Dans gargantua, le rire ne sert-il qu'à créer une distance critique envers le savoir
Synthèse : Dans gargantua, le rire ne sert-il qu'à créer une distance critique envers le savoir. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar CPGAZERTY • 29 Décembre 2022 • Synthèse • 355 Mots (2 Pages) • 669 Vues
dans l'antiquité, une histoire très répandue est-elle du rire de la servante de Thrace. Le mathématicien thalès se promenant en observant les étoiles finit par tomber dans un trou, déclenchant le rire d'une servante qui se trouvait là. Cette histoire est racontée par Platon dans le dialogue philosophique intitulé Théétète. Erasme y fait allusion dans l'éloge de la folie quand il parle des philosophes qui “ n'aperçoivent même pas le foie ou la pierre sur leur chemin“. La fontaine s'en souvient dans sa fable “ L'astrologue qui se laisse tomber dans un puit“ raisons pour lesquelles le sujet ne s'applique en effet à l'oeuvre: le rire semble donc d'abord avoir pour vocation de mettre a distance le savoir, de se moquer du savant, de regarder d'un oeil critique toutes les connaissances humaines. Dans Gargantua, on peut a priori penser que c'est le cas: on rit franchement des élucubrations de tel ou tel savant, que ce soit une autorité antique ou un personnage du récit. Cependant le rire ne peut être uniquement négatif: la “ distance critique envers le savoir " suppose que le lecteur ou la lectrice prennent du recul par rapport aux connaissances de son époque, mais aussi par rapport à ses propres certitudes. Ainsi le rire apporte aussi une certaine lucidité sur soi-même et, en ce sens, il est également la source d'un véritable savoir. Il faut insister sur l'aspect à la fois positif et négatif de la "distance critique". Elle permet au lecteur d'être plus lucide, mais peut aussi conduire à renoncer a toute forme de savoir, si celui-ci est considéré comme une pure illusion . Le rire dans gargantua est donc pris dans une tension: d'un cote il semble ne servir de son jugement pour élaborer son propre savoir. Si le savoir fait effectivement l'objet d'une satire au fil du roman, on peut aussi relever l'éloge du savoir auquel ce rire contribue . Le rire est donc foncièrement ambivalent, ce qui suppose que c'est au lecteur ou à la lectrice de construire par lui-même ou par elle-même un savoir individuel qui tient plus de la sagesse que du savoir proprement dit.
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