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Le Principe Du Geyser

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Le principe du geyser, une réflexion sur la vie de couple et ses difficultés, Julien, le personnage central en même temps que le narrateur, fait le bilan de sa relation avec Annie, celle qui l'accompagne depuis quatre ans. Il s'est assagi, au cours de cette période, où il a connu plus de hauts que de bas. À l'emploi de la fruiterie de Pépé, il est devenu père de famille et s'occupe de son petit Antoine. Mais la routine s'est installée et, à la faveur de l'été, Annie, condamnée à la maison depuis la naissance de l'enfant, propose à son compagnon de prendre à tour de rôle une semaine de vacances en célibataire, sur le bord de la mer, dans un cottage appartenant à un ami de Pépé. L'intrigue commence au moment où Annie revient au foyer au terme de sa semaine de vacances. Elle insiste pour que Julien parte à son tour, ce qu'il accepte de faire, mais un peu à contrecoeur. Dès son arrivée à la villa, il rencontre Virginie, une femme déjà mariée, mais qui connaît une relation difficile avec son mari. Après quelques verres, elle se jette littéralement sur lui, qui échappe de justesse à ce qu'il appelle une véritable tentative de viol. Le soir

même, il revient à son foyer, convaincu toutefois que sa compagne ne croira pas son histoire. Il s'en invente donc une autre, dans laquelle il a été victime d'un agresseur qui a failli le tuer, expliquant ainsi la blessure à la tête qu'il s'est infligée en échappant à cette sorte de tigresse. Pressé cependant de questions, il doit avouer la vérité, mais Annie ne le croit pas, le soupçonnant même d'avoir eu une aventure avec Virginie, qu'elle avait ellemême rencontrée la semaine précédente. Elle le chasse. Après une courte visite à Pépé, Julien erre à l'aventure et se retrouve à nouveau sur le bord de la mer où il trompe Annie. Déçu de sa conduite, conscient d'avoir manqué à ses devoirs de père et d'ériger ainsi une barrière entre son fils et lui, il sombre dans le désarroi. Il se lance à la mer, mais est secouru par une âme charitable qui l'abandonne sur le seuil de la porte du cottage voisin, celui de Virginie, qui le soigne et en profite pour prendre la place d'Annie. Quelques jours plus tard, sa compagne de vie lui rend visite et lui propose de faire le point et de reprendre leur relation. Julien lui avoue son aventure avec sa voisine. Annie le quitte

sur-le-champ, concrétisant le naufrage du couple. Dans « L'épilogue », on retrouve Julien dans un parc de la ville en compagnie de son fils et de quelques-uns de ses petits amis, espérant, malgré la rupture et la garde partagée, nouer une relation solide et intime avec Antoine (p. 202). Le titre Le titre fait allusion à certains coups du destin de Julien qui, à un moment donné, contribuent à faire sauter le bouchon, à libérer une certaine pression accumulée au cours des quatre ans passés avec Annie. Il aura suffi à Julien de vivre une seule semaine loin d'Annie et d'Antoine, lui qui s'était pourtant assagi depuis ces quelques années, pour que les émotions l'assaillent et le libèrent, telles les eaux d'un geyser, et que remonte en lui un passé qu'il avait oublié. C'est ce qu'il appelle « le principe du geyser » (p. 45). Il tente à quelques occasions d'apporter une explication et au titre de l'oeuvre qu'il écrit et à ses états d'âme. Après une soirée bien arrosée en compagnie de Virginie, il note : « Par expérience, je sais que l'alcool peut libérer le fiel qui s'accumule, comme ça, mine de

AUTOMNE 2004 | Qua-btc français 135 | 95

rien, depuis des années. La pression monte tranquillement et on finit par se retrouver avec un geyser entier dans le crâne. Un verre de trop peut facilement faire sauter le petit bouchon qui retient tout ça » (p. 44). Il se demande encore si « on peut se retrouver quand la pression du geyser dépasse la résistance du bouchon » (p. 55). Quand Annie décide, après une discussion corsée, de le mettre à la porte et de le jeter dans les bras de Virginie, qu'il rêve de conquérir, selon elle, Julien lui répond : « Tu te sers de ça comme prétexte pour me laisser tomber. Je pense que t'attendais juste une excuse pour faire sauter le bouchon » (p. 66). Et Annie de lui répondre en hurlant : « Oh ! je t'en prie, [...] commence pas à m'emmerder avec ton principe du geyser » (ibid.). Julie Sergent a bien expliqué ce titre quand elle écrit en parlant de Julien : « Survivant tant bien que mal au (principe du geyser>, qui fait sauter tous les bouchons à la fois - celui qui comprimait ses souvenirs d'enfant esseulé, celui qui étouffait son désillusionnement amoureux, celui qui le rattachait fidèlement au lit conjugal [...], Julien revient d'une semaine de vacances qui l'aura mené loin1 ».

