L’amour de Stendhal suit-elle des lois ?

22 septembre 2020

Dissertation de Francais

L’amour, au sens général, est un élan du cœur qui nous porte vers un être. En littérature la passion est un sujet fort intéressant à étudier, notamment grâce a sa diversité de thèmes et d’arguments. Tout en se basant sur la société et la politique de son époque l’auteur : Stendhal s’est intéressé à cette thématique, en allant jusqu’à sortir un ouvrage se nommant de l’amour. Le rouge et le noir est un roman d’apprentissage qui s’inscrit dans le courant romantique, tout en restant basé sur le réalisme. Ce roman retrace l’histoire d’un jeune fils de charpentier (Julien). Ce jeune homme intelligent, beau et ambitieux, dont les motivations politiques sont l’ascension sociale.Dans la première partie du roman, le jeune Julien Sorel va vivre une histoire d’amour avec la femme du maire Madame De Rénal dont il est le précepteur de leurs enfants. Les deux amoureux malgré leur âge vont avoir un coup de foudre l’un envers l’autre que l’on voit dans la fameuse scène de la rencontre amoureuse.Dans la deuxième partie du roman, Julien Sorel après avoir passé un séjour au séminaire sans réussite sociale, se retrouve chez le marquis de La molle en tant que secrétaire. Là-bas il va y vivre une nouvelle histoire d’amour plutôt laborieuse avec Mathilde la fille du maire. D’après Stendhal l’amour est un sentiment que l’on peut analyser et calculer. Alors la réelle question que l’on se pose est : tout comme la nature l’amour suis-t-elle des lois ? Nous verrons dans la première partie les lois que suive l’amour d’après Stendhal. Puis, dans une deuxième partie nous verrons les surprises que réserve l’amour.

Dans « le rouge et le noir », l’auteur applique beaucoup de théorie qui sont présentes dans « De l’amour « une de ses autres œuvres où il analyse et révèle les lois de l’amour. En effet, les quatre formes d’amour sont présentes ici avec en premier lieu l’amour physique (l’attirance basée par des critères physique, et agréable à la vue de l’œil), car sans même se connaître Julien et Madame de rénal sont attirés par leur physique. On le voit notamment quand l’auteur dit : « frappé du regard si rempli de grâce » ; « étonné de sa beauté », ceci montre que Julien n’est pas insensible au physique de la femme du maire. Mais c’est aussi réciproque : « trompé par la beauté du teint » ; « les grands yeux noirs de Julien et ses jolis cheveux ».

Mais cet amour de Julien va très vite être faussé avec notamment son amour de vanité ( être avec une personne reconnu, admiré, à la « mode »)qui va refaire surface, effectivement l’orgueil démesuré du fils de charpentier qui ne cesse de se comparer à son idole Napoléon serait flatté de pouvoir conquérir une femme dont seuls les nobles peuvent en avoir la chance. Le voilà victorieux sans même avoir eu à se battre pour faire succomber sa victime amoureuse : « cette action réveilla le jeune ambitieux » « cette femme ne peut plus me mépriser ». Cette décision de faire de Madame de rénal sa maîtresse, « forme en lui une distraction agréable ». Le second amour de Julien Mathilde peut aussi être classé dans l’amour de vanité, car comme l’auteur le révèle dans le rouge et le noir le physique de Mathilde n’attire pas Julien et même au contraire au début il le méprise. Mais comme l’égocentrique Julien n’arrive pas à attirer une fille du rang de Mathilde, ça le frustre et sa réveille en lui ce que Stendhal appelle l’amour de vanité comme le montre l’extrait :« Julien était fort embarrassé [...] il n’avait pas d’amour du tout ». Mais la fille de Monsieur de la mole va faire comme Julien, elle va s’intéresser à lui car il va l’ignorer, en s’intéressant à une autre femme devant elle et donc toucher l’égo de Mademoiselle Mathilde. L’amour qui est présent entre Mathilde et Julien peut aussi être perçu comme un amour goût ( être amoureux car on nous apprend que dans tel cas de figure on va appeler ça l’amour), comme ils sont de sexe opposés et qu’ils ont des points en commun (mêmes goûts littéraires), cela signifie qu’ils sont amoureux.Et enfin le dernier amour est le plus fort et le réel amour qui unit Madame de rénal et l’irrésistible Julien que Stendhal appelle l’amour-passion (l’amour spirituel, l’amour de deux âmes). Ce dernier est représenté à la fin du roman et il est aussi le plus beau de ce roman, Il apparaît de la part de Julien lorsqu’il accepte d’être tué sans répliquer car il ne peut pas vivre avec en tête le fait qu’il est osé tirer sur Madame de rénal.

Dans De l’amour Stendhal utilise une loi assez radicale, il dit qu’il faut « maltraiter son partenaire ». Ces mots forts signifient que plus il ignorera quelqu’un, et plus cette personne sera attiré par lui. C’est ce qu’il montre dans le rouge et le noir: que Julien veux séduire Mathilde car elle ne lui porte pas assez d’intérêt d’après lui, donc sous le conseil du compte Altamira il va utiliser la loi de Stendhal qui permet d’attirer une personne en la repoussant. Pour mener à bien cette mission Julien va envoyer des lettres d’amour à une autre femme, une technique qui marchera fort bien car Mathilde tombera sous le charme du jeune homme Sorel. Lorsqu’on observe de plus près on s’aperçoit que involontairement Mathilde s’est servie de cette technique pour que Julien vienne la courtiser. Effectivement, elle le repousse et ignore Julien au début car c’est un de ses traits de caractère, mais c’est ni plus ni moins la même technique que de « maltraiter son partenaire » et celà fonctionne bien sur Julien.

la troisième loi sur l’amour de Stendhal est la cristallisation, la cristallisation est la preuve que l’amour n’est pas nécessairement basé sur le coup de foudre. Pour Stendhal la cristallisation et je cite : « la nature qui nous commande d’avoir du plaisir et qui nous envoie le sang au cerveau, du sentiment que les plaisirs augmente avec les perfections de l’objet aimé et de l’idée qu’elle est à moi ». Cette cristallisation est très bien représentée dans le rouge et le noir par la relation entre Julien et Mathilde. Au début de leur rencontre, nous voyons Julien qui ne ressent rien pour la belle Mathilde. Mais il va cristalliser sur elle, il va s’inventer des qualitées que Mathilde a juste parce qu’elle attire l’attention générale : « il était bien loin de se croient forts amoureux de Mademoiselle de la molle. Sans doute il ne l’aimait pas trois jours auparavant, quand on l’avait caché dans la grande armoire d’acajou. Mais tout changé rapidement dans son âme, du moment qu’il se vie à jamais brouillé avec elle [...] obligé de s’avouer qu’il avait de l’amour pour Mademoiselle de la molle. » « Julien trouve un mot pour exprimer le genre de beauté des yeux de Mademoiselle de la mole : ils sont scintillants se dit-il ».On retrouve ce schéma similaire dans « Madame de La Fayette la princesse de Clèves ». Avec Madame de Clèves qui n’a jamais vu Monsieur de Nemours, mais comme elle a beaucoup entendu parler de lui, et d’une telle façon que dans son esprit la cristallisation autour de son nom a déjà commencé. Et elle va finir comme Stendhal le décrit dans de l’amour, c’est-à-dire elle va finir fort amoureux de lui contre sa propre volonté.

L’amour peut aussi réserver des surprises, car