Philosophie Desir

us imputer nos désirs, au sens où nous en serions la cause libre et les auteurs par notre volonté ?

Problématique : nos désirs obéissent-ils à notre libre volonté et devons-nous dès lors pleinement les assumer, ou bien nous échappent-ils au contraire, faisant de nous leurs irresponsables et passives victimes ? Mais, de notre possible irresponsabilité vis-à-vis de nos désirs, s'ensuit-il que nous soyons aussi irresponsables de leur réalisation ? Pouvons-nous finalement nous retrancher devant une telle obscurité de notre être ?

Plan :

1. Le désir est l'épreuve d'un sujet obscur à lui-même (selon sa nature, selon son histoire; notion de corps, notion d'inconscient).

2. Le désir est l'action de causes extérieures sur nous (la société, l'aliénation, le mimétisme du désir… ; Spinoza : conscience du désir mais pas de ses causes…).

3. Etre libre, c'est être responsable de ses désirs (la libération par la connaissance et le choix moral de la réalisation des désirs).

Etre raisonnable, est-ce renoncer à ses désirs ?

Reformulation : se conduire continûment de manière raisonnable, c'est-à-dire conformément à la raison et à la loi morale, de manière sage et prudente, est-ce se défaire sans concession de tous ses désirs, qui sont nos tendances conscientes, mais souvent démesurées, vers ce que l'on se représente comme bon ?

Problématique : la conduite selon la raison commande-t-elle d'exclure tout désir, compris nécessairement comme une déraison, ou bien commande-t-elle plutôt de nouer un certain rapport avec le désir ? En effet, si le désir semble souvent déraisonnable, ne serait-il pas plus déraisonnable encore d'y renoncer totalement ?

Plan :

1. Etre raisonnable, c'est apparemment renoncer à ses désirs (analyse de la déraison propre aux désirs : Platon… + maîtrise des désirs : stoïciens…).

2. Mais la raison nous montre que l'homme ne peut vivre sans désirs (Spinoza, Rousseau…), et que tout désir n'est pas nécessairement déraisonnable (Épicure).

3. Solution du problème : tout désir n'est déraisonnable que s'il se refuse à être éclairé par la raison et la volonté, qui seules lui permettent d'aboutir sans se contredire. Etre raisonnable, ce n'est pas renoncer aux désirs, mais c'est les éclairer.

3. [alternative] Solution du problème : être raisonnable, ce n'est pas ne rien désirer, mais c'est désirer vivre conformément à la raison qui, en elle-même, ne désire pas (Aristote, De l'âme, III, 10 ; Hume, Traité de la nature humaine, II, III, 3.…).

Désirer et vouloir sont-ils synonymes ?

Reformulation : y a-t-il identité entre désirer et vouloir ? Ces deux façons de tendre vers un objet ont-elles la même signification ?

Problématique : y a-t-il identité entre désirer et vouloir (de sorte que l'on désire nécessairement tout ce que l'on veut et que l'on veut tout ce que l'on désire), ou bien faut-il les différencier, voire même les opposer ? Mais alors, y a-t-il une irréconciliable dualité en l'homme ?

Plan :

1. Il y a synonymie, car désirer et vouloir c'est se consacrer de tout son être à réaliser une tendance.

2. Mais il y a antonymie, car la volonté nous permet de refuser ou de maîtriser nos désirs (stoïcisme).

3. Finalement, vouloir, c'est désirer ce dont la satisfaction dépend effectivement de nous (Descartes) ; c'est désirer ce que l'on peut sous le gouvernement de la raison.

3. [alternative]