aussi bien l'étrangeté des mœurs (Lettre XXX), que les tensions politiques inhérentes au système monarchique. À cela vient s'ajouter l'orientalisme des lettres qui relatent les événements se déroulant dans le sérail en l'absence du protagoniste. Ce procédé permet d'établir un parallèle entre deux types de gouvernement et de société. Le cas de la France et de la Perse se rapprochent ainsi jusqu'à placer le lecteur dans une situation où il est contraint de relativiser la valeur de ses coutumes et de ses institutions. Derrière la fiction se dessine une dimension sociologique que l'on retrouvera dans De l'esprit des lois. Enfin, Montesquieu écrit son roman sous une forme épistolaire. La multiplicité des points de vue permet d'individualiser chaque personnage et de nuancer la manière dont il s'exprime en fonction de celui à qui est adressée la lettre. Elle permet également de masquer certaines attaques derrière le voile de la fiction. L'allégorie des Troglodytes, qui se déroule de la lettre XI à XIV, en est l'exemple le plus célèbre. Les travers de la société y sont dénoncés en un récit qui frappe l'imagination.

Montesquieu s'est également intéressé à l'Histoire, afin d'en proposer une approche novatrice. En effet, dans ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, il développe l'idée d'un déterminisme historique dont l'origine est à chercher dans des facteurs aussi variés que les causes sociales, économiques, politiques, ou géographiques. On retrouve cette démarche dans De l'esprit des lois, à propos de l'étude des causes permettant de comprendre la diversité des régimes politiques en fonction des pays. Plutôt que de recenser ces différentes formes de régimes, Montesquieu fonde une véritable science politique en définissant de façon rationnelle les lois susceptibles d'instaurer un gouvernement juste. Il définit ainsi trois types de gouvernements : la république, qui trouve son fondement dans la vertu ; la monarchie, qui est fondée sur l'honneur ; et le despotisme, qui est régi par la crainte. Selon Montesquieu, le gouvernement idéal est la monarchie constitutionnelle, car il permet de diviser les pouvoirs en exécutif, législatif et judiciaire. D'autres corps intermédiaires, comme le clergé, la noblesse, et le parlement, viennent également tempérer le pouvoir. Montesquieu parvient ainsi à proposer une critique de ce qui, comme l'esclavage, s'oppose aux lois morales les plus élémentaires et universelles.

Œuvres principales :

• Lettres persanes (1721).

• Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734).

• De l'esprit des lois (1748).

• Défense de l'esprit des lois (1751).

• Arsace et Isminie (1754).

MARIVAUX (Pierre Carlet de Chamblain de), 1688-1763

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux est né à Paris en 1688. Il passe son enfance à Riom, puis fait ses études dans la capitale. Lié à La Motte de Fontenelle, il est reçu dans le salon de Mme de Lambert. Il écrit bientôt une comédie, Arlequin poli par l'amour (1720), et plusieurs romans à titre d'amateur. Ce n'est qu'après la banqueroute de Law en 1720 que Marivaux, ruiné, se met à écrire pour vivre et devient ainsi un véritable homme de lettres. Il mène alors une intense activité littéraire. Il collabore à plusieurs périodiques et fonde un journal, Le Spectateur français, en 1721. Mais il s'impose en composant plusieurs comédies dont La Double Inconstance en 1723, L'Île des esclaves en 1725, et Le Jeu de l'amour et du hasard en 1730. Il poursuit sa production romanesque avec La Vie de Marianne (1731-1741) et Le Paysan parvenu (1734). Il fréquente les salons, et trouve en Mme de Tencin une protectrice. En 1743, il est élu à l'Académie française contre Voltaire, mais peu à peu, le ton de ses pièces passe de mode. Il écrit moins et meurt en 1763.

Depuis Molière, la comédie n'avait pas connu de véritable innovation. Marivaux lui apporte un nouveau souffle et une modernité surprenante. La plupart de ses pièces met en scène la naissance et le développement du sentiment en concentrant l'action sur le rôle joué par le langage. Le terme "marivaudage" est apparu dès le XVIIIe siècle. Il désigne le jeu parfois complexe du langage et de l'échange amoureux. Les quiproquos, les jeux de mots, ou l'à-propos des répliques sont les moyens par lesquels les personnages remettent en question leurs sentiments, ou au contraire les confirment. L'élégance et la délicatesse de la langue épousent ainsi toutes les nuances de l'évolution des sentiments, et permettent à l'intrigue de se nouer. Il y a là en substance toute la conception de l'ordre de la société du XVIIIe siècle : la vie commune, et, a fortiori, la vie sentimentale, passent par le bon usage de la langue, la manière de dire le monde, et de se dire soi-même.

C'est pourquoi, dans le théâtre de Marivaux, les amants veulent, avant de se déclarer, être certains de la sincérité de l'autre. Pour y parvenir, ils n'hésitent pas à se déguiser, à se travestir, bref à se masquer derrière un identité sociale qui n'est pas la leur, afin de percer le mystère du désir de l'autre. Dans Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), Silvia échange ainsi son rôle avec sa servante afin de s'assurer de Dorante, qui lui est promis. Mais, de son côté, Dorante en fait de même avec son valet. L'intrigue se développe alors grâce à une série de malentendus, et s'achève par un double mariage : celui des maîtres, et celui des valets.

Empruntée à la commedia dell'arte, l'utilisation dramaturgique du masque introduit une part de machiavélisme qui transforme parfois des amants en de fins stratèges. Mais l'échafaudage de subterfuges et d'artifices ne prend jamais le pas sur la comédie. Au contraire, il est le moteur comique de certaines scènes, et, surtout, ce qui apporte aux comédie de Marivaux un autre degré d'interprétation. Derrière la légèreté du sujet des pièces et la subtilité de la langue, le spectateur découvre une peinture sociale des rapports entre maîtres et valets qui, pour l'essentiel, vise à faire comprendre à chacun que sa propre situation sociale n'est pas naturelle mais culturelle. Ainsi les pièces suscitent une réflexion sur le jeu existentiel entre l'être et le paraître. Ces éléments sont également présents dans son roman inachevé La Vie de Marianne (1731-1741). Comme dans son théâtre, Marivaux y peint la réalité de la société dans laquelle il vit, et la vérité complexe des sentiments.

Œuvres principales :

• Arlequin poli par l'amour (1720).

• La Surprise de l'amour (1722).

• La Double Inconstance (1723).

• Le Prince travesti (1724).

• L'Île des esclaves (1725).

• Le Jeu de l'amour et du hasard (1730).

• L'École des mères (1732).

• Le Paysan parvenu (1734).

• Le Legs (1736).

• Les Fausses Confidences (1737).

• L'Épreuve (1740).

• La Vie de Marianne (1731-1741).

VOLTAIRE (François-Marie Arouet dit), 1694-1778

François-Marie Arouet est né à Paris en 1694, d'un père notaire conseiller du roi. Il fait ses études au collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand) puis, fréquente les milieux libertins plutôt que de poursuivre ses études de droit. Il compose des poèmes satiriques qui le conduisent à la Bastille en 1717 où il écrit Œdipe, tragédie qui remportera un grand succès et qu'il signe sous le pseudonyme de Voltaire. Une altercation avec le chevalier de Rohan-Chabot le conduira une nouvelle fois à la Bastille en 1725. Libéré cinq mois plus tard, il s'exile en Angleterre, où il restera jusqu'en 1729. Il y compose les Lettres anglaises ou philosophiques qui seront publiées cinq ans plus tard. De retour en France, il écrit de nouvelles tragédies (Brutus en 1730, Zaïre en 1732), ainsi

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