Le système français de protection sociale

Le système français de protection sociale a été mis en place en 1945, suite à la seconde guerre mondiale, avec la sécurité sociale créée par des ordonnances. Son but premier était de garantir à tout les individus des moyens nécessaires pour assurer leur subsistance et celle de sa famille dans des conditions respectables.

Lors de sa création, le système français de protection sociale avait pour but d’assurer aux individus une protection sociale de type beveridgienne. En effet, avec sa logique assistentielle, le type de protection sociale beveridgien avait d’abord pour but d’assurer aux individus un libre accès à cette protection sans condition aux préalables. On parle donc d’une universalité du système. De plus, le système beveridgien devait assurer aux individus un unique régime, que l’on nomme unité du système pour permettre aux individus un accès simple et clair. Ce sytème beveridgien devait enfin assurer aux individus une uniformité du système, à savoir un traitement égalitaire et semblable à tous les individus. Cette ambition beveridgienne lors de la mise en place du système de protection sociale français devait donc respecter la règle dite des 3U : universalité, unité et uniformité.

Or, à sa création, le système de protection sociale n’a pas respecté la règle des 3U et s’est plutôt inspiré d’un modèle bismarckien, qui lui est assurantiel. En effet, il fallait avoir un emploi et ce système excluait certains risques ; il ne respectaient donc pas le principe d’universalité envisagé. De plus, les débuts du système français de protection sociale ne respectait pas le principe d’unité car la sécurité sociale était séparée en 4 branches avec une multiplicité de régimes et ne respectait pas non plus le principe d’uniformité car les prestations étaient indexées sur le niveau de vie. On peut voir que malgré les ambitions d’un système de protection sociale égalitaire et profitable à tous, celui-ci a penché vers un modèle relativement inégalitaire et restreint. Toutefois, le système de protection sociale s’est rapproché petit à petit du modèle beveridgien envisagé à la base.

Afin de s’améliorer et de permettre un système égalitaire et accessible à tous, le système de protection sociale français a mis en place des mesures afin de rapprocher le modèle bismarckien au modèle beveridgien. En effet, il y a une création de nouvelles prestations sans condition de revenu au préalable permise par la hausse de la part des impôts mais aussi par la hausse du poids de l’Etat dans le système de protection social.

Ce passage du système bismarckien au système beveridgien s’explique d’abord par la fin des 30 glorieuses. En effet, suite à une diminution de la croissance économique et d’une hausse du chômage, l’Etat a mis en place les impôts car il devait faire face à une baisse des recettes et une hausse des dépenses. Les impôts ont donc permis à l’Etat de réguler ses dépenses tout en assurant une protection aux individus sans emploi. L’Etat a dû également mettre en place des prestations non contributives pour assurer à tous une protection sociale et éviter la moindre exclusion. De plus, ce rapprochement entre les systèmes de protection social s’explique aussi en raison de la mondialisation. En effet, suite à des problèmes de compétitivité prix liés au coût du travail, il y a des politiques publiques pour baisser les cotisations sociales afin de réduire le coût des salariés aux entrepreneurs. L’Etat à donc compenser cette baisse avec les impôts.