Le temps et l'espace

Le roman dure tout au plus une semaine, si on exclut l'épilogue. L'intrigue se déroule dans les « derniers jours de l'été », qui serait, selon le narrateur et le romancier, l'été 1997, soit une année après la parution du roman, qui deviendrait ainsi un roman d'anticipation. Florence, celle que Julien a aimée et pleurée, aurait été assassinée le 21 août 1993 (p. 54), selon le narrateur. Il est permis d'en douter pour la simple raison que Julien a rencontré Annie « une dizaine de mois après la mort de Florence » (p. 112), soit en juin de l'année suivante, qui ne peut être 1994, car Antoine a presque trois ans, dans Le principe du geyser, ce qui nous projetterait en 1997. De plus, Julien parle d'une relation relativement stable qu'il entretient avec Annie depuis quatre ans (p. 175). Si on situe, comme on l'a déjà démontré, la mort de Florence en août 1989 et la rencontre d'Annie en juin 1990, l'intrigue du Principe du geyser se déroulerait en 1994. Les lieux ne sont pas clairement identifiés, pas plus la ville où habite le couple Annie-Julien que l'endroit où l'un et l'autre, à tour de rôle, passent leurs vacances sur le bord de la mer. Mais ce der-

nier endroit ressemble beaucoup à la Côte Est américaine, même si on n'entend jamais parler anglais. Le narrateur parle de cottage et non de villa et ne mentionne jamais, par exemple, le Bas-duFleuve quand il quitte la ville, ce qui nous porte à exclure une région du NouveauBrunswick. Julien passe exactement une semaine sur le bord de la mer où il rencontre Virginie, celle par qui le mal arrive et qui provoque la mort du couple. L'épilogue se déroule en octobre, un ou deux mois plus tard que le temps de l'intrigue : « C'est une journée d'octobre à couper le souffle » (p. 201) que Julien, devenu « avaleur de bac à sable » (p. 201), lui qui était « avaleur de sable » dans le premier roman, se retrouve dans un parc de la ville avec son fils Antoine. C'est au retour de cette sortie qu'il lit la lettre reçue de son père en réponse à la sienne. Cette lettre ne contient qu'une courte phrase, une seule qui « s'est enfoncée dans [s]on cœur comme un pieu de la taille d'un séquoia » (p. 203) : « Pauvre Julien, moi non plus, je t'aime pas » (p. 204). Cette déclaration laisse entendre que Julien aurait fait le même aveu à son père qu'il hait. C'est encore cette même journée d'octobre qu'il joue à la gardienne en attendant son trentième anniversaire de naissance (p. 207).

Les personnages

Ils étaient tous présents dans L'avaleur de sable, à l'exception de Virginie.

Julien. C'est, on l'a dit, le narrateur qui poursuit sa réflexion sur son existence amorcée dans le roman précédent. Il a vieilli : il aura trente ans en octobre, comme le confirme « L'épilogue ». Depuis sa rencontre avec Annie, il a délaissé ses amis, dont Pierrot, et s'est rangé. Il travaille avec entrain et sérieux à la fruiterie de Pépé, « pratiquement sept jours sur sept » (p. 19), ce qui, on le comprend, peut nuire à sa relation de couple. Aussi Annie, qui s'ennuie, insiste-t-elle pour qu'ils prennent tous deux des vacances séparément. Julien se méfie toutefois de cette proposition : « Je ne veux pas dramatiser, mais il faut admettre que chaque fois qu'on stoppe la mécanique complexe de la routine, on ouvre la porte aux emmerdements » (p. 17). Il sait qu'il est un être faible - il évoque cette faiblesse en rapportant la scène de l'accouchement d'Annie, dès les premières lignes du roman et qui le hante encore, trois ans plus tard, à chaque fois qu'il fait l'amour à sa compagne - , qui multiplie les mésaventures. C'est pour faire preuve de cordialité, parce qu'il n'est pas un sauvage, précise-t-il, qu'il accepte l'invitation de Virginie, justifiant ainsi en quelque sorte La structure Le principe du geyser est divisé en trois sa conduite future. Il est toutefois proparties d'à peu près égale longueur et fondément malheureux, lui qui a usé du d'un épilogue. Ces parties pourraient res- mensonge plutôt que de dire la vérité à pectivement s'intituler « Le naufrage », Annie. Il réclame l'aide de son ami Pier« La noyade » et « Le sauvetage » à la suite rot (p. 78). Il est déçu, désabusé, perdu, d'une prise de conscience et d'une pro- car il ne trouve pas réconfort auprès de fonde remise en question

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