Acte 6 histoire de jean racine
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Privilégiant les sujets grecs, Racine, cherchant à rivaliser avec Pierre Corneille, a néanmoins traité trois sujets romains, et un sujet moderne, Bajazet (1672), mais décalé dans l'espace puisque se déroulant dans l'Empire ottoman. On a pu lui reprocher le manque de vérité historique (dans Britannicus ou Mithridate par exemple) et le manque d'action (particulièrement dans Bérénice), mais on a salué la musique de ses vers, son respect assez strict des unités de temps, de lieu et d'action qui renforcent la densité et le sentiment tragique, ainsi que de la vraisemblance psychologique : les passions de chacun deviennent en effet les instruments du destin. Parmi ces passions, l'amour tient la première place et Racine l'analyse avec ses manifestations physiologiques (ex. : Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;// Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue, Phèdre, v.272-273). La passion anime et détruit les personnages pourtant tout-puissants (rois, empereurs, princesses...) qui tentent en vain de lutter contre la pente fatale de l'entraînement des passions. Racine est ainsi parvenu à montrer si puissamment ce cheminement inexorable propre à faire naître la frayeur et la pitié (Aristote les présentait comme les deux émotions fondamentales du genre tragique) que la critique a longtemps estimé qu'il avait cherché à associer la prédestination janséniste et le fatum des tragédies de l'Antiquité.
L'économie des moyens (densité du propos avec un nombre restreint de mots pour toutes ses œuvres, utilisation du confident pour rendre plus naturelle l'expression des personnages), la rigueur de la construction (situation de crise menée à son acmé), la maîtrise de l'alexandrin et la profondeur de l'analyse psychologique font des œuvres de Jean Racine un modèle de la tragédie classique française.
Sommaire
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1 Biographie
1.1 L’affaire des poisons
1.2 Ses différentes maîtresses
2 Œuvres
2.1 Le théâtre racinien
2.2 Liste des pièces de Racine
3 Réception
4 Iconographie
4.1 Dessins, peintures
4.2 Sculptures
5 Bibliographie
6 Notes et références
7 Liens externes
Biographie[modifier]
Né dans une famille de notables de La Ferté-Milon : son père était greffier et ses deux grands-pères occupaient des positions-clés au grenier à sel de La Ferté-Milon et de Crépy-en-Valois ; l'on vit longtemps, sur la façade de la maison des Racine, rue de la Pêcherie, leurs armes parlantes2 : d'azur, au rat et au cygne d'argent3. Orphelin à l'âge de trois ans (sa mère décède en 1641 et son père en 1643), il est recueilli par ses grands-parents paternels et semble être entré très tôt aux "Petites Écoles" de Port-Royal (peu après que sa jeune tante avait été accueillie comme professe au monastère de Port-Royal de Paris). Devenu le pupille de son riche et puissant grand-père maternel (Pierre Sconin) à la mort du grand-père Racine en 1649, il est laissé quelque temps à Port-Royal, avant d'être envoyé faire ses humanités et sa rhétorique au collège de la ville de Beauvais. Au lieu d'y faire ses deux années de philosophie, il retourne à Port-Royal où sa grand-mère avait rejoint sa fille qui y était religieuse. Les "Petites écoles" ayant été fermées sur ordre royal, il y est éduqué quasiment seul et reçoit ainsi de solides leçons des meilleurs pédagogues du temps, et à la différence de la presque totalité des écoliers de son temps il apprend le grec ancien, l'italien et l'espagnol. Il a pour maîtres les célèbres Claude Lancelot, Pierre Nicole et Antoine Le Maistre, ainsi que Jean Hamon. Cependant, le théâtre y était totalement absent, car les jansénistes considéraient que, plus que toute autre forme de fiction, il empoisonne les âmes. Il est ensuite envoyé compléter sa formation au collège d'Harcourt et il y fait ses deux années de philosophie.
