Commentaire chapitre 1 Zadig, de Voltaire
Commentaire de texte : Commentaire chapitre 1 Zadig, de Voltaire. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Romain Clerc • 5 Décembre 2015 • Commentaire de texte • 1 191 Mots (5 Pages) • 4 758 Vues
Voltaire, de son vrai nom François Marie Aouret, est un grand philosophe des Lumières et auteur du 18eme siècle connu pour ses grandes oeuvres littéraires tel que Candide, L’ingénu ou encore Lettres philosophiques. Emprisonné à l’âge de 22 ans pour des textes satiriques, il rencontre le succès au théâtre mais doit s’exiler en Angleterre où il découvre la monarchie britannique ainsi que les savants et philosophes anglais. Par sécurité, il vit à Genève puis à Ferney mais reste tout de même actif. Il écrit en 1747 Zadig, un conte philosophique dans le but de faire réfléchir le lecteur tout en le distrayant. L’extrait dont nous allons faire l’étude est l’incipit du conte, le chapitre 1 où Zadig l’héros du conte vit ses premières aventures. En quoi peut-on dire que Zadig est un conte philosophique ? Pour répondre à cette question nous allons étudier les différents points qui démontrent que ce conte est traditionnel puis nous analyserons le message philosophique partagé par Voltaire à travers cette oeuvre.
En premier lieu, nous pouvons dire que ce ce texte reprend bien les caractéristiques d’un conte traditionnel. En effet, on remarque dès l’entame du chapitre un schéma narratif qui définit la structure du récit. Une situation initiale, Zadig et Sémire s’aiment et vont se marier, un élément perturbateur correspondant à Orcan qui est jaloux de la situation amoureuse entre le héros et Sémire. Ensuite, nous rencontrons des péripéties à savoir l’agression sur Sémire et la blessure de Zadig. Et enfin, la situation finale, Sémire quitte Zadig pour Orcan. De nombreux éléments nous permettent d’affirmer qu’il s’agit bien d’un conte qui reprend les codes du genre comme l’expression qui introduit le conte « il y avait » (l.1), variante de la formule « Il était une fois ». Le cadre temporel n’est pas déterminé « Du temps du roi Moabdar » (l.1) tout comme le lieu « à Babylone », l’éloignement spatial et temporel reprend bien une caractéristique spécifique au conte. Le fait que ce soit l’histoire d’un héros, Zadig, qui va vivre des aventures montre bien que nous sommes ici dans un conte.
De plus, la description des personnage est très stéréotypée. Zadig nous est présenté comme un éloge, comme un personnage doté de nombreuses vertus tel que sa beauté, son éducation, sa richesse, sa sagesse, sa jeunesse, etc. Pour mettre ces qualités en avant le philosophe utilise une énumération d’expressions mélioratives : « un beau naturel fortifié par l’éducation» (l.2 et 3); « avec de grandes richesses » (l.31) ; « un esprit juste et modéré » (l.33). Ces termes permettent d’insister sur la perfection du personnage éponyme, ce qui devrait le rendre normalement heureux. On constate la présence d’une métaphore autour de la notion d’amour-propre contenant un présent de vérité générale : « Un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on lui a fait une piqûre ». Ce procédé souligne la modestie du jeune homme car malgré qu’il soit parfait il sait rester humble « ne se vantait pas » (l.14). Cette description élogieuse du personnage éponyme permet à l’auteur par la suite de critiquer plus facilement les autres personnages. En parallèle, l’auteur nous dresse une description hyperbolique de Sémire et de sa beauté notamment : « Sémire, que sa beauté ». Cependant son nom est le nom francisé de Sémiramis, figure de l’infidélité féminine, un nom qui n’est pas choisit au hasard par l’auteur comme on le remarque plus tard dans le récit. On observe également à la ligne 54 une périphrase qui accentue le stéréotype des personnages : « ce que j’adore ». Contrairement à ces 2 personnages, le portrait d’Orcan effectué par le philosophe est celui d’un personnage méchant. Il le décrit comme jaloux et brutal, tout l’opposé de Zadig : « Il n’avait aucune des grâces ni des vertus de Zadig » (l. 44 et 45). Pour le représenter, Voltaire utilise des termes péjoratifs : « jalousie » (l.47); « vanité » (l.48). Aux lignes 62 et 63, on remarque la présence d’une anaphore « Jamais il n’y eut (…) Jamais bouche plus ravissante » ainsi qu’une répétition de l’adverbe « plus » : « plus pénétré » (l.62-63) ; « plus ravissante » (l.64-64) ; « plus touchants » (l.64) « le plus tendre » (l.66), etc. Ces deux procédés d’écriture permettent encore une fois d’exagérer et d’insister sur le fait que les personnages soit stéréotypés. Les thèmes abordés dans le récit nous rappelle que nous sommes dans un conte. Il s’agit des thèmes de l’amour comme le montre son champ lexical
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