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 La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle

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Par   •  21 Mars 2023  •  Cours  •  9 928 Mots (40 Pages)  •  375 Vues

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II.         La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle

Œuvre intégrale : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, d’Olympe de Gouges (1791)

Parcours : écrire et combattre pour l’égalité.

Olympe de Gouges [pic 1]

Héroïne révolutionnaire considérée comme l'une des premières féministes françaises, Olympe de Gouges s'est distinguée par son célèbre texte intitulé "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne". Née le 7 mai 1748, à Montauban, sous le nom de Marie Gouze, Olympe de Gouges épouse un certain Louis Aubry, en 1765, mais se retrouve veuve peu de temps après. Elle choisit alors de changer son nom pour celui d'Olympe de Gouges. Avide de liberté et de célébrité, elle se rend à Paris avec son petit garçon et rédige ses premiers textes. Plus que jamais inspirée par les événements de la Révolution française, elle publie des ouvrages pour l'égalité des droits et la fin de l'esclavage, jusqu'à sa fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée en 1791 à la suite de l'adoption de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le 26 août 1789. Olympe de Gouges y prône ardemment l'émancipation féminine. Olympe de Gouges s'opposait ouvertement à l'esclavage ou encore à la peine de mort. C'est aussi l'une des premières à exprimer des propositions concrètes en faveur de la démocratie. Après avoir soutenu Louis XVI, elle offre son appui aux Girondins au lendemain des journées de mai et juin 1793. Ses activités lui valent d'être arrêtée en juillet 1793. Condamnée à mort, Olympe de Gouges monte sur l'échafaud le 3 novembre 1793 à Paris.

Texte 1 - l’adresse aux hommes et le début de la Déclaration

Introduction (page 26 du livre) :

Lors de la Révolution française, les privilèges de la noblesse et du clergé sont abolis. Revendiquée par les penseurs des Lumières et inscrite dans la devise française, l’égalité ne s’applique pourtant pas à la moitié de la population, puisque les femmes sont toujours considérées comme inférieures aux hommes. Olympe de Gouges cherche ainsi à remédier à cet état de fait en complétant les acquis de la Révolution pour permettre une meilleure organisation de la société et, à terme, la paix au sein de la nation. Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée en 1791, revient en ce sens sur les droits et les devoirs des femmes en proposant une réécriture de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Avant d’entamer la liste de ses articles, Olympe de Gouges s’adresse aux hommes, puis à l’Assemblée nationale. Dans une double stratégie argumentative, elle donne à voir les injustices faites aux femmes, et souligne l’avantage commun que les deux sexes retiraient d’une réelle égalité. Pour ce faire, elle s’appuie dans un premier mouvement sur une stratégie d’attaque envers les hommes et dans un second mouvement sur une stratégie de défense des femmes.

  1. Un discours polémique envers les hommes (page 15)
  1. Attirer l’attention des hommes pour les provoquer

Olympe de Gouges débute son argumentation par une apostrophe qui s’adresse à l’homme, et attaque d’emblée par une question rhétorique qui laisse entendre toute l’injustice dont il est capable. Elle ajoute aussitôt qu’entend que femme elle se permet de poser la question car « du moins les hommes ne pourront pas l’empêcher de penser et d’exprimer ce qu’elle récent, c’est « son droit ». Dès lors elle va développer une succession d’interrogation polémique, dont le but est de remettre en cause la légitimité du pouvoir masculin et qui ressemble fortement à un interrogatoire. D’ailleurs elle n’hésite a utilisé la deuxième personne du singulier, tutoiement dont la familiarité ici inverse la situation du pouvoir masculin et dont la connotation péjorative laisse entendre un retournement de situation tel qu’il s’agit d’une femme qui donne brutalement la gent masculine et la traite comme elles peuvent l’être. Ainsi toute les questions peuvent d’être considéré comme rhétorique et sous-entendre une réponse négative, dénoncent au passage la suprématie opprimante de l’homme à la fois par la violence à travers « force » ou encore un pouvoir usurpé et illégitime, exprimé « dans le souverain empire d’opprimer mon sexe ». En outre, elle use de l’impératif à travers les verbes « dis-mois », « observe », « parcours » et « donne-moi ». Le registre satirique devient donc dominant et elle engage l’homme dans ses responsabilités en lui imposant une observation (l4) celle « du créateur dans sa sagesse ».

Ainsi donnent-elles l’ordre aux hommes de faire un minimum d’observation au niveau global de la création et dans toute la grandeur de la nature, il y a-t-il un seul exemple de cette domination alors même que l’homme prétend représenter une forme de grandeur à l’image sinon du créateur du moins de cette nature. Aussi conclut-elle par l’expression « d’empire tyrannique » qui dénonce ainsi l’injustice inégalité imposée aux femmes. Ainsi demande-t-elle aux hommes de relever le défi « si tu l’ose », sous entendant sont-ils capables non seulement d’en prendre conscience mais encore de s’améliorer ?

