Commentaire " Discours de la servitude volontaire "

ant le peuple) et « il, lui » - « sa », « ses » (« l’ennemi » (l.8), « ce maître » (l.11)). Cette opposition structure en 2 pôles antagoniques (opposés)

3) La présence de mouvements

Ce texte est organisé en 3 mouvements :

a. l.1 à 13 : l’exorde – apostrophe du peuple (= son lecteur)

b. l.13 à 27 : la narration – illustre son paradoxe à l’aide d’exemples saisissants.

* 5 questions rhétoriques suivies de propositions ayant la même construction grammaticale

1 prop. Principale (« vous ») (+ afin que/pour que) → Parallélisme, anaphores

Cela souligne que l’Humanité est responsable de son malheur.

c. l.27 à la fin : conclusion → présente une solution

B) Un pamphlet politique et une réflexion éthique.

1) Une forte implication du locuteur et du destinataire

Il y a des figures d’insistance : « je », apostrophe, accumulations. On note la présence d’hyperboles "boucherie", "pille", "tue" // "tant de mains", "colosses", superlatif. Exhortation avec l’impératif "Soyez", avec l’injonction : "Ne le soutenez plus". La présence du futur implique l’espoir, une issue à la servitude.

2) Emploi de l’ironie

L’auteur fait apparaître les incohérences des actions du peuple, de leur comportement « vous sauvez vos champs pour qu’il les dévaste ». Il y a des énumérations multiples et interrogations rhétoriques très appuyées qui incitent le destinataire à se rendre à l’évidence de sa complicité. Il essaye de solliciter une prise de conscience. * Début à "et les traîtres de vous-mêmes ?" :

-Succession d’interrogations oratoires par lesquelles il prend le peuple à parti. Ce questionnaire rhétorique permet de faire durement comprendre au peuple sa complicité avec le tyran.

3) Qui est l’ennemi ? Quelles réalités le terme recouvre-t-il ?

C’est le « prince », celui qui profite des gens et les écrase d’impôts, « le maître », celui qui décide de notre destin celui qui a l’autorité qui nous oblige à faire des choses. Mais c’est aussi nous-mêmes quand nous nous laissons faire, quand nous sommes dépendants. C’est un appel à la vigilance.

Conclusion : Le Discours de la servitude volontaire est une exhortation à la liberté, contre la tyrannie. Ce texte est aussi très moderne, ce qui fait de la Boétie un écrivain majeur. Le peuple est un esclave volontaire, et le roi est puissant, par le pouvoir que le peuple lui donne. « L’homme révolté, c’est d’abord celui qui dit non » (Albert Camus, L’Homme Révolté).