Jean Gionno Le moulin de Pologne analyse linéaire de la scène du bal
Analyse sectorielle : Jean Gionno Le moulin de Pologne analyse linéaire de la scène du bal. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar kkauriz • 24 Avril 2022 • Analyse sectorielle • 970 Mots (4 Pages) • 1 277 Vues
Texte n°2: Le moulin de Pologne
I- Julie, une source de moquerie par excellence
Dès le début du texte, Julie attire toute l'attention sur elle avec un public qui la « désignait du doigt ». Le narrateur fait le portrait d'un personnage pathétique en utilisant des adjectifs qualificatifs péjoratifs « atroce visage isolée » « malheureuse Julie » qui se permet de danser seule . Julie adopte ainsi une attitude insolite et inhabituel qui suscite le rire des gens qui l'entourent au bonheur des « femmes accouplées » comme le montre l'antithèse « sur son visage atroce , l'extase des femmes accouplées ». La citation « j'éclatais de rire à la seconde où le rire général éclata » démontre que le rire qui resurgit chez le narrateur à la vue du spectacle qu'offrait Julie n'est que instinctif et se déclenche machinalement . Il y a une forme d'insistance sur les moqueries concernant Julie comme le montre les répétitions du mot « rire » montrant ainsi que le rire durant cette scène . Ce rire est ensuite comparée à une « bénédiction pour tout le monde » . Cette citation fait questionner le lecteur sur la raison pour laquelle le narrateur juge que ce rire est une faveur accordée au public. Il explique alors que l'audace de Julie qui dansait seule le dérangeait en utilisant la comparaison « me brûlait comme un acide » suivie d'une accumulation « dépouillée jusqu'à l'os, vêtements et chairs, falbalas et jupons, plastrons et manchettes » montrant ainsi l'intensité de la confusion qu'apportait la danse de Julie. Les questions rhétoriques « Qui n'a pas ses désespoirs ? » « que serions nous devenus » servent au narrateur de justifier sa participation à la moquerie collective faite sur Julie et d'expliquer que « jouer la comédie » en riant est le seul moyen d'atténuer le trouble qu'apportait Julie comme l’affirme la métaphore « le rire était la façon la plus simple de mouiller la brûlure et de l'étendre d'eau » donc en contraste d'éteindre le feu. Julie représente donc un danger car elle met à nu son propre désir sans pudeur.
II- Une profonde remise en question
Durant le troisième paragraphe, le narrateur se lance dans une profonde réflexion progressive se demandant quelles sont les raisons pour lesquelles le public se moque de Julie. Durant sa remise en question, nous pouvons remarquer la présence de plusieurs questions / réponses « Pourquoi ? Je n'en sais rien » « Que se passait-il de si extraordinaire ? Julie dansait seule » et de phrases exclamatives « Dieu Merci !» « il s'en fallait !» caractérisant la confusion totale du narrateur qui estime que « rien n'était risible » . Les citations « De n'importe qui d'autre, cela aurait passé pour une boutade » et « Admettez que la fantaisie en ait pris à Alphonsine, on aurait à peine sourit » démontrent bien que Julie est un être d'exception , sans doute à cause des tragédies que sa famille a vécu auparavant selon le paratexte. Le narrateur qualifie le comportement du public d'enfantin et immature en comparant leurs rires à des « raclements de cuillères et de fourchettes sur les assiettes dans un réfectoires de collège » défendant ainsi Julie . Nous pouvons donc en croire qu'il est pris de remords à son égard et qu'il se place de son coté après sa réflexion . Il souligne ensuite le caractère narquois de ce rire en affinant son champ lexical « disons pour être juste qu'on ricanait ». Le verbe s'est éloigné de son sens premier « braire » pour signifier péjorativement « rire », soit « rire de manière forcée et malveillante » , de ce fait, il interroge la cruauté sociale de son entourage. Soutenant finalement la malheureuse Julie , le narrateur choisit de la valoriser au milieu d'individus réduits à des particularité capillaires à travers la citation « Julie voguait au milieu des chignons de paille » ; les coiffures désignent ici de manières métonymique les membres de la foule.
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