Jean de Léry chapitre 13
Commentaire de texte : Jean de Léry chapitre 13. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar violaine76 • 16 Juillet 2021 • Commentaire de texte • 1 291 Mots (6 Pages) • 1 546 Vues
La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 entraîne de multiples expéditions en provenance des royaumes européens vers ces terres nouvelles réputées riches. C’est ainsi que Villegagnon reçoit en 1555 un mandat d’Henri II pour installer une colonie au Brésil, dans laquelle les Protestants français pourraient exercer librement leur religion. L’un de ses membres, l’artisan et étudiant en théologie Jean de Léry, alors âgé de 23 ans, partage pendant plusieurs mois la vie des indiens Tupinambas. Emerveillé par le Nouveau Monde et ses habitants, il consigne ses observations dans Histoire d’un voyage en la terre du Brésil, publiée 20 ans après son voyage, en 1578. Il y aborde tous les aspects de la vie des indiens. Dans le chapitre XIII, il relate l’échange qu’il a eu avec un vieillard brésilien.
Lecture expressive du texte
Organisation du texte : Progression du dialogue : renversement progressif des rôles de maître et d’élève.
- Jean de Léry explique à l’indien comment les européens se servent du bois de Brésil (l. 1 à 9)
- Le vieillard s’étonne de ces pratiques et amène son interlocuteur à en voir l’absurdité (l. 10 à 23)
- Le brésilien délivre une leçon à l’européen.
Projet de lecture : Montrer comment l’échange avec un vieillard brésilien permet une réflexion sur la civilisation européenne.
I) Une leçon de Jean de Léry au brésilien (l. 1 à 9)
1) Un brésilien curieux par rapport aux pratiques des européens (l. 1 à 3)
- Ambiguïté du rapport aux indiens : « nos Tupinambas » déterminant possessif = marque d’affection ou sentiment de supériorité des européens, condescendance ? Rapport de force marqué aussi par le déterminant possessif « leur Arabotan » : les européens pillent le Brésil.
- Brésiliens « ébahis» du comportement des étrangers par rapport à leur bois, ce qui conduit un indien à se montrer curieux, à chercher à en savoir plus : point de départ du dialogue = ouverture à l’autre, envie de comprendre une autre culture.
- Brésilien = « un vieillard » ce qui connote a priori la sagesse (cf. Diderot tx 6).
2) Jean de Léry en position de maître (l. 4 à 9)
- Dialogue place Léry en position d’instructeur : le vieillard l’interroge et il répond, il explique. Il se montre pédagogue, s’appuie sur les connaissances de l’indien : parenthèse explicative « (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) » ; utilise des connecteurs logiques « Ains », des expressions qui permettent de rectifier les idées fausses : « mais non pas », « ni même ».
- Souci de la culture indienne visible chez Léry : utilise leurs mots : « Arabotan », « Mairs et Peros », retranscrit dialogue au discours direct par souci d’authenticité + traduction pour le lecteur montre aussi son caractère pédagogue.
- Le Tupinamba n’accorde pas d’autre valeur qu’utilitaire à l’arbre. Ce bois sert principalement au chauffage. Il est utilisé en outre pour obtenir cette teinture rouge qui a donné son nom au Brésil (« brasil », nom d'un arbre qui donne une teinture couleur de braise et un excellent bois de construction pour les navires). L’indien comprend donc mal ce qui pousse les étrangers à « veni[r] de si loin pour quérir du bois pour [se] chauffer ». On voit déjà deux systèmes de valeurs opposés : le brésilien se sert de la nature pour vivre, il n’en prend que l’essentiel, alors que l’européen lui attribue une valeur marchande et cherche à s’enrichir.
II) L’étonnement du vieillard et le renversement progressif des rôles maître-élève
1) Le vieillard fait progresser la réflexion par ses questions
- Ses questions se transforment en questions rhétoriques : il semble pratiquer la maïeutique (questionnement pour amener l’autre à trouver tout seul la vérité, pratiqué par Socrate avec ses élèves) : utilise une concession : « Voire, mais » pour amener Léry à prendre conscience de l’absurdité du comportement des européens.
- Il souligne l’incohérence des européens par l’adverbe de quantité « tant ».
- Dialogue prend un tour argumentatif : Léry essaie de le convaincre de la nécessité de telles quantités : parenthèse dans laquelle il commente son discours : « (en lui faisant trouver bon) ».
- Réponse de Léry montre l’avidité des Européens qui ne cherchent que l'enrichissement matériel : l'énumération « couteau, ciseaux, miroirs et autres marchandises » + hyperbole « tout le bois du Brésil » + comparative « que vous n'en avait jamais vu ici » + jeu d’opposition entre le singulier et le pluriel l'expression « à lui seul » opposée à « plusieurs navires […] chargés ».
2) Il amène Léry à voir l’absurdité du système européen par ses questions
- L’étonnement et la curiosité du Tupinamba font progresser
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