Trois Contes

des personnages

"Le père et la mère de julien habitaient un château...": l'enfant, le héros de l'histoire, va naître dans un monde clos, renfermé: dans un château, autour de grands seigneurs, protégé par les murailles, le parc, le village, le bois, disposés concentriquement; dans le château même, il y a "des provisions pour plusieurs années". "On y vivait en paix" depuis longtemps, et le lieu était devenu aussi peu militaire que possible. Pourtant, le drame est proche: par exemple, l'évocation du basilic, symbole du mal... Au château, le Seigneur est une sorte de géant débonnaire; la Dame, très pieuse, est une excellente maîtresse de maison. On s'aperçoit petit à petit que Julien est pris d'une sorte de folie meurtrière: il tue toute sortes de petits et gros animaux. La seule façon pour lui d'assouvir sa passion est la chasse, et il prend un plaisir sadique à massacrer les cerfs, biches et faons. Un cerf, au moment de mourir, lui hurle trois fois: "Sois maudit! tu tueras ton père et ta mère!" Jamais il n'avait tenté auparavant de maîtriser sa frénésie du meurtre. Maintenant, il ressent envers ses actes de la terreur et envers sa personne de la pitié...

Il fuit son domaine natal pour faire partie de l'armée, et ainsi espère échapper à son sort. Il massacre des centaines d'ennemis, devient le "bon" soldat, qui protège les faibles, les pauvres, les prêtres, les orphelins. Malgré tout, la violence frénétique reste au fond de ses rêves... Il tombe amoureux et confie son horrible secret à son amante, qui combat son angoisse et sa peur pour le rassurer. Le temps s'écoule. Julien est maintenant marié et habite dans un château. Pendant qu'il assouvit sa passion à la chasse, ses vieux parents se présentent. Dans la forêt, tout paraît irréel, il est comme gouverné par sa folie. Enfin, il rentre chez lui, dans le noir, et croit que sa femme est couchée avec un inconnu, alors que ce sont ses parents, et les tue. Partout dans la pièce, au lever du jour, sont mis en évidence des objets à caractère religieux...

Une fois ses parents mis en terre, par repentir, il parcourt le monde à pied, pauvrement vêtu, sans rien sur lui que ses habits et mendie à travers tout le pays, pour expier ses crimes. Il s'en va sur les routes "jusqu'au jour où, ayant assez payé, il pourra s'arrêter". Dieu, qui avait tant éprouvé Julien le Frénétique, va éprouver jusqu'à la mort Julien le Saint, qui tente de sauver un lépreux de sa triste fin. Il sera pardonné de ses fautes, sera récompensé de sa bonté et montera au Paradis des Saints.

B/ Thème principal: le parricide - le mystère d'OEdipe

Julien, dont l'esprit est déformé par une sorte d'anomalie ou folie qui le pousse au meurtre et dont il a lui-même peur, tue des animaux, sans vergogne, pour assouvir sa fureur et pour ne pas risquer de tuer des hommes. Mais, comme OEdipe, on lui prédit le parricide et la prophétie s'accomplit par un ensemble de faits qui ressemble à s'y méprendre au hasard.

V. TROISIEME CONTE: Hérodias

A/ Résumé et description des personnages

Dans la citadelle de Machærous, le Tétrarque Hérode-Antipas, que l'inquiétude a éveillé avant l'aube, parce que le moment est venu de décider et d'agir, revient, en méditant, sur ses raisons de craintes et d'espoir face à l'armée ennemie des Arabes: en effet, il a répudié de sa cour la fille du roi des arabes... L'exposition du conte se termine par une donnée tragique, une présence surhumaine, une volonté énorme qui vient d'une voix lointaine, mystique: c'est la présence du Christ que décèle Antipas; ce chef romain est un excellent militaire, mais peut-être s'éloigne-t-il un peu trop de son rôle, de l'action, de l'acharnement nécessaire au succès pour céder plus volontiers à ses passions. Sa femme Hérodias, la reine, ressemble, elle, aux grandes reines d'Egypte ancienne: elles méprisent les hommes dont elles font leurs instruments, mais sont obligées de les tromper pour leur commander. Le roi a, enfermé dans les cachots, une homme que les Juifs appellent Saint Jean-Baptiste dont la libération est exigée par un homme blanc, Phanuel, qui vient dans la citadelle de la part de Iaokanann (qui n'est autre que Jean-Baptiste), sous peine d'horrible châtiments - qui ont déjà commencé à dévaster le pays que contrôle le Tétrarque. Puis Vitellus le Proconsul, son supérieur direct, arrive en ville. La foule immense de Machærous est là pour l'attendre. Vitellus traite son vassal ironiquement, bien que n'ayant que des bonnes intentions, et lui sont présentés les Juifs qui formulent leurs requêtes dans le chaos le plus total. Puis, il décide d'inspecter la forteresse: provisions, armes, chevaux, denrées rares, objets plus ou moins précieux... On en arrive au prisonnier, Jean-Baptiste. Mais il a disparu et on retrouve Jésus à sa place. Il maudit alors