Commentaire historique Jaurès De J. Brel

à son patron : "Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur", et se met ainsi de leur côté.

Ensuite, dans ce 2eme couplet, Jacques Brel nuance pour ne pas tomber dans la caricature. Il affirme donc que le terme « esclaves » serait exagéré pour ainsi paradoxalement, réaffirmer la force de son propos : nos grands-parents ont eu une vie de soumission, une vie laissée de côté. L’espoir fleurissait grâce à l’arrivée de Jaurès qui n’a jamais cessé d’être le grand défenseur de la paix et qui a tenté d’éviter cette guerre.

Enfin, le 3eme couplet parle de « si par malheur ils survivaient, c’était pour partir à la guerre » dans le sens où le malheur c’est de survivre à cette vie, où ils ne sont plus que des animaux pour alors partir se faire tuer et mourir à la guerre. Les personnages qui se retrouvent soldats après avoir été ouvriers sont une fois de plus "aux ordres". Les chefs ne sont pas les mêmes, mais l'apostrophe reste la même : "Oui notre bon Maître, oui notre Monsieur". Ce que dit Brel, c'est que la guerre a éclaté, après la mort de Jaurès et en partie à cause d'elle. Donc ce refrain, même s'il ne change pas, n'a plus tout à fait le même sens. C'est entre le deuxième et le troisième couplet que se passe l'assassinat, et la question lancinante était donc encore plus importante à ce moment-là.

Pour conclure, il y a une progression : d'abord, la peinture d'une vie stationnaire et terne, l'évocation de l'assassinat de Jaurès qui vient hanter ces images à travers les deux premiers refrains, puis le meurtre qui se passe "pendant" le troisième refrain sans que l'on ne s'en rende compte tout de suite, et juste après, le départ à la guerre. Cette chanson historique n'est surtout pas une chanson d'historien. Brel dépeint en poète une réalité historique pour lui donner une certaine émotion qui est absente des livres d'histoire. Il se permet d'adresser un conseil aux petits jeunes.