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Esther, Jean Racine

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iver à la conclusion qu’il n’y a probablement « point d’inconvénient de faire jouer à ces demoiselles quelques unes des meilleures pièces de Corneille et Racine qui semblent être épurées des passions dangereuses à la jeunesse ». Il s’agit « d’un moyen de cultiver leur mémoire par de belles choses, de leur apprendre à bien prononcer et à se tenir de bonne grâce ». C’est ainsi que les jeunes filles représentèrent aussi bien Cinna, Andromaque, Iphigénie qu’Alexandre. Cependant au fur et à mesure qu’elles prennent goût au théâtre, leur esprit commence à prendre des airs de la Cour. Mme de Maintenon décide alors de sévir, c’est à cette occasion qu’on cite souvent sa lettre adressée à Racine : « Nos petites filles on joué hier Andromaque, et l’ont jouée si bien, qu’elles ne la joueront plus, ni aucune de vos pièces. » et lui ordonnant de rédiger « quelques belles pièces dont le sujet serait pieux et composé de manière que les Demoiselles y trouvent autant de plaisir que des instructions propres à leur faire goûter la religion et la vertu. ». Elle en sera tellement satisfaite qu’elle en commandera une seconde, la dernière de Racine : Athalie. En un deuxième temps, Racine accomplit un acte de piété en choisissant un thème biblique tiré du Livre d’Esther, mais également son apologie de la tolérance religieuse qui est une critique discrète de la révocation de l’Edit de Nantes.

1.2 Sa réception

Afin de garantir le succès de la pièce et surtout de s’attribuer les faveurs de la cour, Racine fait connaître Esther scène par scène à Mme de Maintenon. Racine se fait ainsi une véritable réputation, d’une part car celui-ci, étant logé dans l’un des principaux appartements du château, côtoie librement le roi et Mme de Maintenon, d’autre part, car il rend célèbre Esther avant même qu’elle n’ait été représentée. La première représentation de celle-ci a lieu le 26 janvier 1689 au couvent de Saint-Cyr. De nombreuses personnalités y sont présentes comme Mme de Beauvilliers, de la Rochefoucault, de Noailles ainsi que le roi lui-même. La qualité exceptionnelle de la représentation ainsi que le talent quasi inégalable des actrices telles que Mme de Caylus, émeuvent la majeure partie des invités et vont même jusqu’à faire sortir les larmes de certains au vers de Racine. Ravi et charmé par l’intelligence, la beauté, le professionnalisme, la belle voix et l’innocente assurance de ces actrices, et bien évidemment de l’œuvre, c’est avec satisfaction que le roi en fait donner une deuxième représentation le 29 janvier 1689. On y retrouve alors tout le beau monde de la cour ainsi que des religieux au nombre de huit jésuites comme le Père Gaillard. Tous en font partout les plus beaux éloges et tous veulent voir cette magnifique représentation. C’est ainsi que les représentations se succèdent sans relâche et que le phénomène d’Esther s’accroît au-delà de Paris et de Versailles. Le 5 février 1689, on représente le chef d’œuvre de Racine pour la quatrième fois en l’honneur de Jacques II, roi détrôné d’Angleterre, à qui Louis XIV a offert dans le château de Saint-Germain une hospitalité souveraine. Ceci sera d’ailleurs pour Racine sa plus belle consécration.

2. Son argument

Esther permet de mettre en scène un Dieu qui sauve son peuple par l’intermédiaire des plus faibles. Il permet également d’illustrer une double fidélité : celle des Juifs envers Dieu et celle de Dieu envers son peuple élu. Par ailleurs, Esther est un modèle de pureté, de perfection féminine, de piété et de dévouement à son peuple ; autant de qualité que Mme de Maintenon souhaite voir inculquer à ses protégées. Nous assistons à une confrontation de l’innocence et de la faiblesse face à la force et à la perfidie selon un schéma teinté de manichéisme. Le revirement du roi n’a également aucune explication psychologique plausible, seule la grâce semble pousser à la décision finale.

3. Son inscription dans l’époque

Cette pièce marque peut-être l’aboutissement de l’art théâtral racinien tant il parvient à y fondre dans une poésie puisant l’héritage antique de la tragédie, la mélodie envoûtante de l’opéra et la morale religieuse la plus stricte, le tout dans un respect irréprochable des préceptes aristotéliciens.

4. Sa postérité

La pièce a été interdite dans les théâtres publics jusqu'à la mort de Mme de Maintenon. Elle est généralement rarement reprise aujourd'hui, mais a cependant été représentée à de nombreuses reprises, notamment à Paris, à Marly ou encore à Lausanne, par la compagnie Arabesque durant les années 2007 et 2008.

Bibliographie

[http://www.encyclopedie-enligne.com/e/es/esther_racine.html], pages électroniques consultées

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