La Beauté : Le Bon, La Brute et Le Truand

Au cours du XIXe siècle, la France, ayant connu des difficultés politiques notamment la Révolution française de 1848, connut d'abondantes avancées culturelles. De nombreux nouveaux mouvements artistiques ont émergé tels que le réalisme, le symbolisme, le parnassianisme pour n'en citer que quelques-uns. L'œuvre de Charles Baudelaire (1821-1867) a été considérée comme le catalyseur du mouvement symboliste. Cela est évident parce que ses œuvres reflètent le désir des mouvements de décrire les émotions fugaces et immédiates de l'homme et de transmettre le mystère qu'est la vie.

Cette dissertation portera sur l’étude d’un poème du plus célèbre recueil de poésie de Baudelaire « Les Fleurs du Mal ». Le poème « Hymne à la Beauté » est un poème qui se trouve dans la section du « Spleen et Idéal » et utilise la personnification pour donner vie à l’idée de beauté et à son ambivalence. La beauté est un thème récurrent dans de nombreuses poésies baudelairiens. Pourtant, le poème « Hymne à la Beauté » se distingue des autres à fin que Baudelaire utilise le champ lexical du divin et de la satanique et les figures de styles comme l’antithèse pour répondre à la question principale : c’est quoi la beauté?

Contrairement à ce que le titre ferait croire Baudelaire surligne comment la beauté peut avoir un autre visage. Nous étudierons d’abord comment la beauté est représentée en attribuant des traits de la femme sensuelle. Ensuite, nous verrons comment, en utilisant les figures de style

ce poème contraste le bien et le mal de la beauté soulignant sa nature et sa complexité. Finalement, nous montrerons comment Baudelaire intègre le thème de la mort pour démontrer son mal, le rendant approprié de l’associer au concept de spleen.

Le concept de beauté s’avère être d’un grand intérêt pour Baudelaire, à tel point que c’est représenté dans ce poème comme une femme sensuelle. Baudelaire utilise la féminité pour démontrer que la beauté concerne tous nos sens. Il mentionne la vue (« ton regard », « ton œil »), le gout (« ta bouche »), l’odorat (« des parfums »), le toucher (« tes baisers ») et l’ouïe (« rythme »). Il est évident qu’il utilise également le vocabulaire du corps, qui sont généralement considérés comme ayant des connotations érotiques, pour personnifier la beauté et pour accentuer sa sensualité. Ensuite, dans le septième vers, quand c’est écrit, « Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore1 » l’auteur reconnait que la beauté est assez puissante pour le contrôler. Dans ce métaphore ses baisers à un philtre, qui est une potion d’amour et sa bouche à un amphore, qui est un grand vase, il dit que l’affection de la pouvoir de le faire tomber amoureux. La puissance de la beauté est aussi soulignée étant donné que le poème lui-même est intitulé « Hymne à la Beauté », un hymne étant une chanson (souvent religieuse) qui est chantée pour glorifier une personne/un objet. La beauté porte clairement un certain niveau de puissance; Baudelaire l’adore à travers ce poème.

Par ailleurs, dès la première strophe, l’ambivalence de la Beauté est mise en évidence en utilisant à la fois le lexique du divin et de la diabolique. Le poème s’ouvre en posant une question s’adressé à la Beauté, qui est personnifié avec une majuscule, anticipant sa valeur à Baudelaire et sa puissance. La question demande si elle vient « du ciel profond » ou si elle sort « de l’abîme ».

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1 Charles Baudelaire, « Hymne à la Beauté », dans : Les Fleurs du Mal (éd.), Paris, Hachette Éducation (bibliolycée), 2014 [texte original de 1861], p. 213 v. 7

Tel que dans ce premier vers, l’alliance entre le bien et le mal exprime la nature contradictoire de la Beauté. L’usage de l’interrogation