Quatre poèmes de Charles Baudelaire : “Le chat”, “L’alchimie de la douleur”, “Elevation”, “A celle qui est trop gaie”
Synthèse : Quatre poèmes de Charles Baudelaire : “Le chat”, “L’alchimie de la douleur”, “Elevation”, “A celle qui est trop gaie”. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Shane Annabi-Taghouti • 19 Juin 2022 • Synthèse • 1 012 Mots (5 Pages) • 634 Vues
Fleurs du mal - Synthèse “Le chat”, “L’alchimie de la douleur”, “Elevation”, “A celle qui est trop gaie”
28/01/2022
Les fleurs du mal est un recueil de poésie publié en 1857 par Charles Baudelaire. Il y décrit son tiraillement entre le spleen et l’idéal, entre son désespoir et sa volonté de sublime. Son ambition est de porter un nouveau regard sur l’univers et de pétrir de la boue pour en faire de l’or.
Nous avons sélectionné en classe quatre poèmes de la section Spleen et Idéal. Tandis que “Elévation” est l’un des premiers de la section, l’alchimie de la douleur” est l’un des derniers, ‘le chat’ est le premier d’une série de poèmes dédiés à cet animal et "À celle qui est trop gaie” fait partie des pièces condamnées. Dans «Alchimie de la douleur », le poète exprime son morbide désespoir. Il est partagé entre les pulsions de la vie et de la mort. Cette pièce propose un condensé des thèmes chers à Baudelaire comme la Nature, la transfiguration ou encore les figures allégoriques. Baudelaire évoque dans « Élévation » le désir de s’élever vers un monde supérieur, monde idéal qui permet de se libérer des contraintes matérielles. Dans ‘le chat’, il part d'un éloge de la figure de l’animal et de sa sensualité, pour dériver sur l'image de la femme. Les deux figures semblent se rejoindre et l’image de la femme vient progressivement se superposer à celle du chat. Dans “à celle qui est trop gaie”, il met en valeur la tension extrême qui caractérise sa relation à la femme et à l'amour. Il est déchiré entre son aspiration à la spiritualité, qui est un désir de monter en grade, et son attirance pour le mal et la violence.
Dans chacun de ses poèmes, nous nous intéresserons à son originalité et à son illustration de l’idéal baudelairien.
Dès la lecture des titres, nous nous retrouvons d’ores et déjà face à l'originalité et l’ambivalence. Par le titre antithétique des Fleurs du Mal, Baudelaire semble vouloir provoquer. 'L'alchimie de la douleur" est un autre poème au titre antithétique, comme si le poète dévoilait à ses lecteurs la magie d’une poésie du mal et de la souffrance. ‘Le chat’ propose par son titre un thème mystérieux. Nous nous demandons ce que symbolise cette figure animale. Aussi, dans la pièce condamnée 'à celle qui est trop gaie”. Le poète se décrit comme un être dépressif. Il forme une antithèse avec le portrait de la radieuse destinataire. Ce déséquilibre permet d’expliquer le titre du poème.
De plus, Baudelaire invente et modernise la syntaxe poétique. Dans “élévation”, la continuité du mouvement se traduit par une syntaxe particulière. Ainsi, le poète emploie seulement trois phrases dans tout le poème, avec multiples enjambements, ce qui donne l‘illusion d’un mouvement continu et sans interruption. Dans ‘le chat’, Baudelaire n'utilise pas d'alexandrins mais alterne entre un décasyllabe et un octosyllabe, il ne respecte pas le schéma traditionnel des rimes. Ainsi, Baudelaire oscille entre tradition et modernité, entre héritage et innovation. La confusion et le trouble de Baudelaire se manifestent dans la forme même du poème. Dans “l’alchimie de la douleur”, il cultive le goût du mystère et s’adresse aux lecteurs cultivés capables de déchiffrer les références et les symboles et y parvient en optant par une forme brève, un sonnet à octosyllabes.
Un des principaux thèmes traités dans cette œuvre est l’alchimie poétique ou le pouvoir de transfigurer le mal ou la réalité pour atteindre l’idéal ou le monde supérieur. Ainsi, le poète passe par une analyse de la souffrance dans sa forme la plus intense qui est le spleen pour en faire l’occasion d’une beauté poétique. C’est à travers son langage poétique original et surprenant que Baudelaire se libère de la de la douleur pour donner accès à la beauté. Dans “l’alchimie de la douleur”, il est censé transformer le matériau qu’est le langage en or et il tente d’atteindre l’Idéal, mais il ne fait donc que sombrer dans le spleen. Le poète n’a plus confiance en sa capacité à élaborer une œuvre sublime et idéale. Mais ce faisant, Baudelaire élabore une nouvelle esthétique et une nouvelle beauté, justement tirées du spleen. C’est la détresse de Baudelaire qui est créatrice. L’intense inaccessibilité de l’idéal l’amène à explorer des champs poétiques nouveaux. Dans “levation” il y a opposition entre monde terrestre et monde céleste symbolise une opposition entre Spleen et Idéal. Dans ‘ a celle qui est trop gaie”; sa relation intime avec la femme aimée ne pourra jamais exister car ils sont beaucoup trop différents. Elle est inaccessible, ce qui le déprime et lui fait horreur. Son désir fantasmatique d’agression va compenser la frustration que lui impose le réel. Le poème met en valeur une tension extrême. Baudelaire veut infliger du mal à la femme pour compenser la douleur atroce qu’il ressent au quotidien. Transmettre cette douleur, infuser ce venin, c’est faire devenir la femme plus proche de lui et donc faire se rapprocher ces deux extrêmes ‘le spleen et l'idéal'.
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