Rhinocéros, d’Eugène Ionesco
Dissertation : Rhinocéros, d’Eugène Ionesco. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar niloucha • 4 Juillet 2023 • Dissertation • 754 Mots (4 Pages) • 238 Vues
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Rhinocéros, d’Eugène Ionesco
Après la Deuxième Guerre mondiale, la littérature voit la naissance du théâtre de l’absurde qui dénonce avec humour noir les travers de la société. Rhinocéros est une pièce de ce théâtre, publiée en 1959, par Eugène Ionesco. Ce dernier vit la montée du fascisme en Roumanie en 1938 où il assiste aux changements de comportements de ses proches, ce qui le révolte. Il est pertinent de montrer la symbolique du monstre dans cette pièce. Cela, en se concentrant sur les raisons pour lesquelles le dramaturge qualifie la ville d’ « île monstrueuse », ainsi que, celles pour lesquelles Bérenger est vu comme une anomalie, un monstre.
Tout d’abord, la symbolique du monstre est démontrée par la façon dont le dramaturge qualifie la ville d’ « île monstrueuse ». Cela en représentant les rhinocéros avec des aspects monstrueux. Ionesco qualifie l’animal comme étant : « Un quadrupède stupide… » (p.28), « Et féroce en plus… » (p.28), « … c’est un très grand animal, vilain! » (p.65), « ils ne sont pas gentils » (p.151) et « ils sont ignobles! » (p.158). Vu qu’il met l’accent sur les défauts de l’animal en utilisant des adjectifs négatifs, cela fait en sorte que le rhinocéros est vu comme un monstre. Ces bêtes représentent les personnes qui adhèrent au fascisme. Donc, elles sont vues comme des êtres sauvages, défigurés et détenant une force brute, qui inspirent la peur. Aussi, cette île est monstrueuse car les gens se métamorphosent en monstre de manière progressive et inéluctable. La déshumanisation est exprimée dans la didascalie lors de la transformation de l’homme cultivé et minutieux (Jean) : « Jean parcourt la chambre, comme une bête en cage » (p.100) celui-ci est comparé à un animal enragé, et lorsque Jean dit : « L’humanisme est périmé! » (p.106) le point d’exclamation vient mettre l’accent sur le sentiment de dégout envers l’humain, car ce dernier et ses valeurs ne sont plus d’actualité. Il dit : « Je te piétinerai, je te piétinerai » (p.108) cela montre l’animalité, la violence et l’agressivité présentent en lui suite à la transformation. En plus, les propos de Jean : « Oui, je suis misanthrope, misanthrope, » (p.100), cette répétition montre son insistance et son adhésion au fascisme. Les individus deviennent alors dogmatiques, violents et perdent leur humanité en retournant à l’instinct grégaire. Ainsi, Ionesco rappelle l’époque du fascisme en créant un environnement monstrueux à travers les traits et les transformations des individus en rhinocéros.
En second lieu, le symbole du monstre est représenté par Béranger, la personne marginalisée par l'armée de rhinocéros, qui se voit comme un monstre parce qu’il a une apparence différente de ces bêtes. L’humain, Béranger, se trouve laid : « Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau. » (p.161), cette répétition confirme que l’auteur se voit comme une anomalie en se comparant aux bêtes qui l’entourent. Alors que les rhinocéros sont beaux, comme l’affirme Daisy : « Ils sont beaux. » (p.158), et « ils chantent. » (p.158) ceci montre que cet animal est parfait aux yeux des autres. Donc, l’apparence humaine est un monstre car elle n’est pas conforme aux caractéristiques des rhinocéros. Également, Béranger est une anomalie parce qu’il refuse de se conformer aux normes sociales et aux mouvements de masse. Il préfère suivre sa propre voie et résiste à la déshumanisation : « Je n’en aurai jamais, j’espère. Jamais. » (p.114) lorsqu’il parle des cornes de l’animal, cette négation montre que Bérenger refuse catégoriquement la transformation même s’il est un monstre. Il est déterminé à ne pas se changer en bête : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout! » (P.162) le pronom « je » reflète l’obsession de Bérenger à rester humain et ne pas devenir un rhinocéros. De la sorte, l’apparence humaine de Bérenger ainsi que sa résistance au fascisme font de lui une anomalie.
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