Halbwachs M, Mémoire Collective Et Mémoire Historique, Chapitre Ii, Extrait.
Rapports de Stage : Halbwachs M, Mémoire Collective Et Mémoire Historique, Chapitre Ii, Extrait.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresents dont il se « souvient ». En réalité, il emprunte les souvenirs et se sert des témoignages qu’il a entendus des personnes directement liées à cette histoire et se les réapproprie.
Opposition de la mémoire individuelle et de la mémoire historique :
On distingue donc deux mémoires : l’une autobiographique (ou individuelle), l’autre historique. Elles ne peuvent pas se confondre. La mémoire autobiographique est la mémoire de notre existence, de notre vie, celle qui nous concerne directement et vue de notre point de vue. Par exemple, l’auteur connaît Reims car il y a vécu un an.
La mémoire historique est très étendue et nous représente le passé d’une manière succincte et résumée, mais c’est une vision collective. Il explique ainsi qu’il se souvient de Jeanne d’Arc à Reims car il l’a lu ou entendu. Mais ce n’est pas un souvenir personnel car cela provient de la mémoire collective et historique.
Cadre historique :
Nous avons besoin, pour utiliser la mémoire collective et historique, qu’elle soit proche de nous. En effet, un cadre trop large de mémoire historique (exemple : la nation) n’intéresse pas l’individu, à moins qu’un évènement ait un lien direct avec lui. Nous n’avons que peu de point de contact entre notre histoire à nous et l’histoire au sens large.
Je peux ainsi, par exemple, reconstituer le cadre historique dans lequel je suis née. Mais étant donné qu’il ne me concerne pas directement, car le cadre est trop large, je m’y sens perdue. En revanche, plus l’on rétrécie le cadre, plus il se rapproche de nous. Il en est de même pour les groupes.
Groupes :
Chaque individu est membre à la fois de plusieurs groupes. L’individu et la nation sont deux groupes distincts, séparés par une multitude d’autres. Ils ont chacun leur propre mémoire et nous y sommes plongés en même temps ou successivement. (Exemple : nation, ville, communauté…) Dans chaque groupe de créer une mémoire collective qui entretient, pour un temps, les souvenirs. Plus la société est petite, comme par exemple un village, plus les gens pensent et se souviennent en commun. Mais ces souvenirs ne sont importants que pour eux car ils ne concernent qu’un petit groupe restreint de personnes.
II. Opposition entre la mémoire collective et la mémoire historique .
Il faut différencier la mémoire collective et la mémoire historique.
L’histoire ne commence qu’au moment ou l’homme détenant le dernier souvenir de la mémoire collective du groupe disparaît. Lorsque qu’il n’y a plus de souvenir qui subsiste alors l’histoire peut être écrite, fixée par écrit pour la conserver, ne pas l’oublier, sauver les souvenirs.
On peut différencier ces deux mémoires grâce à quelques critères :
La continuité :
L’histoire est un pont entre le présent et le passé. Ces deux périodes sont clairement distinctes. L’histoire divise la suite de siècle en période qui a une œuvre (bonne ou mauvaise a accomplir) durant lesquelles tout est renouvelé. La fin d’une période est marquée par une grande transformation mais dont on ne s’aperçoit qu’avec du recul. L’histoire met donc en place des divisions.
La mémoire collective ne retient du passé que ce qui est encore capable de vivre dans la conscience du groupe. Il n’y a pas de lignes de séparation nettement tracées mais des limites irrégulières. Il n’y a pour ainsi dire pas de passé, donc pas de délimitation entre le passé et le présent. C’est en cela que l’on peut dire que la mémoire collective est continue.
La multiplicité :
L’histoire reste neutre, elle se contente de prendre tous les évènements et de les replacer chronologiquement. Ce n’est pas la réunion de plusieurs points de vue. L’histoire expose et aligne les faits indépendamment de tout jugement, elle est objective et impartiale. L’histoire est donc une.
Dans la mémoire collective il y a une certaine subjectivité des évènements, un point de vue, une sensibilité des évènements qui sont partagés par le groupe.
Cette façon d’appréhender et de vivre les évènements est différente pour chaque groupe. Chaque groupe possède une mémoire collective différente des autres groupes. On peut ainsi dire que la mémoire collective est multiple.
Exemple : la deuxième guerre mondiale : Que l’on soit Français ou Allemands les faits sont les mêmes : Hitler tente d’envahir la France, (ceci est la mémoire historique) mais cet évènement n’est pas vécu de la même manière par les deux peuples. Certains sont en position de pouvoir, d’autre en position de soumission (ceci est la mémoire collective).
Le contenu :
L’histoire s’intéresse aux différences, c’est un tableau de changements. Elle fixe son regard sur l’ensemble, donc quelque soit le moment il y a toujours des transformations qui se produisent. Elle ne peut se permettre de noter les intervalles où il ne se passe rien.
Au contraire, la mémoire collective
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