  1. Les hommes ignorant la nature (L. 7 à 13)

Olympes de Gouge construit un raisonnement digne du siècle des lumières en faisant ici référence à la connaissance des différents règnent de la nature. Ainsi développe-t-elle une véritable gradation au rythme quaternaire puisqu’elle évoque les différents règnes en commençant par celui des animaux puis des éléments, des végétaux puis enfin des minéraux, allant de plus en plus en profondeur dans le règne physique tout cela selon le mode impératif déjà entamé au paragraphe précèdent et associé au champ lexical pour ainsi dire scientifique de l’observation »remonte » ligne 7 « consulte et étudie » ligne 7et « jette enfin un coup d’œil » ligne 8 cet habile raisonnement permet d’en induire une règle qui relève de « l’évidence » ligne 9 et dons la phrase elle-même construite selon un rythme ternaire suggère une réponse sans contestation possible. D’ailleurs l’accumulation des verbes d’observation évoqués a la ligne 10 « cherche, fouille et distingue » toujours sous la forme injonctive pourrait presque suggérer qu’elle s’adresse davantage à des animaux qu’à des êtres humains. L’adverbe d’hypothèse « si » dans l’expression qui suit à la ligne 10 « si tu le peux »et une nouvelle forme de provocation par le défi, provocation tout d’abord comme si l’homme était véritablement un ignorant, c’est-à-dire incapable d’observer ainsi la nature. La seconde connotation laisse entendre qu’il ne le veut pas, que cela ne l’arrange pas et que cette ignorance est au fond bien volontaire, si bien que la réponse implicite est d’amblé pessimiste, elle sera négative.  Ainsi la dernière partie de cette phrase à la fois complexe et composé évoque par métaphore l’administration de la nature autrement mieux organisée que celle des hommes et au sein de laquelle il n’y a pas d’opposition entre les sexes. Cette conclusion est affirmée dans la dernière phrase La conclusion est sans appel et frappé d’une répétition pour ainsi anaphorique de l’adverbe de lieu partout au lignes 11 et 12, afin de frapper les esprits à l’évidence universels de cette observation de la nature, non seulement les deux sexes sont « confondus » ligne 12, autrement dit réunis mais en outre ils « coopères » ligne 1, avec une harmonie qui relève selon l’expression laudative « du chef d’œuvre immortel » ligne 13.

  1. L’absurdité de l’homme

La première phrase du 3ème paragraphe introduit explicitement une argumentation qui se veut depuis le début du texte polémique et qui dénonce toute l’arrogance de l’homme à construire de manière somme toute grossière et pour ainsi dire artificiel, une exception au sien de la nature. La familiarité du verbe fagoter confirme cette grossièreté et la phrase qui suit n’est pas moins virulente. La gradation qui suit est particulièrement explicite formant tout d’abord un contraste paradoxale avec l’évocation du siècle des lumières (ligne 16) synonyme de sagacité autrement dit de perspicacité hors ont relevé dans cette évolution du savoir, un véritable champ lexical de la monstruosité avec les qualificatif « bizarre » ; « boursouflé »  qui rappelle l’arrogance précédemment évoqué et même dégénéré qui devient pour le moins péjoratif pour décrire cette espèce étrange qui est la masculinité, qu’elle estime former une antithèse radical a la ligne 16 entre les substantif « lumière » et « ignorance ». « L’ignorance la plus crasse » poursuit le niveau familier du langage volontairement employer dans ce paragraphe afin de renforcer cette image grossière opposé encore une fois à cette sagacité précédemment évoquer et mettant en évidence un égo démesuré qui s’oppose d’autant plus au bon sens qu’elle poursuit son argumentation sur un point qui se veut à ses yeux incontestable. Elle renforce son analyse non seulement en rappelant que le despotisme ligne 17, n’est pour l’heure plus vraiment d’actualité si on en croit la révolution française autrement dit la tyrannie du pouvoir et encore moins sur la femme qui n’est pas moins intelligente que l’homme et qu’elle exprime ici par l’expression pour ainsi dire objectif de « facultés intellectuelles ». La notion d’intelligence étant à la fois naturel et universelle si on en croit le raisonnement précèdent. La fin de cette réflexion en trois temps, se conclue à l’issue d’une phrase longue et complexe par l’argument historique de la révolution afin de souligner qu’elle n’en est pas vraiment uni. On retrouve en effet toute la prétention de l’homme, ligne 18, à profiter de cette évolution qui n’en est pas une aux yeux d’Olympe de Gouges puisque l’égalité des droits qu’ils réclament n’a d’égalité qu’aux yeux des hommes et s’efforce d’oublier les femmes qui pourtant n’ont pas moins participer à ce virage de 1789 et dont il convient au final de « ne rien dire de plus » tant il apparait évident que l’injustice a été volontairement constitué dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

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