DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Tpe Censure

Dissertation : Tpe Censure. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 37

irées par la raison, qui est donnée en partage à tous les hommes de la Terre. Diderot, penseur de l’époque, déclare qu’il faut secouer le joug de l’autorité et « oser penser par soi-même ». C’est pour cela que cette période de l’histoire sera appelée siècle des Lumières. De plus, le combat pour la liberté de conscience, qui laisse à chacun le choix de sa religion, se prolonge par une exigence de liberté d’opinion, d’expression, de publication.

Nous pouvons alors nous demander en quoi le mouvement de pensée des Lumières a doté la diffusion des œuvres d’enjeux particuliers. Pour cela nous étudierons la situation en place par rapport à la publication et la diffusion des œuvres et à la censure avant cette période, ainsi que leur évolution sous l’influence de ce mouvement intellectuel. En effet, nous verrons en quoi celui-ci dotera ces questions primordiales d’enjeux particuliers de par la dimension nouvelle que donnera sa diffusion aux œuvres littéraires. Nous établirons par ailleurs la place importante des lecteurs et les grands changements concernant le public touché, que nous pourrons qualifier de radicaux. Nous examinerons ainsi l’impact de ces changements sur la diffusion des œuvres littéraires et sur leur rapport à la censure.

I/ Un système règlementé...

A) Qui sont les lecteurs ?

De l’Antiquité au XVIIIe siècle…

Depuis la Rome Antique, la lecture est source de distinctions sociales entre les individus, étant donné qu’elle n'a pas la même utilité dans les différents milieux socio-culturels. Dans les classes cultivées et au niveau de vie élevé, la lecture à un intérêt plus intellectuel que dans les classes moyennes, où elle est principalement source de plaisir. Il est important de noter que les basses classes ne font aucun usage des écrits, n’y ayant pas accès.

A l'époque impériale, on apprend la lecture dans le but d'être capable de faire des déclamations à haute voix, la lecture publique étant un rassemblement et de ce fait une source de sociabilité et de respect pour l'orateur. Cependant à cette époque l'accès à la lecture est possible dans toutes les catégories sociales, même si elle n'y a pas le même sens. En effet, l'important n'est pas le texte lu (les ouvrages étant accessibles par tous grâce aux nombreuses bibliothèques communes), mais la façon dont il est compris.

On observe ensuite une régression dans l'alphabétisation de la population, durant le Moyen-âge. Entre le IIIe et le VIe siècle, les écrits sont réservés à l’Elite ecclésiastique, les religieux étant les seuls à avoir accès aux bibliothèques, patrimoine de l’Eglise. Les récits sont uniquement pieux et écrits en latin, ce qui limite leur accès. Les « lecteurs » qui n'appartiennent pas au clergé sont alors analphabètes : ils écoutent les récits chevaleresques racontés lors des veillées, et se font lire la Bible par un homme d’Eglise volontaire.

Plus tard la lecture revient peu à peu dans les hautes sociétés. C'est désormais la lecture silencieuse qui prend le dessus sur celle à haute voix. Tout est mis en œuvre pour faciliter la lecture : l'apparition de la ponctuation, l'écriture vernaculaire, basée sur les langues locales, permettent un accès à la lecture plus évident dès le IXe siècle. Les latinistes ne sont plus privilégiés.

Dès lors, les productions littéraires augmentent et, la lecture étant facilitée, les lecteurs s'intéressent plus à la pensée dégagée par le texte. Le lien entre l'auteur et le lecteur est alors plus important, les personnes cultivées et connaisseuses s'intéressent aux auteurs qui leur correspondent et suivent leurs œuvres. Cependant les auteurs n'ont pas les moyens d'exprimer clairement leur pensée, puisqu’ils sont surveillés par l’Eglise. Les œuvres jugées hérétiques sont brûlées.

C'est au XVe siècle qu'a lieu un grand bouleversement dans la façon de lire. Alors que la demande de livre est de plus en plus importante, Gutenberg invente l'imprimerie (vers 1440), qui permet un plus grand nombre d'exemplaires à un coût moins important. Les livres sont donc vendus moins cher et plus accessibles. Les livres destinés à l’Elite sont alors imprimés sur du parchemin et décorés, alors que ceux destinés aux classes moyennes restent simples et imprimés sur papier ; c'est l'apparence du livre qui indique son destinataire. Les livres se vendent uniquement dans les villes.

