Le malade imaginaire

Dissertation de Français

Le Malade Imaginaire, de Molière parut en 1673 sur la scène française est la dernière oeuvre dramatique écrite par le dramaturge. Dans cette oeuvre, a été usé le travestissement. Pour beaucoup l’utilité de se travestir ne sert qu’a faire rire le public et réduit ainsi la pièce à seul but humoristique. Dans quel but le travestissement est-il utilisé dans le Malade Imaginaire ?

Dans un premier temps, nous allons mettre en avant le processus du travestissement. Son principal fonctionnement est de se déguiser en son sexe opposé afin de faire rire le public. Mais il ne suffit pas juste d’enfiler des vêtements et de jouer la comédie pour que le travestissement soit réussi. Il faut également que le jeu d’acteur soit convaincant. Pour cela, les travestis vont surjoués leurs comportements afin que le travestissement soit d’au temps plus réussit. Comme en démontre la scène X du Malade Imaginaire, Toinette (travestit en médecin) use de beaucoup de flatterie et de politesse afin de convaincre Argan et de le piéger : « Monsieur, je vous demande pardon de tout coeur. » (l.35) ; « … s’il vous plait, la curiosité que j’ai eue de voir un illustre malade comme vous êtes; et votre réputation, qui s’étend partout, peut excuser la liberté que j’ai prise » (l.37/40). On voit ici qu’elle flatte Argan, avec la soi-disant réputation qu’il s’est fait grâce à ses maladies. On peut donc voir par la suite qu’Argan n’émet plus les doutes et soupçons qu’il avait eu vis-a-vis de Toinette déguisé en médecin. Ceci prouve l’importance de l’exagération et l’amplification des manières dans le théâtre. En effet, suite à ces exagérations et l’accroissement des manières, on peut maintenant apercevoir la naïveté d’Argan. L’hypocondriaque de la pièce fait valoir sa naïveté dans la scène IX « Demeure un peu ici pour voir comme ce médecin te ressemble. » (l.24) ; « Pour moi, j’aurai été trompé à celle-là, et j’aurai juré que c’est la même personne. » (l.32/33). La naïveté, voir la bêtise d’Argan est telle qu’il ne remarque en rien la supercherie faite à son égard : « Si je ne les voyait tout deux, je croirais que ce n’est qu’un » (l.27). De plus, sa naïveté peut se percevoir dans le comportement de ses médecins, Diafoirus et Purgon. Ceux-ci étant au chevet d’Argan dans le seul but de s’enrichir, diagnostiquant toutes sortes de choses à Argan. Cette naïveté se voit aussi dans sa relation avec Béline qui, elle n’espère qu’une chose : voir sa fille au couvent et son mari décédé, pour toucher la fortune de celui-ci. Le personnage (et donc le travestissement de Toinette en médecin) dénonce la vanité et la supériorité qu’ont les médecins. Le personnage de Toinette a donc un rôle de satire envers les médecins, et la médecine en général. La servante prouve que l’on peut juste être porteur d’un vêtement de médecin pour « être un médecin » lors de l’époque moderne. Dans la pièce le vêtement suffit a faire le métier de son porteur (en l’occurence médecin). Toinette, dans son rôle de médecin, décrit tout ce qu’elle souhaiterait faire concernant les maladies qu’a Argan et lui souhaite même qu’il contracte toutes sortes de maladies graves afin de lui « montrer l’excellence de mes remèdes, et l’envie que j’aurais de vous rendre service. » (l.69/70). Suite à ces déclarations, Argan remercie et est reconnaissant vis-à-vis du médecin qu’incarne Toinette : « Je vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi ». Cette réaction étant dérangeante et malséante.

Dans un deuxième temps, nous allons aborder l’utilité autre que l’humour qu’a le travestissement. En effet, le travestissement a aussi pour but de dénoncer l’hypocrisie, l’égoïsme de la noblesse, l’aristocratie… Dans cette pièce, le travestissement met en valeur le comportement d’Argan: hypocondriaque, noble tyrannique et richissime, dont le comportement met en péril sa maison, puis celui de sa femme, où l’on décèle un caractère hypocrite et intéressée, et enfin celui des médecins, considérés comme des charlatans. Le mauvais comportement d’Argan dans la pièce se voit, par exemple, dans la scène V acte I. Argan abord une attitude condescendante vis-à-vis de sa fille, en la rabaissant « Il n’y a rien de plus drôles pour les jeunes filles ». De plus, tyrannique qu’il est, il rappelle avec brutalité qu’il a tout pouvoir