Commentaire Voltaire
Mémoire : Commentaire Voltaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresphysique et de son portrait moral qui ne sont pas évoqués.
La baronne au contraire n’est dépeinte que par son physique, particulièrement son poids.
Cunégonde, leur fille, est uniquement présente physiquement, et avec des termes assez grivois : « haute en couleurs, fraîche, grasse, appétissante » (l.23)
Candide, épris de Cunégonde, semble être le personnage principal puisqu’il est annoncé en premier et qu’il donne son nom au titre. Voltaire insiste sur son aspect
extérieur, son caractère simple et naïf. C’est un jeune homme qui, comme le suggère son nom, est innocent, pur et ingénu.
Le fils du Baron est seulement définit par sa filiation, il est l’image de son père. Enfin, le précepteur Pangloss, qui semble détenir la vérité absolue et dont l’influence
s’exerce sur son élève, Candide, qui boit ses paroles et croit tout ce qu’il dit.
On peut remarquer que cet incipit a tous les éléments d’un conte traditionnel. Il y a une situation initiale, avec la présentation des lieux et personnages, dont les noms
ont tous une signification particulière, comme dans les histoires pour enfants. On peut aussi citer le premier terme « il y avait » (l.1), qui s’apparente au « il était une
fois » traditionnel.
C’est un monde clos sur lui-même avec une absence de relations avec l’extérieur. Tout paraît parfait, comme dans tout commencement de conte. Les superlatifs
reviennent tout au long du passage pour accentuer l’effet de perfection : « un des plus puissants » (l.12), « ce meilleur » (l.30), « le plus beau » (l.31), « la meilleures
des baronnes possibles » (l.32). La baronnie ressemble ainsi à un paradis terrestre grâce à ces nombreux termes mélioratifs, alors que c’est en fait le titre le plus bas
de la noblesse.
Mais ces exagérations sur la perfection de ce monde laissent penser que Voltaire fait ici preuve d’ironie, et parodie tout simplement les contes, en accentuant le côté
merveilleux.
Voltaire n’utilise pas l’ironie que pour parodier les contes, mais aussi pour faire la satire du monde qui l’entoure. Cet incipit lui sert en effet à critiquer la société de son
époque.
Tout d’abord, sa critique est destinée à la noblesse, et en particulier à ceux qui, possédant ce titre, s’imaginent être au sommet de la hiérarchie et se prennent pour
de puissants seigneurs. Il remet en fait en cause la vanité et la cupidité dont font preuve certains nobles, se donnant un genre qu’ils n’ont pas.
Dans son œuvre, Voltaire met en avant sa critique en donnant au baron un nom compliqué et absurde aux sonorités allemandes lourdes, afin de montrer qu’il se prend
pour un roi puissant alors qu’il dirige un petit domaine d’une région pauvre de l’Allemagne. Voltaire caricature la noblesse et ses critères d’appartenance quand il dit que
le baron se prend pour un roi car son château possède « une porte et des fenêtres » (l.13), et que la baronne a une forte influence, non pas par ses actes, mais par
son poids.
Voltaire reproche aussi à l’aristocratie de garder son pouvoir de sang, par l’hérédité, et d’avoir des règles trop rigides : « que soixante et onze quartiers » (l.10)
Voltaire utilise aussi Candide pour désigner une partie de la population française qui écoutent avidement les paroles d’autres personnes et adhèrent naïvement à leurs
pensées sans réfléchir par eux même. Candide est par son comportement innocent et naïf la parfaite allégorie de ces gens qui acceptent ou du moins ne remettent
pas en cause la monarchie, les inégalités des ordres, les abus de l’Eglise, etc. contrairement aux philosophes des Lumières, dont fait parti Voltaire, qui eux critiquent
tout cela. Voltaire inciter le lecteur à prendre conscience de cela, et à réfléchir par lui-même.
Enfin, Voltaire critique certains discours philosophiques absurdes. Le discours de Pangloss en est une parodie. Il est considéré comme « l’oracle de la maison » (l.25)
contrairement a Candide qui lui est « petit » (l.25). Le nom Pangloss est constitué de deux mots grecs : « pan », qui signifie tout, et « gloss » langue, qui
indirectement que Pangloss ne fait que parler et faire des élucubrations philosophiques, en n’ayant pourtant jamais quitté le château. Voltaire se moque de ces gens
qui utilisent un vocabulaire complexe pour se donner des images de savant, comme Pangloss qui enseigne la « métaphysico-théologo-cosmolonigologie » (l.28).
Pangloss prône en fait une doctrine philosophe, l’optimisme, inspiré de Leibniz, dans laquelle tout est le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Voltaire remet
en cause cette doctrine en rendant les raisonnements de Pangloss stupides.
Voltaire ne se contente pas de critiquer, il fait aussi une allégorie de la vie et des conditions humaines dans cet incipit.
Dans cet extrait de l’incipit de Candide, Voltaire dépeint le fonctionnement de la société, ou plutôt son disfonctionnement, à l’aide d’image ironiques et de moqueries
indirectes.
Il se sert ici de l’écriture et surtout de l’anonymat afin de faire passer ses idées et critiquer aisément l’aristocratie, mais aussi la naïveté et la soumission de la
population face à certains discours philosophiques erronés, selon lui.
Les critiques déjà très nombreuses dans cet extrait laissent présager que l’on en retrouvera tout au long du récit.
On remarque aussi que ce début d’incipit a pour modèle le début même du récit biblique de la Genèse, qui raconte la création du monde, de l’homme et de la femme.
Dans ce texte, le cadre est celui du Paradis créé par Dieu dans lequel se complaisent un homme et une femme,
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