Au XVIe siècle, la lecture appartient toujours à un cercle très fermé constitué d’ecclésiastiques et de riches intellectuels. Cependant l'Eglise perd peu à peu le contrôle sur les lecteurs...Bien qu'elle continue à lutter contre les hérétiques en « christianisant » les œuvres, la pensée de l'auteur devient l'élément essentiel des ouvrages pour les érudits, que cette dernière soit chrétienne ou non. Bien que le mouvement de pensée principal de ce siècle, l’Humanisme, prône l’ouverture d’esprit et la concentration sur la nature humaine, il reste accroché à la religion et au besoin d’un dieu. De plus ce mouvement est jugé réducteur et élitiste par Stephen Zweig dans son livre Erasme. Effectivement, les Humanistes rêvent d’une humanité cultivée, ne se préoccupant pas du commun peuple. C’est pour cela même qu’à l’époque la masse populaire n’a pas accès à la culture littéraire.

Au XVIIème siècle, l'apparition de la presse écrite facilite l'accessibilité à la lecture aux classes populaires des villes et alentours, bien que la plupart des citadins soient encore analphabètes. En cette période, la lecture permet aux gens de la cour de faire bonne impression auprès de leurs pairs, pendant que les Elites de province se renseignent sur leur métier ou consultent des écrits religieux.

Enfin, au XVIIIe siècle, les conditions économiques et surtout démographiques sont favorables. En effet, malgré les épidémies toujours présentes, on observe une augmentation de la population, due à l’amélioration de la nourriture et également de la médecine (les médecins connaissant mieux le corps humain et les médications étant plus efficaces). L’urbanisme, quant à lui, offre à la population une vie plus saine. Ces conditions sont propices à la montée de la bourgeoisie. C’est cette bourgeoisie qui se servira de la lecture pour s’émanciper, par l’intermédiaire de la connaissance et de la réflexion. Elle raisonne sur la religion, l’éducation, la culture… et se rassemble dans des académies, des salons littéraires, des bibliothèques, pour y partager son savoir. Bien que toujours concentrée dans la capitale et plus généralement dans les milieux urbains, la production de livres se fait aussi dans les campagnes, notamment dans certaines épiceries qui en font commerce. Notons que le commerce du livre rencontre tout de même quelques obstacles : les auteurs commencent à exiger une rémunération pour leurs ouvrages, ce qui oblige les éditeurs à sélectionner les œuvres qu’ils publieront, puis la surproduction entraine des pénuries de papier, ce qui amorcera la contrefaçon…

B) Les principaux acteurs de la censure et son intervention dans le processus de diffusion des œuvres.

pamphlets politiques qui attaquent les mœurs du roi, de la reine, de la favorite ou des ministres

Read more at Suite101: La censure royale au XVIIIe siècle en France | Suite101.fr http://elise-vinatier.suite101.fr/la-censure-royale-au-xviiie-siecle-en-france-a18923#ixzz1jFpvA7ZQ

Tout d’abord rappelons, comme il a été dit auparavant, que la censure ne date pas du XVIIIe siècle. Ce terme existe depuis 443 avant J.C, lorsqu’à Rome le poste de censeur est créé afin de maintenir les mœurs. Le plus célèbre cas de censure de l'antiquité est Socrate. En effet, il est condamné à boire la ciguë, un poison végétal, pour avoir « incité les jeunes à la débauche ». Ensuite, la censure est de plus en plus présente et réglementée, jusqu’à ce qu’un système administratif et réglementaire soit mis en place sous le règne de Louis XIV. Ce système atteint cependant son apogée au milieu du XVIIIe siècle, suite à l’abondance d’obligations et d’interdictions. A cette époque, 40% des prisonniers de la Bastille s’y trouvent pour un délit en rapport avec le livre. En effet, l’embastillement pour « faits de lettres » est de plus en plus courant. En 1714, le philosophe allemand Leibniz déclare même: « C’est une véritable recommandation que pouvoir dire qu’on a été emprisonné à la Bastille ».

Pour définir la censure, il nous faut d’abord parler de ses principaux acteurs. Le plus important est sans aucun doute le directeur de la librairie. Ce dernier possède beaucoup de pouvoir, il peut notamment être le premier personnage de l’administration royale, Chancelier de France, chef de la justice, magistrat. Le ministre responsable de la librairie délègue ses pouvoirs à un subordonné qui devient alors chef du bureau de la librairie, chargé de contrôler les privilèges et les permissions d’imprimer. Ce bureau deviendra, avec Malesherbes, la direction de la librairie.

En effet, nous ne pouvons parler de la censure au XVIIIe siècle sans parler de cet homme, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, plus communément appelé

...

Télécharger au format  txt (58.9 Kb)   pdf (395.7 Kb)   docx (29.7 Kb)  
Voir 36 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com