Le savetier et le financier
Commentaire de texte : Le savetier et le financier. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar fa-1850 • 21 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 598 Mots (7 Pages) • 2 450 Vues
Analyse : LE SAVETIER ET LE FINANCIER L.A. 1
Présentation :
Fable en français, du latin fabula (récit, histoire, comédie). Les fables existent depuis l'antiquité avec des auteurs comme Phèdre et Esope.
La fable est une apologue :
- c'est une court récit (mise en place de personnages, situation initiale, situation finale, plus ou moins développé)
- elle a une visée didactique (leçon, morale, implicte ou explicite) et fait réfléchir
- elle est allégorique : les personnages humains ou animaux reposent sur des types (roi→lion) et ne sont pas représentatif d'eux même.
La Fontaine appartient au mouvement du classissique (=mise en avant de l'orde, de la clarté, de la raison) ex : plan architecturaux des jardins de Versailles (tout organisé, rangé,classé).
I. Un récit plaisant : l'art du conteur
1) Une fable en apparence simple et légère
Fable simple : peu de personnage, sujet commun (querelle de voisinage), situation fianle = situation initiale
Portrait de deux personnages contrasté :
- la conjonction de coordination « et » qui a une valeur d'opposition explicite la fable → mise en couple des deux personnages désignés par leurs professions qui les différencient socialement, savetier → artisan, anonyme, homme du peuple, et financier → richesse voyante « son hôtel » (l.14)
- opposition explicite des deux personnages « son voisin au contraire » (l.5) selon un schéma simple : savetier → pauvre → heureux / financier → riche → malheureux => situation initiale
Portrait des personnages :
- le savetier : caractérisé par le bonheur, répétition de « merveille » (l.2 et l.3), comparaison hyperbolique « plus content qu'aucun des sept sages » (l.4). Caractérisé par son chant → joie de vivre (l.1, 3 et 9). Homme du peuple, pauvre et épicurien (vit au jour le jour) « chaque jour amène son pain » (l.22). Naïf, et insouciant « tantôt plus tantôt moins » (l.24) pour parler de son salaire. Langage populaire : « j'attrape le bout de l'année » (l.21)
« chaque jour amène son pain » (l.22). « gaillard savetier » (l.18) antéposition de l'adjectif → content de travailler et veut travailler, plainte sociale : « on nous ruine en fête » (l.27) → opposition avec la religion, le savetier n'est pas un modèle de religion.
- le financier : homme de soucis (sommeil, chiffre, paraître). Arrivée retardée (l.10). Riche « tout cousu d'or » (l.5) → aspect matériel. Opposition permanente au savetier « chantait peu, dormait moins encor » (l.6), « au contraire » (l.5) « se plaignait » (l.11) du chant du savetier. « si », « parfois », « alors » (l.8 et 9) → Hypothèse, cause, conséquence => caractère systématique, ton excédé. Autoritaire, méprisant, « Or ça, sir Grégoire» (l.15),
« Eh, bien » (l.23), utilisation de l'impératif (=ordre) «gagné », « prenez », «dites » (l.16, 23 et 32) et « fait
venir » (l.13) => donneur d'ordre. Flatteur et stratagème, « je veux vous mettre aujourd'hui sur le trône », « riant de sa naïveté » (l.30 et 31). Souci du chiffre et commerciale, « que gagnez-vous par an ? », « que gagnez-vous, dites-moi, par journée » (l.16 et 23), « n'eussent pas au marché fait vendre le dormir ».
On peut penser ici que le financier ne dort pas à cause du chant du savetier. Or La Fontaine ne dit pas cela, le financier est réveillé le matin donc il n'a pas dormi. On comprend a la fin pourquoi celui-ci ne dort pas.
2) aspect théâtrale de cette fable : une comédie
La Fontaine qualifie ses 240 fables comme « une ample comédie à cent actes divers / et dont la scène est l'univers». Le savetier et le financier est une excellente illustration de ce propos puisque celle-ci est construite comme une comédie (pièce souvent gaie, pouvant offrir des moments tristes, ex : Tartuffe) ayant pour but de divertir en traitant de sujet sérieux et dont le dénouement est heureux (ex : mariage au théâtre).
Construction de la fable : (schéma narratif s'apparentant à la structure d'une comédie)
- l.1 à 13 : présentation des personnages (physiquement et moralement), exposition des circonstances et du décor → utilisation de l'imparfait (temps descriptif) => Acte I
- l.14 à 35 : l'action se noue, le financier propose cent écus au savetier => Acte II
- l.36 à 48 : essentiel et retournement, le savetier ébloui par la somme la cache dans sa cave mais ne dort plus → récit => Acte III
- l.49 à 51 : dénouement, le savetier rend les cents écus → dialogue => Acte IV
3) Un récit vivant et varié
Cette fable est d'autant plus plaisante pour le lecteur puisqu'elle est vivante et variée.
- variation des rythmes : vers de longueurs différents, alternance entre des octosyllabes et des alexandrins
=> fable hétérométrique. Ces irrégularités permettent à La Fontaine de mettre l'accent sur certains vers pour leurs donner de l'importance ( ex : l.1 à 6 → alternance 8 et 12 syllabes, l.7 cassure du rythme = mise en valeur de vers)
- variation des temps : imparfait, présent de narration, passé simple, opposition décor et récit = récit vivant
- variation de discours : narratif, dialogue au style direct (l.23 à 33) et indirect libre (l.10 à 13), dialogue vivant et expressif grâce aux échanges de répliques en un vers, aux interjections « Eh bien » (l.23) , langage populaire du savetier, « j'attrape le bout
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