Commentaire Voltaire femmes soyez soumise a vos maris

ntent supérieurs uniquement pour cela. La maréchale souligne aussi, l.27, que si la nature les a pourvus d’organes différents, c’est pour que les deux sexes soit complémentaires et non pour que l’un soit supérieur a l’autre : « mais en nous rendant nécessaires les uns aux autres, elle n’a pas prétendu que l’union format un esclavage ». Ainsi elle prouve que sur le plan biologique la supériorité masculine n’a pas leu d’être.

Enfin elle démontre que la femme mérite autant que l’homme de gouverner par un raisonnement inductif que les deux sexes peuvent avoir les mêmes compétences : « je lui montrerai des reines qui valent bien des rois ». Ainsi, elle s’appui sur un exemple concret : l’anecdote d’une princesse allemande dont elle a entendu parler, qui constitue un modèle par son courage, son dévouement et ses connaissances. « On me parlait ces jours passés… » « Qui répand autant de bienfaits qu’elle a de lumière » « son courage égale ses connaissances »

Ainsi, le discours de la maréchale de Grancey est solide et convaincant grâce à la force des arguments mais son discours est au delà du simple domaine de la conviction. En effet, elle a recourt à une stratégie polémique, et engagé afin de persuader l’interlocuteur.

Dès le début de son discours Madame de Grancey donne l’impression d’être scandalisé. En effet on perçoit un sentiment d’indignation de la maréchale, souligné d’entré par l’emploi de formules hypothétiques « si j’aurai été… je lui aurais fait voir du pays. », « s’il s’était contenté de dire… je dirais… ». De plus son discours a recourt à de nombreuses formules d’insistance tel que l’anaphore « N’est pas assez », l’accumulation de questions rhétoriques constitue la quasi-totalité du premier paragraphe ou encore une ponctuation expressive marqué, par des exclamations : « Mais voila une plaisante raison pour que j’aie un maitre ! »

Elle utilise aussi des termes dépréciatifs, voir violent, qui disqualifie l’adversaire : elle traite les hommes « d’imbécile » et elle montre qu’ils sont vaniteux « ils prétendent », « ils se ventent ».

Ainsi, le discours agité de la maréchale de Grancey confie une tonalité polémique au texte. On peut aussi percevoir une tonalité satirique dans le quatrième paragraphe. En effet, le locuteur utilise l’arme de l’ironie marquée par l’antiphrase : « voila une plaisante raison pour que j’aie un maitre » et de la phrase « j’ai bien peur ». De cette façon elle ridiculise l’homme en se moquant de lui.

On repère aussi l’engagement de la maréchale dans ses propos par les marques d’énonciation personnelles : en effet la première personne du singulier « je » « j’ai » est très récurrente et l’emploi de la première personne du pluriel montre qu’elle joue le rôle de porte parole. Il y a aussi une volonté de donner un caractère général à son point de vue marquée par l’emploi de formules impersonnelles : « Il fallait »l.12 « Il faudra » l.34 « Il faut » conjugué au présent de vérité générale l.46 et 47. De plus elle a une expression pathétique lorsqu’elle fait allusion aux douleurs de la grossesse et de l’accouchement, aux risques que les femmes encourent, celui-ci étant assez souvent mortel, et aux règles « très désagréables ». Le fait de comparer la grossesse et les règles à une « maladie » montre bien les souffrances qu’elles endurent et nous émeut.

De cette facon, en provocant des émotions, et grace à son engagement, et à sa maitrise de la polémique et de la satire ainsi que par l’utilisation de raisonnment logique dans son argumentation, Madame de Grancey réussit à convaincre et à persuader l’abbé que les femmes subissent une injustice.

Dans ce dialogue, la double énonciation permet à voltaire de s’adresser au lecteur par l’intermédiaire de la parole de la maréchale et ainsi de critiques en toutes liberté et pertinemment les mœurs de la