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Quels aspects de la parole Patrick Chamoiseau met-il en avant ?

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Par   •  14 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 188 Mots (5 Pages)  •  431 Vues

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Quels aspects de la parole sont mis en avant dans les extraits ci-dessous?

La parole peut être définie comme l'usage unique que quelqu'un fait de sa langue. En effet, le discours est unique, alors que la langue est toujours générale: je parle français, alors que le français est la langue de tous les francophones. Rappelons-nous d'abord que la langue, et donc la parole, sont des cas particuliers de langage. Il peut être défini comme un système de caractères structuré capable d'exprimer et de transmettre un sens. La langue n'est pas nécessairement humaine. En effet, la plupart des animaux ont une langue: c'est le cas des chats ou des oiseaux, par exemple. Cependant, on ne peut pas dire qu'ils parlent au sens fort du mot: ils s'expriment ou plutôt communiquent. On peut donc se demander quels aspects de la parole sont mis en avant dans ces extraits ?

Pour commencer, Patrick Chamoiseau donne un aspect musical, mais aussi un aspect mémoriel de la parole. En effet, "Ici, soucieux de ma parole, je ne saurais aller qu'en un rythme léger flottant sur leurs musiques.", nous montre que pour aborder des sujets qualifiés aujourd’hui de sensibles, il préfère utiliser la musique pour en parler car personne ne le fait. De plus,dans la citation: " Les histoires d'esclavage ne nous passionnent guère. Peu de littérature se tient à ce propos. Pourtant, ici, terres amères des sucres, nous nous sentons submergés par ce nœud de mémoires qui nous âcre d'oublis et de présences hurlantes. À chaque fois, quand elle veut se construire, notre parole se tourne de ce côté-là, comme dans l'axe d'une source dont le jaillissement encore irrésolu manque à cette soif qui nous habite, irrémédiable." tout est dit et superbement résumé. Ici l'écrivain crée, ou plutôt restitue une parole qui lui est "parvenue", pour ce collectif submergé "par ce nœud de mémoires qui nous âcre d'oublis et de présences hurlantes", en somme pour renouer les fils de cette mémoire éclatée par la parole, par l'écrit et sa représentation. Se plaçant "dans l'axe d'une source dont le jaillisement encore irrésolu manque à cette soif qui nous habite, irrémédiable", son récit opère dans cette épaisseur des présences à restituer, et qui sont celles de cette histoire tragique de l'esclavage, de l'habitation et de son système déshumanisant. C'est cet ensemble qui se nomme mémoire et dont se saisit ce roman. Tout doit agir, comme ce "jaillissement encore irrésolu" de la littérature de Chamoiseau, quand elle convoque le passé esclavagiste. Le mémoriel n'est donc pas ici un militantisme, il est, dans la fiction elle-même, une élucidation des éléments de la servitude, de la révolte, de la répression qui occupent la société d'habitation.

L'élucidation,, se devait de se séparer de toute image préconçue, pour déboucher sur cette sorte de parole clé ou sera livré finalement le ressort éthique du marronnage de ce vieil esclave silencieux et qui incarnait la force muette, parmi les siens: “Mais lui n'a jamais rien dit, ni jamais rien donné ni offert la moindre main à ces attentes magiques. Son silence tisonne les esprits. On lui attribue des pouvoirs et des forces.". Ici, l'auteur nous démontre un aspect de force par rapport à la parole. En effet, Patrick Chamoiseau nous fait ici le portrait d’un homme silencieux, dont le fait de ne pas parler est sa plus grande force et impose le respect de la part des autres esclaves de l’habitation.

En outre,la nature apparaît dans toute sa puissance : elle se fait en effet juge du Maître-béké, perdu au cœur des Grands-bois ; elle lui rappelle ses crimes, lui impose son immuabilité et lui enseigne l’humilité: “Il prend conscience que les arbres murmurent pour de bon. Ils ne s'adressent pas à lui, mais ces murmures le concernent, tellement il les encaisse au clair même de son crâne.”. La présence qui habite les éléments naturels, cette parole végétale qui vibre dans les Grands-bois, pousse au dévoilement. On peut donc dire que dans ce passage, l’aspect de la parole qui est révélé est celui du regret et du repentir; En d’autres termes, ici, le colon se retrouve perdu dans les bois et se retrouve seul face à tous ses péchés que les arbres lui

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