Ulysse le héros de la connaissance

Ulysse le héros de la connaissance

Dans l’Iliade, Ulysse est associé à Hélène, pour ses différents exploits (comme sa capacité de se déguiser en mendiant pour pénétrer la ville de Troie et tuer ses ennemis ou encore lorsqu’il avait fait construire le célèbre cheval de Troie) et leur lien avec l’auteur Homère. Ils en sont l’alter égo et on tous deux cette capacité de mentir et utiliser le mensonge.

Ulysse est déjà présent tout au long de l’Iliade, étant défini comme l’homme capable de toutes les ruses, sa caractéristique la plus importante par rapports aux autres héros est décrite au troisième livre de l’Iliade, où Hélène décrit les personnages avec un dialogue soudain sur le portrait d’Ulysse.

III. v. 200-224 :

« En second lieu, voyant Ulysse, le vieil homme dit :

« Celui-là, mon enfant, dis-moi qui il est.

Plus petit d’une tête qu’Agamemnon l’Atride,

Il est plus large des épaules et de la poitrine.

Ses armes sont posées sur la terre qui nourrit les vivants,

Et comme un bélier il parcourt les rangs des hommes

Je le vois comme un mâle à l’épaisse toison

Qui traverse le grand troupeau des brebis blanches »

Lui répondit Hélène née de Zeus : »

C’est la première image où Ulysse parcourt les rangs des hommes comme un « bélier » ce qui l’associe à la force et au fait d’être le chef.

Premier portrait faisant de lui l’homme à l’apparence hébété, mais Homère crée le contraste entre l’apparence et la vérité, Ulysse incarne cet écart avec ça faculté de se déguiser. Il donne l’impression d’être un imbécile alors qu’il est le héros de l’éloquence.

Dans l’Odyssée, il est raconté l’histoire du retour d’Ulysse de la guerre de Troie, où il y est représenté comme le héros fondateur capable de fonder une nouvelle civilisation.

Ouverture du poème : I. v. 1-10 :

« O Muse, conte-moi l’aventure de l’inventif :

Celui qui pilla Trois, qui pendant des années erra,

Voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,

Souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer

Pour défendre sa vie et le retour de ses marins

Sans en pouvoir pourtant sauver un seul, quoi qu’il en eût :

Par leur propre fureur ils furent perdus en effet,

Ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d’En Haut,

Le soleil qui leur prit le bonheur du retour…

A nous aussi… Fille de Zeus, conte un peu ces exploits ! »

Ce poème est écrit sur la condition humaine et sur toutes les qualités que l’homme doit avoir pour être celui qui veut faire le retour de sa patrie et son statut de roi.

La qualité principale de l’homme, qui est le héros de l’Odyssée, soit Ulysse dont Homère ne commence pas l’Odyssée par citer son nom mais n’apparaitra que plus tard, qui a donc pour qualité principale le polytropos, soit la multiplicité, ce qui marque la richesse de ce personnage.

Homère énumère plusieurs éléments qui sont des qualités et des aventures qu’Ulysse à vécu, il le caractérise comme « celui qui pilla Troie », soit le chef de la guerre. Ce n’était donc pas seulement un voyage de retour mais inévitablement un voyage de connaissance.

Il est le héros de la connaissance, il est considéré comme le héros philosophe, capable de cette curiosité intellectuelle.

Mais il est aussi le héros de la souffrance, celui qui est capable de souffrir de beaucoup d’angoisses pour défendre sa vie et le retour de ses marins, il est représenté comme le chef des navires, la capitaine. Mais son destin est de faire le retour seul, il ne peut pas sauver ses marins emportés par leur propre fureur.

Ulysse est le seul homme capable de respecter ses limites, il pose une altérité et il respecte cette limite humaine, tout en étant un homme curieux et est néanmoins capable de discernement.

Il ne paraît directement qu’au cinquième livre lorsqu’il est pris au piège sur l’île de la nymphe Calypso pendant sept ans, où on le voit pour la première fois sous l’image de la tristesse. Il pleure sa maison, sa famille, ce qui inspire l’image du poète.

Elle le laissera par la suite, finalement partir, c’est là l’image de la femme qui essaie de retenir son amant, elle essaie de lui faire peur en lui annonçant tout ce qu’il va arriver comme malheur. Elle continue en lui disant qu’il serait alors immortel, ce qu’il refuse.

Ulysse et Calypso se parlent et elle décide enfin de le laisser partir : v. 203 - 213 :

« Fils de Laërte, enfant de Zeus, industrieux Ulysse,

Ainsi, tu veux rentrer chez toi, dans ta patrie,

Maintenant, sans attendre… Alors, et malgré tout, adieu !

Certes, si tu pouvais imaginer tous les soucis

Que le sort te prodiguera jusqu’au jour du retour,

Tu resterais, tu garderais avec moi ces demeures,

Tu serai immortel, malgré ton désir de revoir

Cette épouse que tu espères tous les jours…

Pourtant, je ne crois pas être moins belle