Question de corpus sur le roman

Issu de la noblesse de robe, mais engagé volontaire dans le corps royal d'artillerie dès ses 19 ans, Cholderlos de Laclos s'ennuie car le royaume est en paix, il se met donc à l'écriture. Les Liaisons Dangereuses, son roman épistolaire de 1783 remporte un succès rapide auprès de ses lecteurs. Nous étudions ici la 161e lettre, émise par la présidente de Tourvel. Il convient de se demander comment le personnage romanesque de la présidente de Tourvel est construit, sa passion l'ayant conduit à la folie. Nous verrons dans un premier temps ce que le roman dit des destinataires et du destinateur de la lettre, dans un second que l'héroïne est tourmentée et nous finirons par les fonctions de la lettre.

Commençons par ce que nous dit le roman de l'emetteur.

Des lignes 1 à 10, la présidente de Tourvel se désigne avec un COD : <<me>>L.1, <<m'>>L.3 : elle se rabaisse au rang d'objet, de victime. On nous dit également de la présidente qu'elle est seule <<ou sont les amis qui me chérissaient>>L.11 et désespérée <<je suis opprimée>>L.12.La présidente se considère elle même comme <<criminel[le]>>L.14 et s'autodésigne ainsi a la 3e personne.

Voyons maintenant ce que cette lettre dit de ses destinataires.

A la première ligne, la présidente apostrophe son amant <<Être cruel et malfaisant>>. Elle fait de lui <<[l']auteur de [ses] fautes>>L.10 avec la gradation <<tourmentée, dégradée, avilie>> de la ligne 2

La présidente utilise, dans le passage dédié à son mari, cherche tantôt à s'accuser <<viens punir une femme infidèle>>L.17, tantôt à s'excuser <<ce n'étais point dissimulation, c'était respect>>L.20.

A la ligne 37, l'héroïne s'adresse à ses ami(e)s, elle s'autodésigne comme criminelle afin de s'excuser <<les remords le déchirent et ses cris ne sont pas entendus>>L.14-15.

Cette lettre met en scène un tribunal dans lequel on recherche coupable et victime, mais où les rôles comme les personnages sont confus.

Nous allons maintenant voir que l'héroïne est tourmentée.

L'héroïne est tourmentée car elle est soumise à des hallucinations. On le voit notamment aux lignes 29-30 avec l'antithèse désignant son amant <<aimable ami>> puis <<monstre>>L.37. Cette antithèse révèle les contradictions de l'héroïne qui sombre dans la folie.

A la ligne 31 L'héroïne parle d'illusion funeste. Illusion vient du latin Ludo qui signifie jouer, l'héroïne victime d'illusions est donc le jouet de ses sens.

L'héroïne est victime de sa passion : << c'est à la fois pour lui et par lui que je souffre>>L.25. L'auteur insiste sur cette