À 18 ans, Racine est donc orphelin et dépourvu de biens (mais non pas pauvre, contrairement à la légende, car il est toujours soutenu par son riche tuteur), mais possède à la fois un très vaste savoir (il connaît, outre le latin et le grec, l'italien et l'espagnol) et les plus grandes qualités de "civilité" (un des points forts de l'enseignement à Port-Royal). Il peut en outre s'appuyer sur le réseau de relations des jansénistes. Il découvre la vie mondaine grâce à son cousin Nicolas Vitart qui l'héberge dans ses appartements de l'Hôtel de Luynes (où il réside en tant qu'intendant du duc de Luynes). C'est là qu'i écrit ses premiers poèmes, dans la veine galante, telle qu'on la pratiquait alors dans tous les salons. Bien conseillé par Vitart, il ne laisse pas passer l'occasion de se faire remarquer à l'occasion du mariage de Louis XIV, et soumet (été de 1660) au principal critique de l'époque, Jean Chapelain, un long poème encomiastique, La Nymphe de la Seine à la Reine: Chapelain le corrige et l'encourage et La Nymphe de la Seine est bientôt imprimée (à compte d'auteur, sans doute avec l'aide de Vitart, qui semble n'avoir ménagé ni son admiration ni son argent pour son jeune cousin).
La même année il écrivit sa première pièce de théâtre, une Amasie, dont on ne sait rien, sinon qu'elle a été refusée par le directeur du Théâtre du Marais auquel elle avait été soumise. Quelques mois plus tard, il se lança dans un nouvel essai théâtral (printemps de 1661), consacré à Ovide et à la "seconde Julie" (la petite-fille de l'empereur Auguste); le projet est bien accueilli par la troupe de l'Hôtel de Bourgogne; mais tombé gravement malade d'une fièvre qui sévit dans tout le nord de la France, il ne peut l'achever, et il est envoyé passer sa convalescence à Uzès.
Le choix d'Uzès s'explique par le fait que l'un de ses oncles, le Père Sconin, y réside, et espère pouvoir lui faire obtenir l'un de ses bénéfices ecclésiastiques, ce qui permettrait à Racine de pouvoir se consacrer pleinement à l'écriture tout en étant assuré sur le plan matériel par le revenu d'une cure ou d'un prieuré (il suffisait pour cela d'étudier un peu de théologie, de recevoir la tonsure et de porter un discret habit à petit collet). Il recommence à écrire des vers, mais ne reprend pas sa pièce de théâtre sur Ovide, et se désespère loin de ses amis dans sa lointaine province, d'autant que les affaires de son oncle sont embrouillées et qu'il voit la perspective d'obtenir rapidement le bénéfice du Père Sconin s'éloigner. Rentré à Paris bredouille près de deux ans plus tard (printemps de 1663) — mais Vitart et le Père Sconin continuent à s'activer pour ce bénéfice dans la coulisse, et il finira par l'obtenir, sans quitter Paris, en 1666 —, il profite d'une rougeole royale vite guérie pour se faire remarquer à nouveau par un deuxième poème d'éloge, Ode sur la Convalescence du Roi (elle aussi encouragée et retouchée par Chapelain). Grâce à elle (et à Chapelain) il est inscrit durant l'été (1663) sur la première liste des gratifications royales pour la somme de 600 livres. Il remercie aussitôt avec une nouvelle ode, la Renommée aux Muses, qui lui permet d'être présenté au duc de Saint-Aignan, puis au roi, tout en préparant sa première tragédie, la Thébaïde, qui, achevée en décembre et acceptée par l'Hôtel de Bourgogne (mais programmée pour de longs mois plus tard) est finalement créée en juin 1664 par la troupe de Molière au Palais-Royal — l'interdiction de Tartuffe, qui, après sa première représentation à la Cour le 12 mai 1664 devait être créé en juin au Palais-Royal avait créé un trou dans la programmation. La pièce, ainsi apparue sur la scène à la plus mauvaise période de l'année pour une tragédie4, obtient un succès très moyen.
En décembre 1665, il fait jouer Alexandre le Grand qui obtient un succès considérable sur la scène du Palais-Royal. Elle est confiée quelques jours plus tard, en pleine exclusivité, à la troupe de comédiens la plus admirée dans le genre tragique, à l'Hôtel de Bourgogne, sans doute pour permettre à Louis XIV (à qui la pièce devait être présentée dans une représentation privée) de se reconnaître dans Alexandre incarné par le célèbre Floridor, alors considéré comme le meilleur acteur tragique de son temps5. Les comédiens en profitent (avec la bénédiction de Racine) pour monter la pièce aussitôt après sur la scène même de l'Hôtel de Bourgogne, ce qui provoque l'effondrement des recettes au Palais-Royal, qui au bout de quelques jours renonce à garder la pièce à l'affiche. C'est cette affaire qui entraîna une brouille définitive entre Molière et Racine.
Prenant pour lui une attaque de son ancien
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