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Questions Corpus + Commentaire Phèdre

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rprétation tout en respectant le texte tragique mais nous voyons ici que les indications de Jean-Louis Barrault metteur en scène, sont très contraignantes et difficiles pour une actrice peut-être encore davantage que s’il y avait quelques didascalies. Ses indications très précises (« Ce vers 1268 n’est qu’un long et formidable frisson, comme si la foudre lui parcourait la colonne vertébrale ») définissent les attitudes scéniques de Phèdre qui sont désespérées et rajoutent au registre pathétique, tragique, présent dans cette scène. « des gestes insensés. », « elle ne respire plus. Elle est blême. Elle oscille. » Elle se place « dans le faisceau lumineux du soleil » par exemple, lorsqu’elle s’interroge « et je vis ? et je soutiens la vue / de ce sacré soleil dont je suis descendue ? ».

Sujet d’écriture, Commentaire :

L’extrait que nous allons étudier est tiré de l’Acte IV, scène 6 de Phèdre, une pièce de théâtre tragique présentée par Jean Racine écrivain du 17ème siècle, pour la première fois en 1677. Ses œuvres étaient principalement des tragédies, comme ces deux grands succès ; Andromaque et Phèdre. En publiant Phèdre, sa dernière tragédie, Racine est au sommet de sa gloire, et signe alors un chef-d’œuvre. Phèdre est mariée à Thésée, mais elle aime le fils de ce dernier, Hippolyte. Lors de l’Acte II, la mort de Thésée est annoncée à tort. Mais Phèdre, qui se croit veuve désormais, se laisse aller à avouer son amour à son beau-fils. L’Acte IV, dont est extrait le texte étudié, nous montre Phèdre ayant appris qu’Hippolyte aime Aricie. Nous nous demandons : Comment la jalousie et la culpabilité de Phèdre se traduit-elle dans ce texte ? Pour répondre à cette question, nous étudierons cet extrait qui présente la crise de jalousie et de culpabilité de Phèdre.

La tirade de Phèdre est marquée par le champ lexical de la souffrance. On peut par exemple citer « souffrir » ou encore « prends pitié », des termes qui représentent son intervention, semblant se refermer sur elle comme un piège. Phèdre est en proie à un grand désordre intérieur. On le remarque notamment aux interrogations : « Que fais-je ? Où ma raison se va-t-elle égarer ? » et aux indications de J-L Barrault : « Des gestes insensés ». La forte présence d'interrogations et d'exclamations traduit le trouble et l'émergence d'une affectivité ébranlée. Sa souffrance est bien réelle : « L’effondrement a eu lieu. A ce moment secousse générale ». Le bonheur d’Hippolyte et d’Aricie s’oppose à Phèdre et vient amplifier sa solitude: « Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage ». Cette souffrance est renforcée par l’utilisation du registre pathétique (« nuit infernale » « urne fatale »). Sa douleur est très égocentrique par moments, car elle rapporte tout à elle, mais ensuite elle conduit à un désir de vengeance passionnelle sans limites ; le champ lexical sur ce thème est impitoyable : « prends pitié de ma jalouse rage / Il faut perdre Aricie, il faut de mon époux/ contre un sang odieux réveiller le courroux ». L’orgueil de Phèdre prend un coup, elle rappelle d’ailleurs qu’elle est descendante du soleil (« J'ai pour aïeul le père et le maître des dieux ; Le ciel, tout l'univers est plein de mes aïeux »), ce qui ajoute une certaine amertume dans sa douleur car son haut rang ne devrait pas conduire à une telle situation. Pourtant, elle semble ensuite avoir un éclair de lucidité et être surprise voire dégoûtée par son propre comportement : « Moi jalouse ! Et Thésée est celui que j’implore ! ; Mon époux est vivant, et moi je brûle encore ! ». Cette prise de conscience l’entraîne ensuite dans un discours montrant sa culpabilité écrasante.

Si la première partie pourrait laisser croire que Phèdre n’est que douleur et vengeance, il est nécessaire d’exposer aussi un autre trait fondamental de la tirade : la culpabilité qui la ronge. La jalousie est un sentiment qui dépasse toutes les douleurs que l’on peut subir, Phèdre souffre énormément qu’Hippolyte aime, et qu’il aime Aricie, une ennemie de la famille, renforce encore plus sa douleur. Elle utilise plusieurs fois le mot « crimes », une fois pour qualifier le comportement d’Aricie, lorsqu’elle crie sa jalousie puis pour se condamner elle-même. Horrifiée par son propre comportement et ses pensées, elle finit en effet, par se ressaisir. Elle se dégoûte elle-même et s’interroge : « où se cacher » ? Elle présente son désir de mourir comme une façon de fuir « Fuyons dans la nuit infernale. » Mais elle a devant les yeux, désormais, des « forfaits divers » dont elle pense même qu’ils soient « inconnus aux enfers… ». Or, elle est fille du « sévère » Minos, Juge des enfers, ce qui laisse présager un bien triste sort, même dans l’au-delà (« Toi-même, de ton sang devenir le bourreau »). Elle n’a plus de refuge possible, dans aucun des mondes, J-L Barrault la met d’ailleurs en scène, « nerveuse, claquant des dents » . Ne nommant même plus Hippolyte, elle se condamne elle-même : « je respire à la fois l’inceste et l’imposture » puisqu’elle n’a pas contredit que c’est Hippolyte qui voulait la séduire, ce qu’Oenone a fait croire pour la défendre. C’est là toute la force tragique de la tirade : Phèdre n’a plus le droit au repos ou à la paix. Dès lors, quelle issue envisager à

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