Corrigé Texte Claude ROY sur le Voyage
Commentaire de texte : Corrigé Texte Claude ROY sur le Voyage. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar biacheme • 4 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 5 441 Mots (22 Pages) • 10 751 Vues
Proposition de correction
Culture de Communication COM2
15/12/2018
Durée : 4h
CLAUDE ROY
« Voyager c'est d'abord sortir de sa coquille »
Voyager, c'est d'abord sortir de sa coquille. Mais la coquille dont nous sommes prisonniers, ce n'est pas seulement le réseau des frontières et des longitudes, la barrière des douanes et les remparts de la langue. La coquille primordiale, c'est l'épais matelas dans lequel nous emprisonnent l'égoïsme et la paresse, c'est le cocon dans lequel nous ligotent et nous étouffent la suffisance et l'absence de curiosité. Un homme qui se suffit à lui-même, qu'a-t-il à faire de tout ce que l'immense étendue des êtres et des peuples peut lui proposer et lui offrir? Il ne ressent point le besoin de sortir de sa maison, il ne ressent pas le besoin de sortir de lui-même. Si pour la plupart d'entre nous, les vacances constituent l'instant privilégié du voyage, cette accalmie de loisir propice aux croisières et aux circuits, aux vagabondages et aux découvertes, c'est qu'il est nécessaire, pour voir les hommes et les paysages, de créer en soi une certaine vacance. Ce n'est pas le temps matériel, seul, qui permet d'entreprendre un voyage: il y faut se sentir un peu vide et ouvert, qu'une sorte d'appel d'air s'établisse entre le monde extérieur et notre espace du dedans. Il faut avoir soif pour que l'eau désaltère et donne de la joie, il faut avoir besoin de se remplir les yeux, l'esprit et le cœur pour que le voyage ne soit pas seulement une façon d'aller d'une ville à une autre, mais un bonheur. Quand ces conditions sont remplies, le voyage est au coin de la rue. Le premier chemin qui s'offre à vous, la plus courte distance vous suffisent pour rapporter un inépuisable butin...
Le bon usage du Monde (Ed. Rencontre). (in Thèmes & textes B.E.P. 2 © 1983)
Première partie (8 points)
1) Quelles sont les véritables conditions du voyage selon Claude Roy ? (3 points)
RAPPEL METHODOLOGIE
Etapes connues : découvrir le texte, sa construction, le thème et la thèse de l’auteur
Première lecture
1. Numérotez les lignes
2. cf. titre ‡ voyager = positif (rester/rentrer dans sa coquille = négatif)
3. cf. texte d'intro. ‡ éloge du voyage
4. idée(s) maîtresse(s) ‡ voyager, c'est pas seulement aller ailleurs, mais également changer sa mentalité (sortir de sa coquille); si cela est fait, on peut voyager dans son voisinage
Deuxième lecture
1. cherchez le sens des mots inconnus
2. dégagez et encadrez les termes de liaison
3. dégagez et soulignez les passages contenant les idées importantes
Troisième lecture
1. Dégagez le plan du texte
2. Si le texte contient des paragraphes, inspirez-vous d'eux
Dans notre texte, les paragraphes correspondent-ils bien au cheminement de la pensée de l'auteur? Oui !
I. Première partie : lignes 01-10
II. Deuxième partie : lignes 11-22
3. Essayez de donner un titre aussi précis que possible aux différentes parties
I. Voyager c'est sortir de toutes sortes de coquilles
II. Les vacances à l'extérieur ne sont rien sans une certaine vacance à l'intérieur
III. Sans coquilles, le voyage peut être au coin de la rue
Réponse possible (sans oublier d’introduire le support, l’auteur, le thème et sa position ou questionnement sur le sujet)
- Voyager ce n'est pas seulement s'évader de chez soi pour aller ailleurs
- Voyager c'est également s'évader de son égoïsme, de sa paresse, de sa suffisance et de son absence de curiosité.
- Pour vraiment découvrir les hommes et paysages étrangers pendant les vacances, il faut créer en soi une certaine vacance. Créer en soi un état de vacance : accepter de se laisser envahir par l’ « étranger » dans tous les sens du terme.
