Madame Bovary – Flaubert
Commentaire de texte : Madame Bovary – Flaubert. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar LucieCh • 9 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 1 066 Mots (5 Pages) • 2 262 Vues
Madame Bovary – Flaubert
[Epilogue]
Introduction :
Si le naturalisme et le réalisme marque la fin du XIXe siècle dans la littérature française, Flaubert qui est pourtant un écrivain de cette époque est inclassable et ne supporte pas de se faire traiter de réaliste « la réalité selon moi ne doit être qu’un trop plein ». Son célèbre roman Madame Bovary -chef d’œuvre d’ironie et représentant la société de son époque- lui valut une condamnation au tribunal à cause d’une atteinte aux bonnes mœurs. Tandis que dans la partie de 3 de Madame Bovary, la mort d’Emma occupe tout le chapitre 8 et que le chapitre 9 et 10 sont consacrés à son enterrement, le chapitre 11 étudié est l’épilogue du roman. Les événements s’accumulent en peu de temps et sont très concentrés. Tout se déroule comme si la mort d’Emma était une prise de conscience de la réalité des choses après une longue période d’aveuglement de Charles. Il assiste passivement à sa déchéance.
Nous assistons à la mort de Charles ainsi qu’au dénouement de l’œuvre dans ce passage. Celui-ci est d’ailleurs très bref avec 2 passages antithétiques : le triomphe et le malheur qui mènent malgré tout à l’échec.
En quoi ce texte remplit-il la fonction de l’excipit ?
Cet extrait correspond-t-il uniquement au dénouement du récit ?
- L’information :
- La mort de Charles
- Donnée de manière narrative « le lendemain » > le temps ; « sur le banc » > le lieu, avec une profonde insistance sur le décor, la saison « ciel bleu » et le charme d’un environnement émouvant
- Présentation d’un contexte presque sensuel : « suffoquait » + insistance sur la vision c’est à dire les ombres, les couleurs + sur les sensations auditives « bourdonnement » + olfactives « parfum du jasmin »
= relief de ce qu’il y a de douloureusement dérisoire à mourir dans un accord avec la nature aussi profond.
- Ton lyrique qui contraste avec l’annonce de sa mort
- Description de 4 infos en 1 seule phrase « […] yeux clos, bouches ouvertes […] » souligne l’attitude passive du narrateur
= sécheresse objective du constat avec une brève énumération sans précision particulière
- Le sort de Berthe
- Apparaît comme une conclusion aux faisceaux d’événements faisant d’elle une victime de ce faisceau et révélé en plusieurs étapes successives. Elle met en cause la situation de d’autres personnages que nous apprenons en même temps :
- Les problèmes d’argent : contraste « tout fut vendu » / « montant dérisoire » =souligne la gravité
Précision sur les chiffres, insistance sur les difficultés financières de Charles
- Les problèmes familiaux : rétrécissement du temps « dans l’année-même » = insiste sur l’acharnement du malheur
Berthe « Mlle Bovary » est présentée comme un objet « s’en chargea », un objet qui passe de main en main ; imprécision des destinataires « une tante »
= désagrément de sa situation
- Aboutissement actuel : le sort de Berthe réglé en 3 lignes donné donc par une vue objective sans émotions
Changement du passé au présent qui actualise la scène et suggère le temps et donc le sort indéfini
= sort maintenant celui d’une ouvrière qui doit travailler pour vivre, il s’agit d’un sort peu enviable et donc du début de la déchéance.
- Le triomphe d’Homais
- Remarque brève sans commentaires ni jugements apparents
- Impossibilité d’une succession pour Homais s’explique par l’action négative d’Homais liée à l’augmentation de sa notoriété.
- Phrase brève en deux parties parallèles : « l’autorité le ménage et l’opinion publique le protège » souligne le triomphe du personnage
- La dernière phrase est détachée et donnée avec la même sécheresse qu’une information de journal. Le roman se termine sur la matérialisation du triomphe d’Homais
Ainsi ce passage apporte au lecteur des informations sur le sort des personnages importants liés soit familialement soit professionnellement à Charles. La portée et l’objectif de ces informations sont de renseigner le lecteur mais leur formulation est peut-être révélatrice d’une intention différente de Flaubert.
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