Le chef d'oeuvre inconnu de Balzac
Analyse sectorielle : Le chef d'oeuvre inconnu de Balzac. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Michel AJ • 31 Août 2021 • Analyse sectorielle • 1 576 Mots (7 Pages) • 620 Vues
La description réaliste d'un riche vieillard
1. Un vieillard assez laid
Le narrateur décrit de façon réaliste Frenhofer tout en insistant sur son grand « âge », ce terme est
d'ailleurs répété, de même que le nom « vieillard » utilisé pour le désigner. La vieillesse des traits du
peintre et leur déformation sont accentuées par la présence de termes négatifs tels que « ridée »,
« ternis » ou « flétri ». Le passage des années et le poids des soucis ont marqué le corps du vieil
homme de leur empreinte comme le souligne le narrateur dans un commentaire au présent de vérité
générale en évoquant les « fatigues de l'âge, et plus encore […] ces pensées qui creusent également
l'âme et le corps ». De même, l'absence de pilosité du personnage, qui hormis la barbe grise n'a plus
ni cheveux, ni cils, ni sourcils, semble renforcer sa vieillesse et la faiblesse de son « corps fluet et
débile » mais aussi sa laideur suggérée avec réalisme par le narrateur. En effet, le visage du vieillard
se caractérise par des traits saillants et assez disproportionnés comme le révèle l'accumulation
d'adjectifs qualifiant le front « chauve, bombé, proéminent, retombant en saillie » puis le nez « écrasé,
retroussé du bout », ainsi que la comparaison de ce dernier avec celui de « Socrate ». Cependant, ce
vieillard plutôt laid et flétri est aussi remarquable .
I. La description réaliste d'un riche vieillard
1. Un vieillard assez laid
Le narrateur décrit de façon réaliste Frenhofer tout en insistant sur son grand « âge », ce terme est
d'ailleurs répété, de même que le nom « vieillard » utilisé pour le désigner. La vieillesse des traits du
peintre et leur déformation sont accentuées par la présence de termes négatifs tels que « ridée »,
« ternis » ou « flétri ». Le passage des années et le poids des soucis ont marqué le corps du vieil
homme de leur empreinte comme le souligne le narrateur dans un commentaire au présent de vérité
générale en évoquant les « fatigues de l'âge, et plus encore […] ces pensées qui creusent également
l'âme et le corps ». De même, l'absence de pilosité du personnage, qui hormis la barbe grise n'a plus
ni cheveux, ni cils, ni sourcils, semble renforcer sa vieillesse et la faiblesse de son « corps fluet et
débile » mais aussi sa laideur suggérée avec réalisme par le narrateur. En effet, le visage du vieillard
se caractérise par des traits saillants et assez disproportionnés comme le révèle l'accumulation
d'adjectifs qualifiant le front « chauve, bombé, proéminent, retombant en saillie » puis le nez « écrasé,
retroussé du bout », ainsi que la comparaison de ce dernier avec celui de « Socrate ». Cependant, ce
vieillard plutôt laid et flétri est aussi remarquable par son caractère imposant et la richesse de son
vêtement.
2. Un personnage imposant
Dès leur première rencontre, le jeune Poussin est impressionné par l'apparition de Frenhofer, comme
le signale son attitude déférente, puisqu'il lui fait place dans l'escalier. Le jeune homme perçoit en lui
un personnage important, cette intuition étant justifiée par une énumération de compléments selon un
rythme ternaire : « à la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat de dentelle, à la
prépondérante sécurité de la démarche ». Par ailleurs, le costume de Frenhofer semble
particulièrement soigné et riche. Le narrateur utilise des termes élogieux pour le caractériser : outre sa
« magnificence », la dentelle de son col se caractérise par une blancheur « étincelante ». Son
pourpoint s'orne également d'une « lourde chaîne d'or ». Même si sa tenue a quelque chose d'étrange
et de déjà suranné, avec son « rabat de dentelle » appartenant à une autre époque, même si le
narrateur ne manque pas de souligner son incongruité par une comparaison relativement inattendue
et amusante qui associe la dentelle du col à « une truelle à poisson », le personnage présente donc
une apparence imposante et raffinée, qui contraste singulièrement avec ses traits flétris et peu
harmonieux. Cette description offre ainsi une image réaliste de Frenhofer, encore renforcée par
l'impression qu'il s'agit véritablement d'un tableau que le narrateur nous donne à voir.
II. Un tableau
1. La précision
La description de Frenhofer est très précise et détaille avec minutie, après avoir donné une vue
d'ensemble du personnage, les différents éléments de son visage en passant en revue le front, le nez,
la bouche, le menton, la barbe, les yeux au sein d'une longue phrase complexe qui joue sur des effets
d'accumulation et comporte également de très nombreux adjectifs ou participes comme dans
l'expression suivante : « un menton court, fièrement relevé, garni d'une barbe grise taillée en pointe ».
La figure de Frenhofer se dessine peu à peu, à mesure que sont évoquées les parties de son corps et
de sa tenue, d'autant plus que le narrateur semble associer le lecteur lui-même à l'organisation et à la
création de ce portrait. En effet, le narrateur, mettant ainsi à mal l'illusion réaliste, s'adresse
directement au lecteur en utilisant plusieurs impératifs comme « imaginez », « mettez », « entourez »
ou « jetez », comme pour mieux structurer la description du personnage et lui donner forme.
Finalement, cette précision révèle les pouvoirs du langage capable ici de concurrencer la peinture et
permettant de visualiser le personnage.
2. La dimension picturale
La dimension picturale de la description du personnage est soulignée par les nombreuses précisions
de couleur, le vieillard a un col blanc, un « pourpoint noir », des « yeux vert de mer », une « barbe
grise », et par la mention des reliefs : le personnage a par exemple le front « proéminent » et les
« arcades saillantes ». De même, l'éclairage de la rencontre s'avère particulièrement important, les
personnages évoluent dans le « jour faible » de l'escalier qui rappelle la technique picturale du clairobscur. En outre, tout le passage est essentiellement visuel, aucune parole, aucun bruit n'est
mentionné, la scène paraît silencieuse comme le souligne l'adverbe final « silencieusement ». En
revanche, le champ lexical de la vue est très présent avec des termes comme
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