- Pour voyager il ne suffit pas seulement d'avoir du temps libre, il faut avant tout se vider intérieurement pour être réceptif au monde extérieur nouveau.
- Voyager ne doit pas seulement être un déplacement, mais un bonheur
- Il faut commencer par « sortir de sa coquille », donc quitter ce qui, en nous, nous entrave (égoïsme, paresse, absence de curiosité). L’homme doit accepter qu’il ne se suffit pas à lui-même.
- Créer la soif et le besoin, ressentir l’envie et la nécessité de s’ouvrir.
Paradoxalement, Roy incite à s’ouvrir au monde et découvrir le quotidien. Il ne met pas en valeur de voyages lointains.
La compréhension du texte et la restitution concise de sa thèse constituent les critères essentiels pour l’évaluation de cette question. La spécificité du texte ne doit pas être occultée par des considérations générales sur la thématique abordée.
On pénalisera le simple montage de citations.
On valorisera la reformulation sans exiger la présence de citations.
La question peut être traitée au minimum en une demi-page
2) En quoi l’utilisation de la thématique du voyage par les campagnes de communication actuelles est-elle pertinente et quelles en sont les limites ? (5pts)
Le thème du voyage est l’un des plus anciens de la littérature universelle et c’est sans doute celui auquel nous restons le plus attachés et qui exerce sur nous la plus grande fascination. Il symbolise en effet la découverte toujours recommencée du monde et l’aventure de la connaissance. II fait patienter, rêver, puis permet de récupérer. Grâce à lui, on peut même vivre une autre vie. Le voyage est surtout l'occasion de rompre avec un quotidien qui aliène. C'est pourquoi sa vision symbolique n'a jamais été aussi forte.
Voilà pourquoi la thématique du voyage dans les campagnes de communication actuelles est souvent un moyen de porter haut et fort une nouvelle conception du voyage comme une manière de « s’augmenter », de gagner un supplément d’âme. (Reformulation de la question)
On distinguera d’abord les campagnes de communication qui utilisent la notion de voyage comme vecteur de développement (intellectuel, psychique, physique) et d’enrichissement personnels car il agit sur la compréhension des choses, les sensibilités et la spiritualité.
Il s’agit par exemple, de l’entreprise de tour-opérateur Thomas Cook qui propose de plus en plus des séjours thématiques, véritable marqueur du genre expérience touristique renouvelée.
Voyager et vivre autrement le dépaysement et la naturalité sont des tendances fortes.
Dans ce contexte, le voyage est lié à une quête d’épanouissement de soi, ou l’on valorise bien plus qu’une destination, une expérience humaine donc unique, forme de prolongement de soi.
Il s’agit aussi, du malletier Louis Vuitton qui insuffle dans ses dernières publicités iconique l’âme du voyage ou Travel Spirit avec des campagnes qui s’inscrivent dans le coeur de la Maison Louis Vuitton, son territoire d’ancrage : le voyage. Les images ont été réalisées dans des paysages spectaculaires, parfois désertiques, entre espace brut et évasion, capturés par l’objectif de très grands photographes. On retrouve toujours en fil rouge les malles, les sacs emblématiques de la Maison, dans des versions élégantes.
La quête de la liberté et l’aventure au bout du monde: c’est tout l’esprit du voyage Louis Vuitton.
Attention, il ne fallait pas rester très longtemps sur ce type d’exemples qui sont trop proches de celui que vous allez analyser en seconde partie.
On verra ensuite, les campagnes de communication qui utilisent de façon pertinente le voyage afin de :
- Dévaloriser le quotidien pour mettre en valeur le produit et ses bienfaits supposés : Salakis oppose un couple avec fromage et des amis grecs à un couple sans fromage dans un quotidien morne.
- Dépayser le consommateur pour le sortir de sa routine et donc mettre en valeur un besoin nouveau : Prince de Lu propose aux enfants des aventures et donc des gâteaux pour les nourrir.
- Minidou propose aux femmes un enchantement quotidien car leur lessive est faite par des berlingots parfumés et volants.
- Parer le produit des connotations exotiques : Lipton dévoile l’intérieur de ses sachets de thés et donne ainsi au
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