Comparaison entre le texte de Musset et de Chateaubriand
Dissertation : Comparaison entre le texte de Musset et de Chateaubriand. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar keeyk • 23 Novembre 2015 • Dissertation • 738 Mots (3 Pages) • 1 495 Vues
Alfred de Musset et René de Chateaubriand présentent des jeunes héros dévorés par la vague des passions, un ennui et un dégoût maladifs de la vie à un âge où le cœur déborde des plus belles passions. Désenchantés, ils voient ainsi le feu des passions s'éteindre avant qu'il ne s'embrase. Chaque acte de René résulte de la déception consécutive à l’acte précédent. Il en est de même pour les sentiments. Chateaubriand fait de son personnage-narrateur un jeune homme aux multiples sentiments contradictoires.
Cette vie, qui m’avait d’abord enchanté, ne tarda pas à me devenir insupportable. Je me fatiguai de la répétition des mêmes scènes et des mêmes idées. Je me mis à sonder mon cœur, à me demander ce que je désirais. Je ne le savais pas, mais je crus tout à coup que les bois me seraient délicieux. Me voilà soudain résolu d’achever, dans un exil champêtre, une carrière à peine commencée et dans laquelle j’avais déjà dévoré des siècles. J’embrassai ce projet avec l’ardeur que je mets à tous mes desseins ; je partis précipitamment pour m’ensevelir dans une chaumière, comme j’étais parti autrefois pour faire le tour du monde. On m’accuse d’avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère, d’être la proie d’une imagination qui se hâte d’arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée : hélas ! je cherche seulement un bien inconnu, dont l’instinct me poursuit. Est-ce ma faute, si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n’a pour moi aucune valeur? Cependant je sens que j’aime la monotonie des sentiments de la vie, et si j’avais encore la folie de croire au bonheur, je le chercherais dans l’habitude. (para. 1-3)
Le mot même est présent dans l’expression « goûts inconstants ». René est conscient de sa nature. Il ne cherche pas à la corriger mais à la justifier. Elle est le fait de sa soif d’infini. L’absolu de cette soif est marqué par le mot «aucune» qui ne tolère pas d’exception. De plus, René rejette la responsabilité de ceci avec «ma faute». D’un autre côté, il dit aimer la «monotonie des sentiments» mais ceci est une contradiction. La proposition relative contient le marqueur positif, l’enchantement et la principale le marqueur négatif, l’insupportable. Chacune des deux extrémités sont reliés par le verbe «ne pas tarder à» (para. 1) qui souligne la quasi immédiateté du changement. L’inconstance est amplifiée dans au champ lexical de l’itératif contenu dans « mêmes » et « répétition » et grâce au parallèle de construction entre les propositions « mêmes scènes » et « mêmes idées ». Ceci montre également que cette inconstance se situe aussi bien au niveau intellectuel (idées) que social et pratique (scènes). La nouvelle génération dans La confession d'un enfant du siècle vit dans un passé et un avenir qui ne connaissent et une époque négative. Les champs lexicaux de la vieillesse : « fossiles», «ruines », «débris» (para. 16) indiquent le refus du passé. L’avenir est décrit par des termes flous qui connotent l'immensité et la lumière. L'avenir est une promesse d’un rêve (la réalisation de ce qu'on désir). L'excès de rêverie amène à la déception, l’incertitude de l'avenir et le dégout du présent. « Fossile des siècles de l'absolutisme » met en relief une vision du passé négatif, il rappelle la tyrannie des anciens rois mais surtout Napoléon. En résumé, ces jeunes héros s'ennuient et ont un dégoût maladifs de la vie lorsqu'ils voient ainsi le feu des passions s'éteindre avant qu'il ne s'embrase.
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